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Avant que la photographie numérique ne soit devenue la norme, il existait ce qu’on appelle l’argentique. On prenait une image au moyen d’un film dit sensible qu’il fallait développer pour en voir le résultat. On passait dans une chambre noire à peine éclairée. On y plongeait le film dans un bain contenant un liquide appelé révélateur. Apparaissait alors l’image que l’on avait prise. Si on en était satisfait, on plongeait l’image ainsi révélée dans un bain d’eau distillée afin de bien la nettoyer et ôter toute trace du révélateur pour ensuite déposer le cliché dans un troisième bain contenant un autre composé liquide appelé fixateur afin qu’il soit définitivement imprimé.

Le coronavirus servira-t-il de révélateur de notre société ? Et pourra-t-on une fois la pandémie neutralisée, fixer un changement radical ? C’est ce que nombre de gens espère. Mais il se pourrait aussi que tout redevienne comme avant. En définitive, nul ne le sait.

ob db538a coronavirus01L'augmentation de patients atteints du COVID-19 hospitalisés en Belgique est exponentielle

Ce n’est pas encore le cas aux Etats-Unis, cela a failli être le cas en Chine et c’est le cas en Europe : la pandémie du coronavirus provoque d’importants bouleversements politiques. On observe la faiblesse des gouvernements de la plupart des pays de l’Union européenne qui usaient souvent de la force pour imposer des politiques dictées par des lobbies puissants. Et on observe aussi l’immobilisme des institutions européennes si promptes d’ordinaire à imposer ses vues. Mais il est vrai qu’ici, il ne s’agit pas de matières financières, mais de santé publique.

Ainsi, le gouvernement français d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe a montré sa totale incapacité à répondre à la crise provoquée par la pandémie. Macron s’est contenté de répéter six fois dans son premier discours télévisé : « Nous sommes en guerre ! ».

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Dans son premier discours sur le coronavirus, le président Macron a parlé à plusieurs reprises d'état de guerre !

Comme l’écrit Pierre Galand dans l’infolettre « entre les lignes » :

« Contrairement au message délivré aux Français par Monsieur Macron nous ne sommes pas en guerre et les moyens à mobiliser pour juguler la pandémie du coronavirus n’ont rien à voir avec le déploiement d’une économie ou d’une sécurité de guerre.

Si l’obligation faite aux citoyens européens de rester chez eux pour éviter la contagion est une contrainte acceptable, celle de fermer les frontières extérieures et intérieures de l’Europe n’est pas une bonne mesure. C’est faire fi de nos obligations d’entraide internationale à l’égard de ceux qui, fuyant les guerres, espéraient trouver chez nous un refuge. C’est faire fi de la nécessaire coopération internationale qui doit être organisée, s’agissant d’une pandémie sans frontière.

Fermer les Bourses serait, par contre, une mesure positive pour empêcher d’inutiles paniques sans rapport avec l’état de nos économies. Nous ne sommes pas en guerre et nos entreprises, même à l’arrêt, ne sont pas en danger. Parler, comme le font les associations du grand patronat, de milliards de pertes est faux car s’il y a lieu de tenir compte des coûts fixes de maintenance, il s’agit essentiellement d’un manque à gagner provisoire. »

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Pierre Galand préconise de laisser les frontières ouvertes et de fermer les Bourses.

L’Europe n’existe pas !

Si Pierre Galand estime à juste titre que nous ne sommes pas en guerre, cependant son opposition aux fermetures des frontières internes à l’Union européenne si, sur le plan des principes, est inacceptable, elle est indispensable pour des raisons de santé publique et surtout parce que l’Europe n’existe pas ! Dès lors, il faut rétablir les frontières pour éviter de contaminer d’autres pays ou d’être contaminés par eux. Pourquoi ? Parce que chaque pays a sa propre politique de lutte contre la pandémie. Ainsi, les Pays-Bas ont choisi l’immunité collective alors que la Belgique, le Grand-Duché, la France, la Suisse et l’Allemagne ont opté pour le confinement. Et encore, les mesures de confinement sont différentes en chacun de ces pays. Il n’y a donc pas d’autre solution que la fermeture des frontières, sinon tout cela ne sert à rien. Or, comme nous allons le voir, on aurait pu éviter d’en arriver à de pareilles extrémités.

Vous avez dit « état de guerre » ?

De son côté, dans un autre numéro de la même infolettre « entre les lignes », Gabrielle Lefèvre écrit :

« C’est une grave erreur de présenter la lutte mondiale contre COVID-19 comme une guerre. Il s’agit d’une mobilisation générale de tous les rouages d’un Etat de droit : scientifiques, politiques, administratifs, sanitaires et citoyens. Au centre de cette mobilisation : l’épidémiologie, cette science des épidémies qui s’est forgée au cours des siècles, au fil de tourmentes effroyablement ravageuses en vies humaines, frappant indistinctement riches et pauvres, privilégiés ou non, toutes classes sociales confondues. »

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Gabrielle Lefèvre conteste que nous soyons en guerre contre le coronavirus. Expression trompeuse pour elle.

Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé, surenchérit dans « Mediapart » :

« L’Europe est sous un quasi-couvre-feu, avec une restriction massive des libertés individuelles et une casse économique et sociale qui promet d’être dramatique. Les discours des chefs d’état s’enflamment à qui mieux mieux: nous sommes « attaqués », l’ennemi est « invisible », « sournois », « redoutable » mais nous en viendrons à bout ! Ce genre de vocabulaire paraît d’un autre âge. La réalité est plus prosaïque : nous subissons la contamination à large échelle par un virus qui est un pur produit de la rencontre entre la bêtise humaine (l’entassement dans des cages d’animaux sauvages de diverses espèces dans des marchés insalubres…) et de l’inventivité du vivant. La bestiole a donc franchi la barrière inter-espèces et s’est propagé à partir de là entre humains. Ce n’est pas une guerre, nous ne pourrons jamais vaincre ou éradiquer cette créature. Nous prémunir contre ses dégâts si, puis nous aurons à apprendre à vivre avec elle. Ce qui réclame une autre intelligence que celle des slogans martiaux sanitaires… »

Le « marché » contre la santé

En clair, le « marché » voulant tout dominer, ne respectant aucune règle qu’elle soit humaine ou scientifique, est le premier responsable de cette contamination qui prend des allures catastrophiques, parce qu’au nom du même marché nous avons détruit les moyens de santé publique dont nous disposions en fermant des lits d’hôpitaux, en limitant le nombre de personnels soignants – des médecins aux aides-soignants en passant par les infirmières – en « épargnant » sur les équipements indispensables et les plus modernes et en cédant aux lobbies des transnationales pharmaceutiques qui n’ont comme priorité que le profit au détriment de la santé.

On en est jusqu’à envisager de sélectionner les malades à soigner tant les hôpitaux sont débordés et mal équipés. Des soignants commencent à s’insurger. Qu’en disent les professionnels ? Ceux qu’on applaudit quotidiennement à 20 heures de nos balcons ?

Antoine Dumont, un médecin urgentiste à Liège et Mathilde Dumont infirmière SIAMU aux urgences à Bruxelles ne mâchent pas leurs mots. Leurs propos sont rapportés par l’hebdomadaire bruxellois « Le Vif » :

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Un ambulancier à l'hôpital Saint-Pierre : malgré l'appui manifesté par la population, le personnel médical et soignant fustige le manque de moyens attribués au secteur hospitalier et à la Santé publique en général. Ces personnels sont au bord de la révolte tout en restant mobilisés dans la lutte contre le COVID-19. (photo Belga)

« Je pense que je suis aigri, en mode lendemain de garde (24h d'affilée en ayant peu dormi). Mais globalement je ne supporte pas les gens qui applaudissent : les hôpitaux n'ont pas attendu le Covid-19 pour être dans la galère, en surbooking permanent.

Les services d'urgences n'ont pas attendu non plus d'être surchargés, en manque de personnel (infirmier.es surtout), dans des locaux vétustes ou sous-dimensionnés. Que Saint-Pierre doive faire la manche pour avoir des respirateurs, c'est une honte totale !

Où en est où ? MSF va débarquer ? Une bonne partie des gens qui applaudissent, votent chaque année pour les connards qui diminuent les budgets, font des hashtags #keepsophie en oubliant qu'elle a été ministre du Budget d'un gouvernement qui a retiré plusieurs milliards d'euros dans les soins de santé.

Et soi-disant, ils ont peur parce qu'on risque nos vies ?! Les gens qui font des pauses et des boulots stressants par manque de moyens ne meurent pas d'infection. Ils meurent de leur boulot aux cadences infernales en perdant 10-15-20 ans d'espérance de vie.

Donc merci quand même pour vos applaudissements, mais ça fait des années que le personnel hospitalier travaille dans des conditions de merde et se nique la santé en faisant son job du mieux possible.

La prochaine fois que vous voyez des manifestations pour refinancer les soins de santé, soutenez-nous.

