images/headerlefonline.jpg
Delen van artikels

D’abord et avant toute chose, afin de situer ces réflexions : L’athéisme m’a été inoculé dès le plus jeune âge par mes parents. Mon père grommelait presque chaque jour contre le pape. Je suis né en 1935 et j’ai grandi dans cet état CVP-PSC qu’était la Belgique, et que je détestais. Comme adolescent j’étais déjà imprégné par la nécessité de séparer l’état et l’église. Que le fonctionnaire doive être indépendant et impartial, cela me semblait une évidence.

Un nombre d’expériences drastiques m’ont convaincu que la neutralité en actes étaient plus importante que l’apparence d’impartialité.

Expérience 1. Neutralité apparente.

En tant que ’jeune homme en bonne santé mais aussi responsable, je réprimais ma sexualité. En ce temps-là en Belgique la diffusion d’information sur la sexualité et la régulation des naissances n’était pas autorisé publiquement, leur propagation était punissable comme « incitation à la débauche ».
Comme étudiant en médecine à l’université de l’étât à Gand, je comptais sur le cours d’obstétrique en cinquième année. Ma déception était grande lorsque je n’y trouvai rien concernant la contraception. Dans la présentation de certains dilemmes éthiques qui peuvent surgir en obstétrique, le professeur semblait être doté d’une morale ultra-conservatrice catholique, qui se reflétait dans son cours. Pourtant il ne portait aucun signe d’appartenance religieuse et semblait donc tout à fait neutre.

Expérience 2. Neutralité apparente

Une musulmane est battue tous les jours par son mari. Elle se rend chez un conseiller social travaillant pour un service publique. Celui-ci d’origine Turque lui fait comme leçon à cette femme désespérée : « Retournez vite en tant que bonne musulmane chez votre mari ». Ce travailleur social ne portait aucun signe visible de sa vision conservatrice de sa croyance et était donc neutre en apparence.

Expérience 3. Neutralité réelle contrairement aux apparences

Pendant mon séjour en Afrique je tombe gravement malade et hospitalisé dans un hôpital publique, loin de mes proches. Peu après je reçois la visite d’un moine Flamand habillé d’une longue bure blanche. Il se présente comme aumônier de cet hôpital. Je lui dit immédiatement n’être pas croyant et répondit qu’il ne voulait pas s’imposer mais était disponible pour converser. Tous les jours suivants il passa me voir et nous avions des entretiens intéressant et que j’espérais. Ensuite ma santé déclina et je fus même un temps dans le coma. Heureusement je me remis.. Quelques jours plus tard l’aumônier revint me voir. Je lui dit « je ne vous ai pas vu plusieurs jours, ou étiez-vous » ? Sa réponse, je ne l’oublierai jamais : « je savais que votre état était critique et je ne voulais pas abuser de la situation ». Cela m’a fortement impressionné. Cet homme qui portait les signes les plus évidents de sa foi avait tout de même su garder une neutralité qui convenait à un hôpital publique.

Conclusion

La séparation de l’état et de l’église ainsi que l’impartialité des fonctionnaires sont des acquis essentiels de la civilisation d’ Europe occidentale que nous devons chérir et défendre à tout prix.

L’impartialité des fonctionnaires doit être le fait du comportement et non de l’apparence extérieure.

Michel Vanhoorne
Professeur Honoraire de l’’Université de Gand