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SlakSur le plan des idées politiques, si une chose s'est passée ce printemps 2017, c'est bien la remise en cause du travaillisme qui est une des bases de la société productiviste. Est-ce par la grâce du candidat malheureux à la présidence française, Benoît Hamon, qui a osé ouvrir le débat de l'allocation universelle ? Ou est-ce un symptôme plus profond, le rejet, par une part croissante de nos contemporains, d'emplois toujours plus stressants, toujours plus contraints, toujours plus vides de sens ? Toujours-est-il que les objecteurs de croissance sont ravis que l'on s'attaque à un dogme au service du mode de vie hyper-consumériste qui nous mène à des lendemains qui déchantent. Des lectures aident à comprendreBoek

 

- Jacques Ellul, dès les années 1980, avait compris où conduisaient les mythes croisés des adorateurs du travail et des soumis à la technocratie. Il a écrit des analyses prophétiques qui viennent d'être rééditées sous le titre Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?. Aujourd'hui, les prophéties d'Ellul commencent à se concrétiser et des auteurs, des médias se mettent tous à se poser des questions sur l'erreur qu'a commise l'Occident depuis deux siècles en sacralisant le travail sous sa forme marchande.
· L'excellent Philosophie Magazine titre son dossier du n°109 de mai 2017 « Travail, je t'aime moi non plus ».
· Tel un phénix qui renaît de ses cendres, le journal POUR n°2 publie 32 pages sur le thème « Réinventer notre rapport au travail ».
· Le travail,
et après?Delphine Houba et Michel Cermak, eux, publient Partageons le temps de travail chez Couleur livres.
· Cerise sur le gâteau, notre porte-parole du mpOC, Bernard Legros, co-publie chez Ecosociété, l'excellent éditeur de livres québecois, l'essai Le travail et après ?Boek 2
· Pour mieux comprendre les effets sur le travail des avancées du numérique et des limites écologiques, lire l'analyse de Mohssin El Ghabri sur le site d'Etopia.
· De leur côté, Julien Brygo et Olivier Cyran, au terme de 8 ans d'enquête, publient Boulots de merde, où ils décrivent la dégradation révoltante des conditions de travail, aussi bien dans l'ubérisation que dans les métiers nuisibles à la société.


Evidemment, cette vague de remises en cause du travaillisme, provoque des réactions négatives. Logiquement, les néolibéraux dénoncent ces « fainéants » qui ne déifient plus le travail (faisant semblant de ne pas voir la très grande différence entre travail et emploi) mais les sociaux-démocrates et marxistes orthodoxes se crispent aussi. Ils ne sont d'évidence guère conscients du travail de réflexion mené par d'autres marxistes qui, notamment autour du groupe Krisis, relisent et réactualisent la pensée de Marx et en tirent des conclusions totalement opposées au stakhanovisme soviétique sur la « valeur travail ».


· Les critiques de la valeur (wertkritik) sont vraiment très radicaux (aïe, mauvais ça, le radicalisme...) et souvent difficiles à lire mais grâce à eux on peut redécouvrir combien Marx avait raison quand, dès 1850, il disait que le Boek 3

Paul_Lafargue%2C_Le_droit_a_la_paresse_maitrier.jpgtravail était créateur mais que dans le système capitaliste il était synonyme d'exploitation et, surtout, d'aliénation.
· Et puisque nous évoquons Marx, au risque de subir les foudres du ministre des pensions qui veut nous faire travailler de plus en plus vieux, n'oublions pas son gendre, Paul Lafargue qui, dans un style ironique et mordant dénonce l'aliénation des travailleurs qui ont accepté la survalorisation du travail dans Le droit à la paresse publié en 1880 et qu'on trouve aujourd'hui en ligne.

 

Travailler trop et mal pour Cartoonconsommer à l'excès, c'est promu par la publicité. Dès lors, pourquoi ne pas soutenir l'action et la pétition La RTBF nous appartient qui, notamment, veut supprimer cette damnée pub qui interrompt tous les programmes pour vanter les mérites d'objets dont nous n'avons rien à faire.
Puisque s'échapper des contraintes du travail a l'énorme avantage de pouvoir se livrer à des activités bien plus épanouissantes, dont la culture ou la militance politique, voici, au-delà des lectures suggérées ci-dessus, quelques propositions d'actions et,que soutient le mpOC dans la cadre d'un printemps militant.
- Présentation de l'essai Le travail, et après? cité ci-dessus le 17 mai à 19 h, centre culturel Barricade, n°19-21 rue Pierreuse à Liège, le 18 mai à 17 h, Illico Presto, n°19 rue Haute à Visé, le 1er juin à 18 h, librairie Joli Mai, n°28 rue de Roumanie, Bruxelles (Saint-Gilles).
ThiangeLe 25 juin entre 14h00 et 16h00, venez vous donner la main entre Tihange et Aachen pour dénoncer le danger de maintenir en activité des réacteurs nucléaires ayant dépassé la date de péremption.