Et quand vous retournerez glisser un bulletin dans l'urne, réfléchissez-y à deux fois ! »

Gabrielle Lefèvre ajoute à juste titre :

« Cependant, la gestion de telles crises est essentiellement politique car il s’agit d’imposer des mesures contraignantes à des populations entières, avec ou sans leur consentement. D’où le recours aux policiers et/ou aux militaires, afin de contrôler la bonne application des décisions sanitaires. Nous nous trouvons donc sur une limite ténue entre processus démocratique - à savoir porté par tous - et impositions forcées de contraintes violant certains de nos droits fondamentaux, au nom du bien commun des populations. »

Et elle constate :

« Pour l’heure, en ordre trop dispersé, nos régimes démocratiques en Europe ont adopté des mesures contraignantes mais avec l’accord des populations par le biais de nos représentants aux parlements, et pour un temps limité. Ce temps variera en fonction des données épidémiologiques récoltées heure par heure par nos scientifiques nationaux et internationaux (l’Organisation Mondiale de la Santé joue en effet un rôle central et fondamental à ce sujet). La Chine elle-même, point d’origine de cette pandémie, a divulgué assez rapidement des renseignements et données statistiques précieuses pour les scientifiques du monde entier. Cet effet positif de la mondialisation des échanges oblige tout le monde à se dévoiler et à coopérer. »

Des solutions existent et ont fait leurs preuves !

Justement, à propos de la Chine, les choses sont tout à fait différentes de l’Europe. La Chine après avoir dramatiquement cafouillé, a pris une double mesure : confinement total et dépistage systématique. Et cela semble avoir été efficace puisque la pandémie a fortement diminué – si on en croit les informations officielles – et les activités reprennent petit à petit. Une autre solution a été appliquée en Corée du Sud et montre aussi son efficacité. Il n’y a pas de confinement, mais il y a dépistage systématique et immédiat. Toute personne contaminée est aussitôt isolée et soignée à domicile ou à l’hôpital. Les personnes saines doivent changer certaines habitudes, notamment en matière d’hygiène, mais vaquent normalement à leurs occupations. Cela a également pour effet de ne pas engorger les hôpitaux par des patients dont l’évolution de la maladie a déjà atteint un stade avancé voire critique.

D’autre part, selon plusieurs médecins, il y a danger de faire sortir de l’hôpital des patients guéris parce qu’ils portent toujours le virus et restent donc contagieux. Aussi, faut-il d’autres remèdes que ceux utilisés actuellement et ils existent !

Un médecin, le Professeur Raoult directeur de l’IHU de Marseille réputé comme expert mondial en matière de maladies transmissibles, mais que certains de ses confrères de l’establishment considèrent comme un « charlatan » ou un « gourou », estime que le confinement généralisé est une absurdité. Il va même jusqu’à dire que cela ressemble aux réactions des autorités pendant le Moyen-âge qui confinaient les populations pendant les épouvantables épidémies de peste. Le Docteur Raoult dit simplement : « Il y a une urgence sanitaire et on sait guérir la maladie avec un médicament que l'on connaît parfaitement. Il faut savoir où on place les priorités. »

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Le professeur Didier Raoult, charlatan pour les uns, éminent spécialiste pour les autres, directeur de l'IHU de Marseille, spécialiste mondialement reconnu des maladies infectieuses, s'appelle lui-même "chasseur de microbes", préconise une solution à la Coréenne de la crise du CID-19.

Un vieux médicament

Quel est ce médicament ? La chloroquine mieux connue du public sous un de ses noms commerciaux la nivaquine. Elle est utilisée comme médicament préventif du paludisme par toute personne qui se rend en Afrique centrale. Cette molécule est depuis longtemps du domaine public. Et, on ne l’affirme pas ouvertement : en réalité, cela n’intéresse pas les transnationales pharmaceutiques ! C’est d’autant plus vrai qu’un laboratoire français a proposé au gouvernement d’en fabriquer en quantité et gratuitement !

Certes, il ne s’agit pas d’un médicament miracle. Cela n’existe pas ! Mais il a prouvé son efficacité en bien des cas. Et, bien que les autorités ne le préconisent pas, il est malgré tout utilisé dans pas mal d’hôpitaux.

Une santé publique moyenâgeuse

Lisons encore Jean-Dominique Michel :

« Nous disposons d’une médecine de qualité, mais d’une santé publique moyenâgeuse. Le leadership technologique et scientifique est passé à l’Extrême-Orient depuis longtemps déjà, et notre nombrilisme intellectuel nous fait souvent nous raccrocher aux lanternes du passé plutôt qu’à la science d’aujourd’hui.

Des tests systématiques seraient faciles à instaurer, pour autant qu’on en fasse une priorité sanitaire et que l’on s’organise, ce que les Coréens ont fait en un temps record. En Europe, nous avons été complètement dépassés, comme si nous vivions dans un autre temps. Les autorités comprennent maintenant qu’il s’agit d’une priorité absolue -suivant en cela les recommandations insistantes de l’OMS. »

Heureusement, les choses évoluent. Les milieux officiels commencent à reconsidérer leur point de vue sur la chloroquine. Mais cela ne suffit pas. Il faut avant tout procéder au dépistage systématique. En France, des médecins qui étaient opposés à Raoult s’y rallient et en Belgique, on commence à y songer à l’écoute de l’émission « Ce n’est pas tous les jours dimanche » à RTL-TVI.

