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La démocratie- précisons bien la démocratie bourgeoise, d'essence libérale- est partout en recul. Le grand capital et les sociétés multinationales poursuivent méthodiquement la réduction et le démantèlement de la puissance publique, c'est même le but essentiel de ces traités dits de libre-échange qui vont jusqu'à vouloir soumettre les conflits d'intérêts à des juridictions nouvelles prétendument indépendantes. Il n'y a pas de libre-échange entre parties inégales, il ne doit pas y avoir de libre échange sans normes sociales et environnementales.

Périodiquement, la presse internationale soulève un lièvre de paradis fiscaux, de montages "offshore" mirifiques, dernier exemple en date: les Bahamas-Leaks. Mais il ne s'agit pas de dérives, d'abus! La fraude et l'évasion fiscales sont la norme, elles sont organisées et défendues par la plupart des gouvernements, bien qu'ils s'en défendent. Nombre d'Excellences ont des intérêts personnels à protéger dans ces combines. De temps en temps, il y a une démission, hommage du vice à la vertu. L'affaire Cahuzac  en fut une illustration.

Dans un tel contexte, comment s'étonner des reculs de la démocratie à travers le monde? En Europe, les mouvements et partis xénophobes  progressent partout. Il est plus facile de mettre tout ce qui ne va pas sur le dos des "étrangers" que de s'interroger sur le capitalisme régnant.

Trump, tel le grand méchant loup...

Ce malaise qui affecte toute une classe moyenne en voie de déclassement touche tout autant les Etats-Unis que l'Europe. Les médias du monde entier ont trouvé en Donald Trump une figure extraordinaire, une sorte de grand méchant loup planétaire qui satisfait pleinement leur gout pour la sensation. Dans une large mesure, ils ont fabriqué Trump, surdimensionné en tant qu'avatar du parti Républicain. On est prié de croire qu'un milliardaire qui se vante de ne pas payer d'impôts peut symboliser une révolte contre l'ordre établi, représenter les "petits". Quelle dérision! Pour accéder à la rangée des milliardaires, il faut être soit un riche héritier, soit un affairiste de haut vol enrichi par la spéculation boursière, soit un escroc menacé de prison.

Plus un mensonge est gros, plus il est possible de le présenter comme vérité. C'était la méthode de Goebbels. D'une certaine façon, c'est aussi celle de Trump, qui réussit même à faire oublier les vérifications de ce qu'il affirme.

Certes, en face de lui, Hillary Clinton personnalise par trop l'establishment libéral démocrate au pouvoir. Elle a intérêt à emprunter à son ex-rival de gauche Bernie Sanders l'essentiel de son discours, à lui donner un contenu de classe, faute de quoi le scrutin du 8 novembre pourrait être plus serré qu'on l'imagine. 

Qu'était-il possible de faire en Syrie?

Dans un tel climat de régression,  les dictateurs en puissance se gênent de moins en moins dans l'usage de la force et de la violence. La sauvagerie guerrière du tandem Poutine- Assad en Syrie recule les bornes de la barbarie, comme le savent les habitants d'Alep.

Entre la non-intervention, celle d 'Obama quand en 2013 le régime syrien utilise des armes chimiques contre la population civile, et à l'opposé, le devoir d'ingérence humanitaire, qui a si mal tourné en Libye, existe-t-il un moyen terme? Il en est peut-être un: c'est la zone d'exclusion aérienne, avec autant que possible l'aval du Conseil de Sécurité s'il n'est pas paralysé par le veto. La zone d'exclusion aérienne est le moyen de priver un régime oppressif de sa capacité à bombarder les populations civiles "rebelles". En 2012-2013, elle aurait pu changer le cours des choses en Syrie. Le rapport des forces, Poutine connaît.

Robert Falony (La lettre socialiste. Numéro 83) 1 octobre 2016

Cette lettre mensuelle peut se retrouver sur le blog http://osons.le.socialisme.over-blog.com