L'Etat pourrait faire coup double avec l'IPO de Belfius (L'Echo - 4 juillet 2017)
Le gouvernement Michel a reçu des banques d'affaires une proposition intéressante de scénario de privatisation, selon lequel l'introduction en Bourse serait une opération "win-win".
Vendre une partie de la banque publique Belfius sans que le gouvernement Michel ne perde ses généreux dividendes. D'après les banques d'affaires qui conseillent le gouvernement fédéral et Belfius dans la préparation de la privatisation, ce scénario "win-win" est possible.
Les deux banques - Bank of America Merrill Lynch et JP Morgan - estiment que Belfius pourrait être prête pour une entrée en Bourse dans moins d'un an. Bank of America Merrill Lynch, la banque d'affaires qui travaille pour le gouvernement, estime qu'il est possible de mettre en Bourse de 20 à 40% du capital de Belfius. JP Morgan, qui conseille la banque, avance une fourchette entre 25 et 49%. D'après les rumeurs qui circulent sur la valorisation de Belfius - de 7 à 9 milliards d'euros - l'opération pourrait rapporter à l'État entre 1,4 et 4,4 milliards d'euros, une somme qui pourrait être utilisée pour réduire la dette publique.
Mais ce n'est pas tout, car d'après les banques d'affaires, il n'est pas exclu que Belfius distribue une plus grande partie de ses bénéfices. Le gouvernement Michel pourrait ainsi continuer à bénéficier des généreux revenus de dividendes. L'an dernier, Belfius a versé à l'État plus de 225 millions d'euros de dividendes, un montant qui a été immédiatement intégré dans le budget. Pour le gouvernement Michel, ce scénario est intéressant, car il lui permet de faire coup double: grâce aux revenus de la privatisation, il peut réduire la dette de l'État, tout en conservant les revenus du dividende.
Les rapports finaux des banques d'affaires doivent aider le gouvernement à prendre une décision. La mise en Bourse de Belfius apparaît comme le scénario préféré. Mais en théorie, le gouvernement pourrait aussi opter pour un statu quo ou une vente partielle de Belfius à un partenaire stratégique.
C'est au gouvernement qu'il reviendra de trancher. Cette décision devrait normalement être prise avant la fin du mois. Le CD&V ne sera cependant prêt à discuter de la mise en Bourse de Belfius que si un accord permettant de dédommager les coopérateurs d'Arco est trouvé.
D'après les banques d'affaires, le dossier Arco n'est pas un obstacle à l'introduction en Bourse de Belfius, même s'il pèserait probablement sur la valorisation de la banque.
Belfius préférerait entrer en Bourse au printemps de l'an prochain. Mais cela suppose que le gouvernement prenne une décision rapidement. Car une telle opération exige généralement plus ou moins une année de préparation.