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L’annonce par le groupe PSA Peugeot Citroën de supprimer d’ici deux ans 14.000 emplois, dont 10.000 en France, n’a rien d’une surprise. C’est d’abord la conséquence d’une crise de surproduction capitaliste qui touche en fait l’ensemble du secteur de l’automobile : malgré la progression dans les pays émergents, la demande ne correspond plus à l’offre, le marché n’absorbe plus la production. Et la concurrence est féroce entre des constructeurs qui croient encore s’en tirer avec le lancement de nouveaux modèles.

 

Il est certes possible, et on ne s’en prive pas, d’incriminer la direction du groupe pour n’avoir pas anticipé la faiblesse de la demande sur le marché européen en particulier. D’autres, comme Volkswagen et Renault, s’en tirent mieux, ou un peu moins mal. Lorsque Renault fabrique des Dacia en Roumanie, c’est avec un nom de marque roumain et surtout des salaires roumains… Et la Belgique se souvient de la manière expéditive dont l’usine Renault de Vilvorde fut supprimée en 1997.

Pour le nouveau gouvernement français, ce « plan social » ( !) constitue le premier gros nuage. Il a certes déclaré que le plan de PSA était inacceptable en l’état : cela signifie qu’il sera acceptable amendé… La marge de manœuvre du tandem Hollande-Ayrault est très faible. Lors de la récession généralisée de 2008-2009, une « prime à la casse » évita au secteur de l’automobile le désastre total : il ne saurait être question de la rétablir, encore moins pour un seul groupe, ce qui serait pour la Commission européenne une entrave aux sacro-saintes lois de la concurrence.

L’automobile est au cœur d’une des pires contradictions du système : son industrie –planétaire- est grosse porteuse d’emplois, mais nos villes sont tellement embouteillées qu’assurer la fluidité du trafic devient d’année en année un problème un peu plus insoluble. La « solution » est donc à la fois d’inciter à l’achat des voitures et d’en limiter l’utilisation !

 

Et l’écologie dans tout cela ?

 

Après l’échec tout récent de la conférence de Rio +20 sur le « sauvetage de la planète », il n’est pas inopportun de mettre cette crise de surproduction en rapport avec l’éminente contribution du mode de transport individuel à la production de CO2, et donc au réchauffement climatique, qui est en fait la dégradation climatique, encore si évidente un peu partout cette année.

Depuis 20 ans, les voitures sont sans doute moins polluantes, mais cette amélioration est annulée si leur nombre ne cesse d’augmenter ! Et nous vivons dans un monde où il a été de bon ton de faire figurer le nombre de voitures pour mille habitants parmi les critères du progrès : ceci mesure les pas de géant d’un pays comme la Chine, qui s’est lancée dans l’imitation productiviste du « modèle » occidental…

L’avenir de l’usine d’Aulnay- sous- Bois ? Souhaitons qu’elle puisse être reconvertie : le développement des transports en commun exigera beaucoup de fabrications !

 

Robert Falony

Repris du Blog « Osons le Socialisme » avec la permission de l'auteur.