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Chaque année, Financité publie son Rapport sur l’inclusion financière. Un focus spécial sur les difficultés des personnes âgées face à la digitalisation accrue du secteur nous montre qu’ils·elles risquent de devenir les nouveaux·elles exclu·e·s bancaire.

La part de la population âgée dans l’ensemble de la population augmente. Alors que le vieillissement conduit à une diminution des capacités cognitives et physiques, les personnes âgées sont « invitées » à passer à la banque digitale, ce qui n’est pas sans leur poser de nombreux problèmes comme le montrent les nombreux témoignages que nous avons recueillis.

Le passage forcé à la banque digitale rend la gestion bancaire de base difficile, voire impossible pour nombre de personnes âgées. Suppression des impressions de relevés, changements des terminaux permettant les opérations bancaires, accès limité aux agences, augmentation des frais des opérations physiques … autant de facteurs qui compliquent la vie de ceux qui n’ont pas pris le train de la digitalisation ou ne sont tout simplement pas équipés.

« En forçant les clients à passer au tout digital sans se soucier de l’impact d’une telle évolution, on a porté atteinte à leur autonomie dans la gestion de leurs finances, et par conséquent à leur dignité », note Anne Fily, autrice du Rapport sur l’inclusion financière. Les personnes que nous avons interrogées sont d’ailleurs parfaitement autonomes dans le reste de leur vie.

L’ensemble des difficultés créées par le vieillissement aurait dû conduire à une vigilance particulière du secteur bancaire vis-à-vis de cette clientèle et à une réflexion autour d’actions à mener pour y remédier. Or nous n’avons rien constaté de tel, notamment de la part de deux grandes banques présentes dans le pays qui ont supprimé du jour au lendemain des services auxquels les clients âgés étaient attachés.

Pour une personne âgée qui effectue 4 retraits d’argent au distributeur, 2 paiements par domiciliation, 4 virements manuels et demande 1 relevé bancaire par voie postale par mois, le prix d’un compte en banque varie entre 11 et 111 euros. Ce sont ING et BNP Paribas Fortis qui demandent les frais les plus élevés.

281ddc31 4b77 4c71 94ca fba7e6eb9d08 Ce prix est jusqu’à 7 fois supérieur à celui du service bancaire de base. Ce dernier, destiné aux exclu·e·s bancaire, comprend 36 opérations manuelles par an pour un coût de 16,20 euros maximum. Rien ne justifie que les personnes âgées paient le prix fort alors que ce sont les institutions financières qui sont en train de les exclure de leur modèle.

D’autres faits marquants du Rapport sur l’inclusion financière 2019

  • Le nombre d'ouvertures de services bancaires de base a augmenté de 9,92 % en un an. Les banques ne remplissent pas leurs obligations légales de promotion du service bancaire de base : aucune information sur support écrit n’est fournie en agence et l’information fournie sur les sites web est insuffisante.
  • Le nombre de contrats de crédit défaillants est en légère diminution depuis 2016 (-4,27 %). Le montant moyen des arriérés par emprunteur est aussi en diminution depuis 2014 (-9,89 %). Le pourcentage d’emprunteurs défaillants était de 5,66 % en 2018 pour l'ensemble de la Belgique. Le pourcentage d'emprunteurs défaillants varie selon les provinces avec des écarts importants : 9,6 % en Région Bruxelloise, 8,6 % dans le Hainaut et 3,2 % dans le Brabant Flamand.
  • Depuis 10 ans l’épargne totale est en hausse continue (+53,17 %). Cependant, de nombreux·ses Belges ont des difficultés à épargner. Alors que la détresse financière a tendance à diminuer en Europe, elle est particulièrement élevée en Belgique où elle touche 34% de la population.

Annexes