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Le centenaire de la révolution d'Octobre 1917, au delà de sa célébration et de son apologie, doit d'abord être replacé dans son contexte. L'évènement n'est explicable que par la guerre, il n'a pas lieu sans la guerre, comme le prouve l'échec de 1905. Les soldats refusent le combat, refluent, se débandent. Ce que n'a pas compris Kerensky, malgré l'échec des offensives Broussilov, Lénine l'a parfaitement assimilé: il faut d'abord sortir de la guerre, à tout prix: ce sera le "honteux" traité de Brest-Litovsk, sans lequel la fraction bolchevique n'aurait pu se maintenir au pouvoir. Et ce que lui reprochent en premier lieu les impérialismes occidentaux, c'est cette "trahison", être sorti unilatéralement de la guerre. Ce sont eux qui alimentent la guerre civile en Russie, avant même la cessation des combats à l'Ouest.

 

Le coup de force d'Octobre, imposé par Lénine seul à un bureau politique réticent, pose la question de savoir si une démocratie bourgeoise était possible en Russie: la réponse est probablement non.

Lénine a "russifié" la pensée marxiste en l'adaptant à une société arriérée, or la prise du pouvoir politique ne change pas la société. De son vivant, et en partie sous sa responsabilité, (la répression de Cronstadt) il fut évident que de cette société ne pouvait sortir une authentique démocratie prolétarienne. La vieille bureaucratie autoritaire s'insinua dans les organes du pouvoir. La dictature de Staline porta à son apogée cette métamorphose.

 

Longtemps, un contrepoids....

 

La dégénérescence du pouvoir communiste, dit soviétique, fut rapide. Staline imposa, à la fin des années vingt, une collectivisation sauvage, désastreuse dans les campagnes. L'URSS devint certes une grande puissance industrielle, mais à un coût humain exorbitant.

 

Ce communisme dégénéré, qui se fossilisa après la mort de Staline sous le long régime de Brejnev, demeura néanmoins longtemps un contrepoids au capitalisme occidental, dont-il limitait les appétits. Il servait d'adjuvant aux classes ouvrières de l'Ouest face à leurs exploiteurs. En ce sens, ne glorifions pas la chute du mur de Berlin et la disparition du" rideau de fer", qui consacrèrent la domination mondiale du capitalisme.

 

Ainsi, la figure de Gorbatchev, tant célébrée en Occident comme celle d'un libérateur, est-elle en réalité celle d'un liquidateur. Il n'obtint même pas, en échange du retrait des forces armées russes, l'engagement de ne pas faire avancer l'Otan vers l'Est. La fin de l'URSS comme grand ensemble fédératif fut un désastre, rameutant les vieux nationalismes. La période Eltsine-Gorbatchev suffit à expliquer le retour offensif du nationalisme russe avec Poutine.

 

Le "moment" Octobre

 

Dans la Russie d'aujourd'hui, le centenaire de 1917 est vécu comme quelque chose d'encombrant, cette page d'Histoire est ambigüe, embarrassante. Seul un parti communiste russe fossilisé peut l'honorer. Poutine lui-même est pourtant un produit du système qui s'effondra en 1989. Et pour les couches sociales les plus défavorisées, le régime communiste valait mieux.

 

Il reste finalement le "moment" Octobre, symbole d'une révolution prolétarienne qui sombra dans la guerre civile. Mais ce symbole reste fort et universel. Lorsque l'on reprend le fil des évènements durant les deux révolutions russes de 1917, on voit ce qui les fait passer de la théorie à la pratique: c'est le rébellion des soldats, qui passent avec armes et bagages dans la camp populaire.

 

Robert Falony

 


Bron: http://osons.le.socialisme.over-blog.com/2017/11/lettre-socialiste-n-96-octobre-2017.html