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Dans ce document,, nous expliquons d’abord les points d’exclamation d’interrogation dans le titre. Nous explorons ensuite les incertitudes sur la pandémie, nous donnons notre évaluation de l’approche de la maladie et parcourons brièvement l’impact économique et social de celle-ci en donnant finalement notre idée quant à l’approche politique que nous estimons nécessaire.

Pourquoi ce titre?

Une nouvelle plateforme est née récemment en Flandre, sous la dénomination de “Beter na Corona” (Mieux après le Corona”). Les partenaires sont quelques groupes de réflexion comme Oikos et Minerva et des médias alternatifs comme De Wereld Morgen (le Monde Demain) et le magazine MO. Pourquoi notre titre? Parce que, d’une part, nous seriont déjà heureux que le Corona disparaisse et que le monde soit meilleur ensuite, mais que, d’autre part de nombreuses questions restent posées quant à l’avenir de la pandémie et sur la certitude que le monde sera automatiquement meilleur après.
 

L’avenir du Corona

Les prévisions pleuvent, parfois contradictoire. “Il y aura certainement une deuxièmpe vague”, “nous allons trouver un vaccin qui fonctionne pour le début de l’an prochain, ou à la fin de l’année prochaine. C’ést étonnant de la part de scientifiques qui savent pourtant qu’on ne peut prédire le progrès en matière scientifique. Il ne faut pas oublier que l’on cherche en vain, depuis des années, une thérapie qui guéri vraiment et un vaccin contre certaines maladies infectieuses comme le SIDA. Et ce, malgré le fait que l’on les recherche mondialement, de façon intensive.

L’approche de la pandémie en Belgique et sur le plan international

L’approche de nos hôpitaux et les efforts considérables des travailleurs de la santé ont pu prévenir une grande hécatombe. Les applaudissements journaliers des travailleurs de la santé sont plus que mérités.

Come on a pu le voir dans un récent reportage sur la VRT , il y a eu des erreurs au début de l’épidémie en Belgique (définition insuffisante des cas, capacité insuffisante des tests, …) (https://www.vrt.be/vrtnu/a-z/pano/2020/pano-s2020a7/) . La plupart de ces erreurs étaient dues au manque de connaissance concernant le virus. Il ne serait pas correct de faire des reproches aux scientifiques ou aux politiques.

En revanche, ce qui est de la reponsabilité politique, c’est que notre pays ait été aussi mal armé pour affronter l’épidémie: réserve insuffisante de matériel de protection et de test et manque de personnel suffisamment qualifié dans les maisons de repos…C’est le résultat de la politique d’assainissement budgétaire pratiquée depuis des années par les gouvernements précédents, animés par l’idéologie néolibérale, qui ont démantelés les services collectifs, le “lean state” de Thatcher étant leur rêve.

Il faut y ajouter l’éparpillement des compétences dans notre petit pays qui affronte le handicap de 9 ministres de la santé ! Le bien être et la politique de prévention est de la compétence régionale, les soins de santé curatifs de la compétence fédérale!

Comparaisons internationales

Des comparaisons sérieuses de l’impact sanitaires sont très difficile voire impossibles, parce que le nombre de cas et la fréquece des tests diffèrent comme les populations sur lesquelles portent les chiffres. Les chiffres belges relativement élevés sont influencés par la façon dont ils sont communiqués par les maisons de repos: les personnes décédées sont souvent mentionnées comme des cas de COVID 19 alors ue le diagnostic n’a pas été confirmé par des tests Au Royaume Uni, on a tout fait pour ne pas compter comme tels les morts dans les maisons de repos.

Ce qui est clair, c’est que l’épidémie a frappé le plus fort dans les pays qui pratiquent une politique néolibérale extrème: les Etats-Unis et le Brésil, où la fin de la catatsrophe n’est pas encore en vue. Des pays relativement pauvres, mais qui ont une politique sociale et sanitaire avancée, ont réussi à limiter l’impact de l’épidémie, par exemple Cuba, le Vietnam et les pays scandinaves.

L’mpact socio-economique de la pandémie

Il est peut-être superflu de mentionner que la pandémie a, sur le plan mondial, un impact gigantesque sur l’économie et l’emploi. Ce que l’on signale moins, c’est l’énorme augmentation de l’inegalité, comme l’a établi une étude de l’Université d’Anvers (voir De Standaard 26.5.2020).

