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L'arrivée au pouvoir de Donald Trump n'est pas la victoire d'un excentrique mais celle de l'extrême-droite dans sa version américaine. Non pas une défaite de l'"establishment" symbolisé par le clan Clinton, mais un succès éclatant de ce qu'il y a de pire dans la classe possédante: le courant hostile à la démocratie comme telle, hostile à la liberté de la presse en particulier. Bref d'une forme moderne du fascisme.

 

Le fascisme adapté à notre époque...

Car lorsqu'on parle du fascisme, il ne faut pas s'attarder à ses formes des années trente. L'Etat national, depuis lors, a dépéri sous l'action du capitalisme mondialisé. Le "protectionnisme" de Trump, en ce sens, va à contre-courant et fera probablement long feu, quitte à décevoir sa base de nostalgiques. Ses débuts à la présidence s'accompagnent d'ailleurs de cafouillages qui illustrent son absence de professionnalisme. Jusqu'à inventer un attentat en Suède...
Il reste que le message qu'il adresse à la planète est profondément réactionnaire, et que son langage est un peu celui du Big Brother d'Orwell dans son "1984": la vérité est l'erreur, le mensonge est la vérité. L'aversion de Trump à l'égard des médias (pourtant largement dominés par la finance) est caractéristique.

Mais, derrière ce personnage, on en trouve un autre: Stephen Bannon, une figure marquante et un idéologue animateur de l'extrême-droite, avec les Breitbart News.

 

L'allié inconditionnel de Netanyahou.
Un gouvernement au moins est comblé par Donald Trump: celui de Netanyahou en Israël. L'extension des colonies juives en Cisjordanie et le grignotage illimité des terres palestiniennes ne sont plus vues d'un regard critique à Washington, comme sous l'administration Obama. Trump est l'allié parfait de la pire droite sioniste. Mais sa politique "antimusulmane" a ses limites: l'Arabie saoudite doit rester dans l'orbite des Etats-Unis, et il faut ménager le Pakistan, fournisseur des talibans. Comprenne qui peut...

 

Le climat, la moindre de ses préoccupations...
L'expression "climato-sceptique" a été inventée pour qualifier le désintérêt des milieux industriels et pétroliers, qui tirent d'énormes profits de l'exploitation des énergies fossiles, face à l'immense problème climatique, devenu le principal auquel l'humanité doit faire face. Trump a partie liée avec ces milieux, en convergence avec la Russie dans la zone arctique. Les projets qu'il encourage (avec l'emploi comme alibi) sont néfastes pour l'environnement.

 

Un encouragement pour les courants nationalistes en Europe.
Il est dès lors facile de comprendre pourquoi l'accession de Trump à la Maison Blanche a été reçue comme un encouragement aux courants nationalistes et populistes de droite en Europe. Des élections périlleuses doivent avoir lieu cette année. Aux Pays-Bas dans quelques jours, où le démagogue Geert Wilders surfe sur une vague xénophobe semblable à celle qui porte Marine Le Pen en France.
Avec celle-ci, le Front national se présente tel le loup recouvert d'une peau de mouton. Beaucoup de phrases contre "la finance", alors que le FN tire d'énormes moyens des largesses du Parlement européen, et que l'opacité de ses comptes suscite des enquêtes judiciaires. Il est dans la nature de cette extrême-droite de truffer son discours d'éléments "de gauche" destinés à tromper les milieux populaires déçus par la gauche traditionnelle.
Aux dernières nouvelles: Trump va augmenter massivement les dépenses militaires. Classique.

 

Robert Falony ( 28.2.2017).

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