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Le 6 avril dernier, Erdal Gökoglu, opposant politique turc réfugié en Belgique, a comparu devant la Cour régionale de Gorzow Wielkopolski en Pologne dans le cadre d'une demande d'extradition émise par le régime d'Ankara.

Il était incarcéré en Pologne depuis le 24 janvier sur base d'une notice rouge émise par Interpol à la demande de la 4e Cour d'assises d'Istanbul.

Erdal Gökoglu est une figure emblématique de l'opposition turque de gauche. Entre 1995 et 2001, il a survécu à plusieurs opérations militaires et séances de tortures menées dans les prisons turques. 

Les lourdes persécutions qu'il a subies en Turquie lui ont valu de recevoir la protection de la Belgique en 2007 où il demanda l'asile en 2002.

Le 6 avril, la Cour a décidé de respecter la Convention de Genève qui interdit l'extradition d'un réfugié vers un pays où sa vie est en danger ainsi que l'article 19 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE qui stipule que "Nul  ne peut être éloigné, expulsé ou extradé vers un État où il existe un risque sérieux qu'il soit soumis (...) à la torture ou à d'autres peines ou traitements inhumains ou dégradants".

Erdal Gökoglu a reçu l'appui de plusieurs partis progressistes polonais, notamment Razem (Ensemble) et Zieloni (Verts).

Une délégation de la Fondation Helsinki pour les droits de l'homme (HFHR) était également présente à son audience d'extradition.

Amnesty International a pour sa part écrit une lettre à la Cour rappelant l'utilisation abusive de la qualification de terrorisme par la Turquie. 

Grâce à la solidarité internationale, Erdal Gökoglu a ainsi pu retrouver sa liberté et rentrer en Belgique où l'attendait notre ami Bahar Kimyongür connu pour avoir subi 10 ans de chasse aux sorcières menée par Interpol.

Le CLEA tient à remercier et à féliciter tous les miitant(e)s qui se sont mobilisés pour empêcher l'extradition d'Erdal Gökoglu vers la Turquie.

CLEA - 16 Avril 2016