Que cette crise va faire grimper notrre déficit budgétaire et la dette publique est évident mais il est impossible d’évaluer sérieusement l’ampleur de cette augmentation à ce jour.

L’impact social a été dans notre pays en partie limité par le réseau de protection sociale (cfr. Le chômage temporaire et l’assurance maladie). Dans les pays les plus néolibéraux, comme les Etats-Unis, où de telles protections n’existent que très peu, la catastrophe sociale est beaucoup plus importante. 

L’impact environnemental du Corona

Comme disait le fameux footballeur hollandais Jan Cruyf : “elk nadeel heb zijjn voordeel” (tout inconvénient a son avantage ) : les émissions de CO2 ont considérabelement baissé, ainsi que la pollution sonore;

Par ailleurs, la globalisation de l’économique est davantage remise en question, y compris par ses défenseurs traditionnels. Faut-il, par exemple, continuer à aller chercher en Chine les biens élémentaires pour la protection et la santé au lieu de les produire plus près de chez nous,( serait-ce dans des conditions un peu plus chères)?

On peut se demander si cette remise en question aura des effets durables. Le danger est que les puissances économiques veuillet retourner le plus vite possible au “business as usual”.

Un autre aspect est que le gigantesque impact de l’épidémie a détourné l’attention de ‘opinion publique et des médias de la problématique environnementale. D’autant que les actions de rue étaient impossibles pendant le confinement et qu’internet n’offre pas une alternative suffisante pour la sensibilisation de l’opinion publique et des politiques.

Que faire?

Francine Mestrum (membre du Conseil International du Forum Social Mondial) nous a rappelé que les grandes crises, comme les guerres mondiales sont suivies de grands progrès sociaux, comme la sécurité sociale après la deuxième guerre mondiale. Ces grandes réalisations ont été préparées pendant la guerre (voir https://www.lef-online.be/index.php/artikels/20797-changes-for-a-post-covid-world)

On peut en retenir qu’il ne faut pas attendre la fin de l’épidémie pour développer un plan social et écologique ambitieux et réfléchir aux conditions de sa réalisation.

Les lignes de force d’un plan social, écologique et dmocratique ambitieux

Voici en bref notre vision concernant les aspects socio-économiques et écologiques, le fonctionnement de nos institutions et enfin les aspects internationaux.

Aspects socio-économiques

La crise actuelle montre une fois de plus l’importance des protections collectives fortes. Les soins de santé, la sécurité sociale, la justice, l’enseignement, l’administration des finances, les services communaux, etc… doivent être plus largement financés.

Tous les bas revenus doivent être augmentés: hausse du salaire minimum, relèvement du minimum vital au-dessus du seuil de pauvreté, une pension minimale.

Des logements bon marché et sains pour les personnes à bas revenus. Pour cela, il faut construire un grand nombre d’habitations sociales, économisant l’énergie et plafonner légalement les prix des loyers privés.

Enfin, le système fiscal doit être revu en profondeur, tant pour financer la politique que pour diminuer l’inégalité grandisante. Nous faisons référence pour cela au mémorandum du RJF(Réseu pour la Justice Fiscale) voir http://www.hetgrotegeld.be/downloads/M%C3%A9morandum_2019_RJF-FAN.pdf

Il faut se débarrasser de l’obsession de l’équilibre budgétaire et de la dette publique. Le carcan des normes budgétaires Européennes doit être brisé. Pour le moment, les institutions européennes vont dans ce sens, mais les Traités européens ne sont pas pour autant supprimés. Notre gouvernement doit les nier et au contraire emprunter suffisamment pour investir dans des projets sociétaux utiles.

La politique écologique

La Belgique doit s’inscrire résolument dans le “Green Deal” européen, qui participe au maintien de la biodiversité et à l’assainissement de l’environnement: meilleure qualité de l’air, moins de bruit, etc…).

En matière de production énergétique, il faut passer plus vite à l’énergie

renouvelable. Les centrales nucléaires doivent être fermées plus rapidement.

Il faut toutefois veiller à ce que les plus faibles socialement ne soient pas les victimes de certaines mesures.