Que dit le professeur Raoult ? La vidéo dure 8,20 min et mérite d’être écoutée attentivement :

20200323 Verhas VideoOn en conviendra. Nous ne sommes pas médecins mais le raisonnement tient la route. Le Professeur Raoult préconise non seulement le dépistage systématique, le déconfinement des personnes saines, les soins aux individus positifs.

Faut-il tout un coup renoncer au confinement ? Certainement pas. Nous y sommes et il faut le respecter sinon ce serait le bordel avec toutes ses conséquences sur la pandémie. Mais, malheureusement, le confinement rendra bien plus malaisé le dépistage systématique s’il est décidé. Cependant, il faut y procéder.

Espérons que l’on dispose enfin d’une solution dans l’intérêt général. Un dépistage général donnerait une image probante de l’état de la maladie plutôt que les statistiques hospitalières qui forment une courbe exponentielle de jour en jour parce que forcément, l’hospitalisation n'intervient que quand la maladie du patient est dans un état assez avancé.

Enfin, notons l’attitude inadmissible de certaines entreprises qui profitent de cette crise pour jouer sur les prix des produits sanitaires, les escrocs qui manifestement contrôlent le marché des masques chirurgicaux, l’absence totale de contrôle de ces circuits commerciaux. Ainsi, il semblerait que les 5 000 000 de masques fournis jeudi à la Belgique ne soient pas conformes ! On peut remercier la vigilance des services belges de santé publique ! Il faut dire que la calamiteuse ministre belge de la Santé publique, la libérale Maggie De Block a passé son temps à les démanteler au nom de la sacro-sainte efficacité néo-libérale. La Première ministre Sophie Wilmes, aussi libérale, si elle a incontestablement prouvé son courage et sa capacité de femme d’Etat à affronter cette crise avec sérénité et efficacité, porte cependant une lourde responsabilité puisqu’à l’époque où elle était ministre du Budget, elle a réduit le budget de la Santé publique de 900 millions d’euros.

Et en passant, quid des plus démunis et des SDF ? On semble les avoir oubliés. C’est éthiquement inadmissible et nuisible sur le plan de la santé publique. Le dépistage doit aussi les concerner et il faut trouver des solutions pour les mettre à l’abri. La commune bruxelloise d’Etterbeek, dirigée par un bourgmestre libéral, a réquisitionné un hôtel pour y abriter les SDF. Belle initiative, mais limitée à une seule commune.

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Le libéral Vincent De Wolf, bourgmestre libéral de la commune bruxellloise d'Etterbeek n'a pas oublié les SDF en réquisitionnant un hôtel pour les abriter.

Laissons la conclusion à Gabrielle Lefèvre :

« Il est donc inacceptable que nos dirigeants se soumettent à une forme de totalitarisme : celle du « marché », privé, censé s’autoréguler. La crise boursière, conséquence de la pandémie, est en réalité la crise de la non-gouvernance par les autorités publiques des acteurs les plus puissants de l’économie mondialisée. La récession économique actuelle mériterait des mesures publiques fortes et innovantes en matière d’aide aux entreprises, et donc à l’emploi qui est la condition première de la vie de nos sociétés. Et ce, dans le cadre du changement climatique qui reste l’enjeu le plus fondamental d’une réforme du commerce mondialisé.

Un nouveau modèle économique, écologique et socialement responsable n’est pas à l’ordre du jour des autorités européennes si l’on en juge par les mesures qui viennent d’être annoncées. Comme lors de la crise financière mondialisée de 2008, les dirigeants politiques ont sauvé les banques à coup de centaines de milliards d’euros, au détriment de la sauvegarde des populations et d’un développement économique profitable à tous, dans les pays et dans le monde dit « en voie de développement » (mais de quel développement parlons-nous ? Dans la réalité il s’agit d’imposer notre modèle néolibéral mondialisé).

Cet état d’esprit s’infiltre jusque dans de petites entreprises et officines qui vendent à des prix largement augmentés des produits sanitaires essentiels à la prévention de la contagion comme les lotions désinfectantes et les masques. Il n’y a pas que les escrocs qui se font beaucoup d’argent sur cette crise et sur le malheur des populations. »

Oui, la crise du COVID-19 est vraiment un révélateur ! Et, nous le verrons dans un prochain article, il n’est pas du tout certain que les choses changeront au terme de cette pandémie.

Pierre Verhas

Source: http://uranopole.over-blog.com/2020/03/le-revelateur.html