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Illégitimité de ce gouvernement: l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement axé sur la NVA et le MR n'était peut être pas déterminée dès avant les élections, mais elle était virtuelle. Les contacts entre le MR et la NVA avaient été notoires. Le MR escomptait un recul socialiste, lequel n'eut pas l'ampleur qu'il espérait.

Mais surtout, son évolution idéologique à la Thatcher correspond parfaitement au glissement vers la droite même extrême des classes moyennes européennes, affolées par la persistance d'une "crise" qui les dépasse. L'abandon du "jamais avec la NVA" fut donc un simple virage "réaliste", lequel stupéfia le PS, mais c'est une autre histoire. Inversement, les coalisés de droite, avec la lourde responsabilité des droitiers du CD&V, s'affligèrent de ne pas voir le CDH participer à leur combine.

L'opposition francophone a certes toutes les raisons de faire corps avec l'opposition flamande sur le terrain principal, qui est socio-économique . Cette stratégie est celle qui contrarie le plus Bart De Wever, "belle mère" du cabinet Michel. On se rappellera qu'il s'est arrangé pour ne pas voter en personne la confiance, alors même que le MR acceptait de livrer aux nationalistes du nord les postes clés de l'Etat fédéral, Intérieur, Finances, Défense.

Mais dire cela n'empêche pas les fédéralistes de constater que le gouvernement Michel, s'il a une légitimité formelle, n'a pas de légitimité politique et morale, dès lors que le pays francophone n'est plus représenté que par un seul parti, minoritaire au sud. C'est une situation sans précédent, tellement inimaginable que si elle avait pu être envisagée par les auteurs des précédentes révisions de la Constitution, ils y auraient fait figurer une disposition excluant cette possibilité.

Le glissement à droite toute du MR a provoqué une véritable rupture idéologique entre ces « libéraux » nouvelle vague et les syndicats libéraux, qui ne se reconnaissent plus dans cette marâtre.

La même politique? Mais une différence de degré...

Mais quid de l'argumentation qui assimile la politique du gouvernement Michel à celle menée précédemment ? A celle même du gouvernement wallon ? Quelle différence entre « austérité » et « rigueur » ? La réponse est simple: il s'agit bien de la même politique dans son inspiration « européenne», mais avec une différence de degré. Le PS et toute la social-démocratie dans l'Union ont témoigné à suffisance, dans un passé récent, de leur soumission face au diktat budgétaire incarné par Merkel et sa Commission (Juncker, c'est Merkel). Mais s'il n'y avait pas une différence de degré, le PS et le SP pourraient faire partie de ce gouvernement, ne pas combattre le saut d'index et la pension à 67 ans. Si tel n'est pas le cas en Belgique, c'est bien qu'il y a une différence autre que purement politicienne.

Le CD&V déja ridiculisé...

Face au front des grèves, les petites ouvertures tentées par le "maillon faible" du gouvernement, le CD&V, se sont heurtées à cette date au refus obstiné du MR et de la NVA de faire la moindre concession, en rendant risible la posture de négociateur adoptée par Chris Peeters. Pas question d'imposer le capital, même symboliquement. On observe même dans le cas De Wever le refus d'envisager un quelconque débat sur ce qui n'est pas explicite dans l'accord de gouvernement: ainsi sa réaction à propos des voitures de société ! Etrange concept: la Belgique peut plonger dans la déflation-récession, les prévisions budgétaires être démenties, une nouvelle crise secouer la zone euro, il n'y aura pas lieu de faire autrement!

La vie et les réalités se chargeront, l'an prochain, de corriger ces présomptueux représentants du grand capital, organisateurs de la fraude fiscale...

Robert Falony - (publié antérieuremant sur osons.le.socialisme.over-blog.com à) 13 décembre 2014