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POURQUOI LA FABRIQUE D’ÉGLISE DES MINIMES FERME-T-ELLE LA PORTE AUX LOGEMENTS ABORDABLES ?

© Collectif Jacques Van der Biest - 2022

Une famille, soutenue par le collectif Jacques Van der Biest et plusieurs associations occupe l’immeuble situé au n°12 de la rue de la Porte Rouge dans les Marolles (1000 Bruxelles).

L’occupation de ce bâtiment, appartenant à la Fabrique d’Église des Minimes et vide depuis plusieurs mois, permet de loger dès aujourd’hui des personnes précaires et sans logement. Une famille avec 5 enfants, victime d’un marchand de sommeil s’est fait expulser aujourd’hui, sans solution de relogement. En parallèle, l’occupation souhaite dénoncer la vente de l’immeuble et de 4 bâtiments voisins à un promoteur privé plutôt qu’au CPAS de la Ville de Bruxelles.

Fin 2021, la Fabrique d’Église des Minimes a en effet accepté l’offre d’un promoteur privé pour le rachat des 5 immeubles alors que le CPAS de la Ville de Bruxelles avait fait une offre quasi équivalente.

L’intention du CPAS était pourtant d’y créer du logement de transit pour reloger les personnes précaires ou dans une situation de vulnérabilité (personnes sans-abri, victimes de violences familiales et conjugales, d’insalubrité, d’expulsion, d’incendie, ...). Le besoin de logements abordables est de plus en plus criant, comme en témoignent les associations qui soutiennent l’action et qui accompagnent les personnes logées actuellement dans le bâtiment. Est-il normal que la Fabrique d’Eglise privilégie quelques euros de plus, plutôt que d’aider le CPAS à réaliser sa mission d’aide et de relogement des plus vulnérables ? La vente des bâtiments à un promoteur immobilier risque, tout au contraire, de renforcer la spéculation immobilière et la hausse des loyers dans ce quartier en pleine gentrification.

Dans son Plan d’Urgence Logement 2020-2024, le gouvernement bruxellois s’est engagé à lutter contre la crise du logement abordable qui frappe plus de la moitié des habitant·e·s de la Capitale.

Il est donc cohérent que les pouvoirs publics ne donnent pas leur aval à cette vente et qu’ils soutiennent le rachat des biens par le CPAS de la ville de Bruxelles ou par une société immobilière de service public (logement sociaux) afin de contribuer à l’augmentation du nombre de logements abordables.

La Fabrique d’Église des Minimes est la paroisse où officiait jusqu’à sa mort en 2016, Jacques Van der Biest, le célèbre « curé des Marolles » qui s’est battu toute sa vie pour que les Marolles demeurent un quartier populaire. Ses paroles exprimées durant la « bataille des Marolles » en 1969 sont plus que jamais d’actualité : « Nous devons faire attention à une espèce que vous ne connaissez peut-être pas encore, qui s’appelle le promoteur privé. Ça, c’est l’homme dangereux par excellence. Ce sont eux qui s’emparent de la Ville. » !

Par cette occupation le collectif Jacques Van der Biest demande :

  • Au ministre-président Rudi Vervoort de refuser, au nom de l’intérêt général, la vente des immeubles à un promoteur privé.
  • À la Fabrique d’Église des Minimes et à l’Évêque Monseigneur Jozef De Kesel de soutenir cette occupation, de signer un nouveau compromis de vente avec un acteur public (CPAS ou SISP) et d’ainsi se positionner en faveur des plus démunis, des pauvres et des personnes dans le besoin.

NON à la gentrification des Marolles !
OUI aux logements abordables !

Inter-Environnement Bruxelles (IEB)

Fédération de comités d’habitant·es.

 

Bron : https://ieb.be/Pourquoi-la-Fabrique-d-Eglise-des-Minimes-ferme-t-elle-la-porte-aux-logements?suivi=2022-09-22&noix=46441