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Le 28 octobre 1962, une majorité de 62% acceptait lors d'un referendum la grande réforme du général De Gaulle: l'élection directe du président de la République comme chef de l'Etat. Cette réforme avait été combattue vigoureusement par la gauche. Mais lorsque celle-ci accéda au pouvoir en 1981, Mitterrand se garda bien de la remettre en question, ni même de cerner la fonction dans un sens restrictif. Or dans un tel système, le président est un chef de parti, non un arbitre. Et dans un pays aussi centralisé que la France, et avec de fâcheux précédents historiques ( 1848-1851...) la recherche du meilleur président possible s'apparenta vite à la quête de l'homme providentiel, celui qui sommeille toujours dans l'esprit des masses.

L'introuvable Sixième République


La gauche a tellement bien oublié son ancienne opposition de principe qu'elle participe joyeusement à cette course à l'Elysée qui semble résumer toute la vie politique française. La Sixième République, qui fut un temps celle de Montebourg, s'est avérée introuvable. Et tout le monde est dans la course: de Marine Le Pen, qui est à peu près certaine de figurer au second tour, à Mélenchon l'insoumis, en passant par Emmanuel Macron, cet objet volant non identifié qui est sans doute le dernier avatar de l'homme providentiel.
La multiplicité des candidatures a pour conséquence la fragmentation des suffrages. C'est ainsi que Jospin fut éliminé du second tour en 2002,situation qui risque fort de se reproduire cette année au détriment du PS. Entre la deuxième et la troisième place, la compétition s'apparente au jeu du loto.

L'homme providentiel aux Etats Unis...


Aux Etats Unis, l'homme providentiel a pris l'image de Donald Trump, formaté par le matraquage médiatique. Le personnage est dépourvu de tout scrupule par rapport à la vérité des faits, il a même introduit le terme "Post-vérité" dans le vocabulaire politique. Son idéologie ambigüe flatte le nationalisme rétrograde et l'obsession identitaire qui caractérisent notre époque. Il y a du sous-entendu dans ses discours, ses propos doivent se lire en filigrane."L'Amérique d'abord" par opposition au reste du monde? Le retour à l'isolationnisme des années 1920?
Trump ne fera pas rejaillir ces centaines de milliers d'emplois industriels détruits par la mondialisation capitaliste, mais il incarne une nostalgie qui a cours aussi dans le monde syndical, également hostile aux grands traités commerciaux à dimension intercontinentale. Son "protectionnisme" interroge la gauche, qui pourrait dire en écho: "Fabriquons européen, consommons européen".
Pas d'illusions cependant: le milliardaire de l'immobilier n'est pas à la manoeuvre contre les entreprises multinationales. Il annonce même de la dérèglementation. Derrière sa singularité, il est simplement l'homme du parti Républicain dominé par les éléments les plus conservateurs.

 

Face au Mexique...
La longue frontière entre les Etats Unis et le Mexique n'est pas une passoire, mais elle a ses failles utilisées par les narcotrafiquants et les passeurs. Toute la misère de l'Amérique latine conflue vers le nord, vers l'eldorado... Nous vivons le temps du repli sur soi, nationaliste et identitaire. Le temps des murs de séparation, que ne disait-on pas pourtant du mur de Berlin? Celui que veut édifier Trump sera peut-être haut, mais il ne fera que masquer les problèmes.

 

Robert Falony (30.1.17).

 

Cette opinion paru comme « La lettre socialiste ». Numéro 87. Janvier 2017 sur le blog:http://osons.le.socialisme.over-blog.com .