Koopkrachtplakkaat

EnergieplakkaatC

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Toute matière organique (plantes, animaux…) en se décomposant produit du méthane, composé principal de notre gaz de ville. Sur base de ce principe, des centrales de bio méthanisation permettent de produire du gaz à grande échelle à partir de différents déchets. Elles sont essentielles pour la transition énergétique… A condition qu’on utilisent bel et bien des déchets végétaux et organiques de préférence locaux (résidus de scierie, boues de centrales d’épuration des eaux, résidus agricoles …).

Le projet de centrale bio méthanisation Sibiom prévoit de décomposer 100.000 Tonnes de maïs et de betteraves par an spécialement cultivés pour la centrale. C’est ce qu’on appelle les cultures alimentaires énergétiques… En d’autres termes, nous allons consacrer des terres agricoles pour produire de la nourriture… que nous dégraderons directement pour en faire du gaz.

Un impact potentiellement négatif sur le climat

Une abondante littérature scientifique a souligné à quel point ces cultures alimentaires énergétiques utilisées pour faire des carburants étaient néfastes pour l’environnement et pour le climat[1]. Les études de la Commission européenne elle-même montrent que des agro carburants émettent à peine moins de gaz à effet de serre que les carburant fossiles voire plus dans certains cas. Pourquoi ? Car, en cultivant par exemple du maïs pour faire de l’énergie, on augmente nos besoins en terres agricoles au niveau mondial, et par ricochet, on pousse à déforester d’avantage (ce phénomène répond dans le jargon au doux patronyme de LULUCF pour Land Use and Land Use change in Forestry).

Peu d’études existent encore pour estimer l’impact des « agrogaz »comme ceux qui seraient produits par Sibiom. Mais il est facile de comprendre qu’ils souffrent du même défaut que les autres agro-énergies. Le principe de précaution devrait donc nous pousser à ne pas développer de telles technologies soi-disant vertes.

Les demandes d’IEW ignorées

L’intercommunale IDETA et Engie, les promoteurs du projet SIBIOM, avaient introduits une demande de permis pour une centrale de bio méthanisation en 2016. En 2018, le ministre Crucke avait organisé une concertation entre les opérateurs du projet et d’autres stakeholders. A cette occasion, IEW avait signalé que ce projet fonctionnant à 100% avec des cultures énergétiques était inacceptable d’un point de vue environnemental. Nous enjoignions les promoteurs de revoir leur copie.

Hélas, il semble que IDETA et Engie aient décidé de passer en force. En effet en février 2019, ils viennent de redéposer une nouvelle demande de permis. Aucune modification n’a été faite par rapport à l’intrant utilisé.

Plus d’infos sur l’impact du projet ?

Notons qu’à ce stade nous n’avons pas eu accès au nouveau dossier de Sibiom. Toutefois, il semble que le rapport que nous avions rendu en mars 2018 sur la précédente mouture du projet reste d’actualité… Dans ce rapport, nous rappelons les principaux problèmes du projet SIBIOM en plus de son impact climatique :

  • L’ impact sur la biodiversité ou sur l’alimentation est négatif ;
  • Les promesses d’amélioration de l’approvisionnement futur sont très peu crédibles ;
  • Derrière les belles promesses de rendement, la filière agricole locale risque de souffrir du projet à terme ;
  • L’impact sur les habitants au niveau local est potentiellement important et sous-estimé ;
  • Le coût d’un tel projet est inacceptable, il détournera des sommes importantes destinées aux énergies renouvelables durables.

Vous pouvez lire la totalité du rapport Avis d’IEW relatif au projet de centrale biogaz de Leuze en Hainaut

[1] Pour les plus interessés, vous pouvez trouver un relevé de la littérature scientifique sur le sujet sur le site de Transport and Environnement : https://www.transportenvironment.org/what-we-do/what-science-says-0

Source: https://www.iew.be/le-biogaz-oui-lagrogaz-non/