Koopkrachtplakkaat

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Concernant l’accord intra-belge trouvé ce jour sur le CETA, je n’ai pas (encore) envie de crier à la trahison socialiste.  Pourtant ce n’est souvent ni l’envie ni l’occasion de le faire qui manquent. Mais il conviendra d’abord de regarder dans le détail ce qu’a pu obtenir la région wallonne sur le CETA. Si modestes soient-ils (et c’est, il est vrai, ma première impression à la lecture des articles de presse sortis ces dernières heures), il faudra voir ce que l’UE et le Canada feront des amendements wallons. S’ils sont pris en compte, cela sera le signe qu’il est possible de résister et d’obtenir des modifications à ces textes négocier hors des enceintes parlementaires pour peu que l’on en ait le courage politique. Cela ne me semble pas totalement négligeable car cela ouvre la possibilité de résistances nouvelles demain (avec une Wallonie moins isolée on peut l’espérer et une population encore plus mobilisée).

Mais fondamentalement, et contrairement au PS, je pense que le débat n’aurait pas dû porter sur des amendements (modestes ou non) au CETA mais sur l’utilité même d’un tel traité. Faire du commerce avec le Canada ? Nous le faisons déjà. Limiter les droits de douane ? Ils sont quasi inexistants à l’exception du secteur agricole. Ne pas isoler l’Europe ?  Partout des accords similaires sont contestés de plus en plus durement car on en perçoit mieux les conséquences sociales (comme pour le TPP, le Traité transpacifique).

Ce dont nous avons besoin fondamentalement et urgemment n’est pas d’augmenter encore les flux d’importation et d’exportation avec des pays lointains (ce qui en prime dans les conditions où cela est fait fragilise les petites structures de production locales).  Ce dont nous avons besoin est de relocaliser l’activité économique. Et si l’on doit relocaliser, ce n’est pas parce que l’on est nationaliste ou que l’on n’aime pas les Canadiens. mais parce que l’on aime notre planète et que si l’on ne veut pas la faire bouillir d’ici la fin du siècle, il va falloir arrêter de balader des milliers de tonnes de produits d’un bout à l’autre de la planète, des produits que l’on sait et devrait produire localement pour un certain nombre, des produits inutiles et uniquement destinés à entretenir la folie consumériste actuelle pour d’autres.

Fondamentalement, ces traités retirent du pouvoir aux Etats (à leurs élus et à leur justice) pour le donner aux multinationales.  Ce faisant, ils restreignent notre capacité démocratique à faire des choix de société, singulièrement lorsqu’il s’agit de penser écologie, social, temps long, choix éthiques de société.  C’est pour cela qu’il ne faut pas d’un autre CETA, d’un autre TTIP, ni d’aucun de ces traités bilatéraux, car ils nous enfoncent dans une logique consumériste mondialisée mortifère.

Pierre Eyben -