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Au printemps, les experts autoproclamés en économie assuraient que la "reprise" était là, alors que tous les signaux confirmaient une situation contraire, la déflation à l'échelle mondiale, la chute du cours des matières premières, la récession chinoise. Pour la Belgique, le Bureau du plan vient de revoir à la baisse la prévision d'une croissance anémique, un pour cent et une petite virgule au mieux. Masquer la réalité, ce n'est pas mentir? Le gouvernement Michel et consorts ressasse qu'il va créer des emplois. Il y a ...moins de faillites, moins de licenciements. Son frère jumeau, le gouvernement flamand, veut délester la VRT de près de 300 emplois, bel exemple de mauvais coup contre le service public. Avec de la privatisation en embuscade. L'avenir de l'usine Audi de Forest n'est pas assuré.

Le chômage régresse? Pour la FGTB, "les 25.993 allocataires d'insertion exclus du chômage de janvier à aout doivent être comptabilisés comme demandeurs d'emploi (...). Le chômage n'a donc pas diminué de 24.858 unités sur une base annuelle. En réalité, il a augmenté de 6.379 unités". Sans compter les chômeurs sanctionnés ou exclus. Cela donne un total de 633.000"sans travail" dans ce pays...

Il faut suivre de près les activités des ministres NVA. Celui des Finances bataille contre les maigres dispositions d'une introuvable "taxe Tobin" à l'échelle de l'Europe. Celui de la Défense fait le matamore face à la situation syrienne, suggère d' envoyer des forces belges. Toujours de la surenchère! Ceci nous amène à la crise des migrants - ou des réfugiés, selon les cas d'espèce.

La crise des migrants

Migrants économiques, réfugiés de guerre. Sans revenir ici sur le fond du sujet (1), les autorités belges ont été prises au dépourvu autant que les autres en Europe, incapables de prévoir que les digues allaient céder en Turquie , au Liban et en Jordanie. Le" politiquement correct" est tombé du bon côté, avec ce miracle de la transfiguration, Angela Merkel , marâtre du peuple grec, devenant une bonne mère des réfugiés. Du moins pour commencer. Car le système de Schengen s'est bel et bien effondré. Les bénévoles ont suppléé tant bien que mal aux carences de l'Etat, à la routine bureaucratique, "Si on ne peut accueillir toute la misère du monde, au moins en prendre sa part".

Une nouvelle ligne de division n'en est pas moins déjà visible au sein du gouvernement, l'Open VLD, avec De Croo et Rutten, courant derrière la NVA. Car ceux là savent bien que cette crise, derrière les bons sentiments initiaux, va renforcer le courant populiste et xénophobe. De même, il y a quelque chose de suspect dans l'empressement des organisations patronales à venir en aide aux migrants, côté emplois. Une abondante réserve de main d'oeuvre à bon marché? Une pression à la baisse des salaires ? Quoi qu'il en soit, pour le meilleur -la solidarité vraie- et pour le pire, cette nouvelle forme de crise va accroître les tensions au sein de la société. Elle va radicaliser des deux côtés.

Et à gauche?

A gauche, et à gauche de la gauche, l'heure doit être à l'union contre le gouvernement des droites, contre le libéralisme sous toutes ses formes- guerre à Uber!- et non au sectarisme. Tant mieux si le PS gauchit son discours, inspiré par ce qui se passe ailleurs en Europe. Ne vendons pas des illusions: il n'y aura pas en Belgique de Syriza ou de Podemos, de ce côté le terrain électoral est solidement occupé par le PTB. Pour les autres, diffuser des idées innovantes n'est pas une tâche dérisoire !

Robert Falony - (publié antérieurement sur osons.le.socialisme.over-blog.com le) 19 septembre 2015

(1). "Lettre socialiste" d'avril. Ce qu'il faut ajouter: l'attitude des gouvernements des pays de l'Est est particulièrement odieuse, et conforte la thèse selon laquelle ils n'auraient pas du être admis dans l'Union européenne après l'effondrement du bloc soviétique; on disait à l'époque: "Ne pas élargir sans approfondir".