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Inde : Le savez-vous ? 150 millions de travailleurs indiens du secteur public ont protesté le 6 septembre en Inde contre la politique économique poursuivie par le Premier ministre Narendra Modi, en particulier ses projets de privatisation. Oui, vous avez bien lu : 150 millions ! C’est sans doute la mobilisation la plus importante jamais organisée.

Dix organisations syndicales ont appelé à manifester pour réclamer du Gouvernement qu’il garantisse la sécurité sociale et une protection de santé pour tous.

Ici une des manifestations à Bombay contre la politique ultralibérale du gouvernement indien

Ici une des manifestations à Bombay contre la politique ultralibérale du gouvernement indien

Bien que cette manifestation ait rassemblé près d’un huitième de la population indienne, les médias internationaux n’en ont guère parlé.

Evidemment, c’est assez délicat : cela pourrait donner des idées à d’autres…

Grande Bretagne :

Jeremy Corbyn a largement gagné les élections internes au Labour Party au grand dam de l’establishment jadis installé par Tony Blair, l’homme de la « troisième voie » vers le néolibéralisme et par ailleurs grand ami de l’ancien président George W Bush de sinistre mémoire.

Jeremy Corbyn est confirmé comme le leader incontesté du Labour en Grande Bretagne.

Jeremy Corbyn est confirmé comme le leader incontesté du Labour en Grande Bretagne.

On a pensé que le « Brexit » serait fatal à Corbyn. Mauvais calcul. Cela ne réjouit pas la grande presse « libérale » britannique. Le dirigeant travailliste n’entre pas dans le schéma.

Mais, un fait vaut mieux qu’un Lord Maire : Jeremy Corbyn est populaire et a prouvé qu’il est un grand leader capable de changer les choses. A propos de Lord Maire, le nouveau maire de Londres très proche de Blair, Sadiq Khan, a déclaré en mauvais perdant après l’élection : « Le Labour court le plus sérieux danger de mort depuis les années 1980. ».

Sans doute, mais cela dépend de quel Labour il s’agit…

France :

Daniel Cohn Bendit apporte son soutien franc et massif à Emmanuel Macron. L’ancien parlementaire européen a une trouille bleue de retrouver Nicolas Sarkozy face à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles françaises. Hypothèse plausible, reconnaissons-le.

Emmanuel Macron a un soutien actif de Daniel Cohn Bendit. Entre libéraux...

Emmanuel Macron a un soutien actif de Daniel Cohn Bendit. Entre libéraux...

Et pour éviter de se retrouver dans cette configuration, le très écolo-libéral Dany soutient Emmanuel Macron. Selon lui, l'ancien ministre de l'Économie « doit densifier son discours. Il faut qu'il y ait des propositions qui musclent l'histoire qu'il nous raconte la vision qu'il a pour la France, pour l'Europe. Sur l'écologie, il peut mieux faire ».

Il voit donc l’ancien banquier comme une alternative crédible. Bah ! Entre libéraux...

France (2) :

La gaffe. Najat Vallaud Belkacem visitait, en tant que Ministre des Droits des femmes, un hôpital à Lorient. Elle sert la main à un médecin et lui demande :

Najat Vallaud-Belkacem n'est pas à l'abri d'une gaffe !

Najat Vallaud-Belkacem n'est pas à l'abri d'une gaffe !

- Est-ce qu'il arrive que les enfants qui sont reçus ici, arrivent à créer un tel lien de confiance qu'ils souhaitent vous revoir par la suite ?

Le médecin répond :

- Alors là, moi non, je suis médecin légiste !

Eclat de rire général.

Après tout, n’est-ce pas le rêve de tout politicien que le client ne réclame jamais ?

Belgique :

Restructurations : cela continue !

Après Caterpillar, Axa, P&V, Douwe Egberts, voici ING, la deuxième banque en Belgique qui fait courir la rumeur qu’on y appliquerait la loi Renault.

