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Il y a enfin un vrai gouvernement de gauche en Europe, dans cette Grèce victime à la fois de ses partis traditionnels dont la gestion fut désastreuse, et de la politique ultralibérale imposée par 'l'Europe'. Un gouvernement disant 'non' à un traitement qui a échoué à faire seulement entrevoir une quelconque 'relance' par les moyens employés. Même Obama en convient et préconise de changer de cap.

Pas d'illusions: la haute finance, les gouvernements conservateurs de la combien vieille Europe, vont tout essayer pour faire échouer l'expérience d'un réformisme de gauche. La dette grecque, toujours plus élevée par le jeu des usuriers, n'est qu'un prétexte, elle n'est qu'un petit monticule comparée à la haute montagne des dettes des autres pays, Etats-Unis en tête. La gauche molle, la gauche du 'moindre mal', la gauche avachie et capitularde des Hollande, Sigmar Gabriel, Dijsselbloem et autres (1) doit méditer sur l'effondrement du Pasok et de la dynastie Papandréou. L'actuel leader du parti socialiste espagnol, Pedro Sanchez, ose faire grief à Tsipras de son alliance, obligée pour disposer de la majorité absolue, avec une formation nationaliste! Elle permet de caler la Grèce dans une posture de défense nationale, contre les laquais de la 'troïka' avec ses fonctionnaires arrogants, leurs prébendes et bonus. Syriza bloque le programme des privatisations, hausse la salaire minimum à 750 € par mois, ravive des emplois: quelle honte pour les philistins!

S'il eut mieux valu que la Grèce fut restée hors de la zone euro dès lors que les dettes n'y était pas mutualisées, si elle y a été admise alors qu'on savait l'opacité de ses comptes, il importe présentement de dégager un compromis acceptable pour elle. Mais que l'on sache que l'acculer à une sortie comme en rêve la droite "dure" serait le début de la désagrégation de toute la zone euro!

Dans ces conditions, faut-il s'étonner de l'espèce d'ultimatum adressé à la Grèce par la BCE, un des piliers de la 'troïka'? C'est un acte purement politique de Draghi, donnant des gages à la Bundesbank et à Merkel. Il s'agit de ne pas laisser à Tsipras le moindre répit pour réorganiser les finances de son pays!

Il est dès lors impossible de prévoir l'issue à l'échéance de la fin février, les dés roulent.

Pourquoi la 'crise' perdure-t-elle?

Les taux d'intérêt sont proches de zéro. Le crédit est censé être abondant. La Banque centrale européenne n'a jamais été aussi accommodante. Le cours de l'euro face au dollar a baissé, facilitant les exportations hors de la zone monétaire. Le prix du pétrole s'est allégé. Tout devrait favoriser une "relance", le retour à la croissance. Au lieu de cela, elle est atone, et l'on nous annonce que la menace de déflation est sérieuse. La "crise" date de 2008 et est plus présente que jamais, inexpliquée par les augures. Pourquoi les investisseurs font-ils défaut?

Les théoriciens du libéralisme économique devraient avouer que le capitalisme qui leur est si cher ne peut plus résoudre ses contradictions. Ne cherchez pas: leur seule "pensée" est la défense de leurs intérêts personnels.

Robert Falony - 8 februari 2015

(1) Di Rupo, pour sa part, a au moins défendu l'idée de soustraire les intérêts de la dette - 'Le Soir' du 3 février

NB. Ukraine: danger, guerre à la guerre! Ce pays n'a pas vocation à faire partie de l'Union européenne!