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A l'occasion de la journée internationale des Droits des femmes, le CCIB publie une analyse sur la dimension sexiste de l'islamophobie.
Le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique (CCIB) lutte contre toutes les manifestations de l’islamophobie sur le territoire belge et sur Internet en vue de protéger les libertés fondamentales et de faire reculer la haine, la xénophobie et le racisme.
L’islamophobie en bref, c’est la xénophobie dirigée contre au moins une personne, un bien et/ou une institution en raison de son appartenance (réelle ou supposée) à la culture ou à la religion musulmane.
Ce document vise à approfondir le concept d’intersectionnalité des discriminations entre d’une part l’islamophobie et d’autre part le sexisme. Il est urgent de promouvoir un vivre-ensemble fondé sur l’harmonisation interculturelle et le respect des convictions de chacun et chacune.
L'essentiel :
- Alors que les femmes constituent plus de 50% de la population belge, seulement un dossier de discrimination sur trois est signalé à Unia par une femme.
- 90% des discriminations chez Unia sur base du critère "convictions religieuses ou philosophiques" concernent les musulmans
- En matière de discrimination sur base du critère "convictions religieuses ou philosophiques", les trois secteurs les plus importants sont les médias, l'emploi et l'enseignement (pour ces deux derniers, les femmes sont davantage touchées, respectivement 50% et 63%)
- Les victimes de l'islamophobie sont d'abord des femmes
* En Belgique,2 victimes des crimes et délits de haine sur 3 sont des femmes
* En France, plus de 80% des victimes de l'islamophobie sont des femmes
* En Angleterre, près de 60% des victimes de l'islamophobie sont des femmes

Le document est téléchargeable et consultable gratuitement sur Slideshare.
Pour lutter efficacement contre l’islamophobie et le sexisme, le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique (CCIB) recommande :

  1. À Unia ainsi qu’à l’Institut pour l’Égalité Femmes-Hommes (IEFH) de mettre en place les outils nécessaires à l’enregistrement systématique de la conviction religieuse /appartenance culturelle ainsi que le genre de la victime/de l’agresseur(e) pour mieux comprendre le phénomène de discriminations croisées/multiples/intersectionnelles,
  1. À l’Institut pour l’Égalité Femmes-Hommes, en collaboration avec Unia, de publier une position sur la dimension genrée de l’islamophobie et de réaliser des campagnes d’informations en direction notamment des femmes musulmanes,
  1. À Unia, en tant qu’institution indépendante, de faire appliquer la législation antidiscrimination pour favoriser l’inclusion des femmes musulmanes particulièrement dans l’emploi et l’enseignement supérieur (voir les deux recommandations d’Unia en matière de port de signes convictionnels),
  1. Aux représentants politiques, de réaffirmer le principe constitutionnel de la liberté d’expression en matière de port des signes convictionnels. Les démocrates doivent refuser l’opposition avec l’exigence de neutralité, dont la conséquence néfaste serait in concreto  l’exclusion de nombreuses femmes musulmanes de l’emploi public, soit 42% des emplois salariés en Belgique !
  1. Aux mouvements féministes et représentants des communautés musulmanes, de mettre en place des espaces de paroles pour assurer l’écoute et l’accompagnement des femmes victimes de propos sexistes/haineux, de discriminations, de harcèlements et de délits de haine,
  1. Aux journalistes de donner la parole aux femmes musulmanes pour témoigner de leurs difficultés et des obstacles à leur participation réelle à la société,
  1. Aux représentants du monde académique, de lancer des études visant à mieux comprendre le caractère intersectionnel entre la pratique culturelle/religieuse et le critère « genre », comme l’étude franco-canadienne réalisée en France « Port du voile et discrimination à l’embauche : résultats d’un testing sur CV » ou encore l’analyse en Belgique « Les femmes musulmanes voilées d’origine marocaine sur le marché de l’emploi ».