ING Belgique a convoque les syndicats le 3 octobre prochain pour un conseil d'entreprise extraordinaire, a appris « L'Echo ». À l'ordre du jour, un point: « Actualisation de notre business plan ».

ING, la banque au lion orange va "dégraisser". Encore des centaines de ménages plongés dans la précarité !

ING, la banque au lion orange va "dégraisser". Encore des centaines de ménages plongés dans la précarité !

La formule ne laisse aucun doute: une restructuration est imminente au sein de la banque. Dans ses rangs (8.500 équivalents temps plein), beaucoup redoutent depuis des semaines une restructuration majeure, dont les effets sont le plus souvent situés dans le réseau de distribution.

On notera l'évolution, précise « l’Echo » : il y a quelques jours, la banque assurait qu'il ne s'agissait que de "rumeurs". Même au sommet de l'entreprise, on nous assurait très récemment qu'il n'y avait « rien dans le pipeline ».

Et puis, selon le quotidien financier belge, le silence gêné de la direction s'explique par la loi Renault qui, en cas de licenciement collectif, impose d'informer le personnel d'abord. En outre, la restructuration, pilotée depuis Amsterdam, siège de la maison mère d'ING, est de portée internationale.

Donc, après le secteur industriel, l’agroalimentaire, celui des assurances, aujourd’hui les banques ! Quand cela va-t-il se terminer ?

Notre petit doigt nous dit que ces « restructurations » auraient un lien avec l’application future des traités commerciaux transatlantiques (le TTIP et le CETA).

Belgique (2) :

Le parti nationaliste flamand, la NV-A, premier parti du gouvernement de droite du libéral Charles Michel, semble en crise. Deux de ses députés ont claqué la porte. En effet, la formation du bourgmestre d’Anvers a (soi-disant) changé de cap : elle est passée de l’indépendantisme flamand au confédéralisme belge.

Un changement de cap ? Mais non. Le confédéralisme consiste en une séparation larvée au seul avantage des Flamands. En effet, toute une série de mesures ultralibérales, notamment sur les pensions, favorisent la Flandre.

Bart De Wever, président de la NV A, en pleur à l'évocation de la mort de son père. Comment prépare-t-il la mort de l'Etat nation Belgique ?

Bart De Wever, président de la N-VA, en pleur à l'évocation de la mort de son père. Comment prépare-t-il la mort de l'Etat nation Belgique ?

Déjà, avec la sixième réforme de l’Etat adoptée sous le gouvernement précédent du PS Elio Di Rupo, il y avait des éléments de confédéralisme, notamment par la régionalisation de pans entiers de la sécurité sociale comme les allocations familiales et plusieurs domaines de l’assurance maladie, sans compter la domination flamande sur ce qui est resté fédéral – par exemple la problématique du numerus clausus des étudiants en médecine au désavantage des francophones.

Le confédéralisme qui est inéluctable n’est donc qu’une étape vers une séparation future. Cela ira plus lentement, tout simplement parce que Bart De Wever s’est aperçu que demander l’indépendance de la Flandre dans les circonstances actuelles conduirait à l’échec.

Il sait que le temps joue pour lui. Ce qui n’est pas le cas de ses « partenaires ». Et puis tant que le nationalisme flamand restera ultralibéral, il a de beaux jours devant lui.

Mais il doit tenir compte de la montée de plus extrême que lui : le néo-nazi Vlaams Belang…

Un livre :

La prochaine recension sur « Uranopole » sera consacrée au dernier ouvrage de l’économiste américain, prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz intitulé « L’Euro comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe » (éditions Les Liens qui Libèrent).

Joseph E Stiglitz est sans doute l'analyste le plus rigoureux des enjeux politiques et économiques.

Joseph E Stiglitz est sans doute l'analyste le plus rigoureux des enjeux politiques et économiques.

Une analyse aussi rigoureuse que décapante de l’échec dramatique de la monnaie unique. Un ouvrage qui compte !

Pierre Verhas - 27 septembre 2016