La globalisation doit être freinée et la préférence donnée à la production d’aliments et autres produits le plus près possible de la maison. Les traités internationaux en matière de commerce et d’investissement, que l’Europe veut signer comme le CETA ou le Mercosur doivent être refusé. Il suffit pour cela d’un vote négatif dans un de nos 7 parlements belges.

Démocratie et Réforme de l’Etat

Au lieu de continuer à diviser et d’éparpiller le pays nous plaidons pour une refédéralisation de compétences comme la politique de santé, lutte contre la pauvreté et l’emploi, ainsi que de l’environnement.

Des mesures doivent être prises pour favoriser la compréhension entre les différentes parties du pays. L’amélioration de la connaissance des langues nationales doit y contribuer. Les émetteurs publics devraient donner davantage d’information sur ce qui se passe dans les autres régions.

Chacun doit oeuvrer pour plus d’unité et de solidarité en améliorant la coopération par delà la frontière linguistique.

Pour le meilleur fonctionnement de la démocratie, les partis et les associations devraient fusionner avec leurs homogues ayant les mêmes objectifs fondamentaux. Une circonscription fédérale serait souhaitable.

La démocratie parlementaire devrait ête réhabilitée. La primauté du gouvernement (le pouvoir exécutif) devrait être réduite au profit du parlement (le pouvoir législatif). Il faut mettre un terme aux accords gouvernementaux élargis qui soutendent sans le rendre public que des majorités alternatives par projet soient tabou.

Une coalition progressiste qui ne disposerait pas de la majorité au parlement, devrait pouvoir essayer de former un gouvernement minoritaire qui trouyerait pour certains projets une majorité alternative (comme c’est le cas au Portugal depuis des années et récemment en Espagne) . Si cette coalition n’obtient pas la confiance du parlement, il faut alors procéder à des élections.

A côté de la démocratie représentative, il faut faire place à d’autres formes de participation citoyenne comme les référendums et le initiatives populaires.

Les syndicats, les mutuelles, les mouvements citoyens doivent être reconnus comme des partenaires à part entière. Les droits syndicaux doivent être rétablis et élargis: droit de grève; meilleure protection des délégués syndicaux, liberté des négociatons sur les salaires, plus de droit de surveillance sur la politique de l’entreprise, etc…

Politique Internationale

Notre politique internationale doit être radicalement axée sur la promotion de la paix dans le monde et le désarmement.

Il faut cesser de suivre aveuglément les Etats-unis. Leurs bombes nucléaires qui se trouvent à Kleine Brogel doivent être renvoyée au propiétaire. La Belgique ferait bien de se retirer de l’OTAN mais elle doit au moins refuser la politique d’intervention et de plus d’armement. L’annulation de l’achat des nouveaux avions de combat permettrait de mieux utiliser les milliards prévus pour cette acquisition.

Notre pays devrait refuser de participer à des boycotts internationaux comme celui de Cuba et du Venezuela.. C’est la population de ces pays qui en souffre et les changements de régime que certains voudraient obtenir ne se font pas pour autant.

La Belgique devrait plaider pour la révision des traités commerciaux et d’investissements de l’Europe avec des pays du tiersmonde qui handicapent la production locale (entre autre en matière d’agriculture) dans ces pays.

La politique concernant les réfugiés et de l’immigration doit être plus humaine. En raison du vieillissement de la population en Europe, l’arrivée de jeunes immigrants est économiquement favorable (à des conditions salariales et sociales identiques)

La Belgique doit soutenir les réformes des institutions européennes dans le sens de plus de démocratie et de solidarité.

Conditions pour la rélaisation d’un ambitieux programme vert-gauche.

De telles ambitions vont sans doute se heurter à une grande résistance de l’establishment politique et économique.

Il faudra beaucoup de combattivité des progressistes pour dépasser cette résistance. La mobilisation de tous les militants politiques et associatifs est essentielle.

Un obstacle pour la collaboration est la récurrente envie de profllage des organisations. Cette envie est la plus prononcée chez les partis politique, puisque chaque gain électoral se fait au détriment des autres.

Espérons que l’on puisse plus souvent considérer l’atteinte d’objectifs commun plus importante que le gain pour la propre organisation.

Finalement: quelle contribution le FGE peut-il apporter à cette lutte ?
Le FGE est une organisation de taille relativement modeste. Néanmoins, comme nous le faisons depuis notre fondation fin 2003, nous apportons notre contribution par nos analyses; la diffusions de communiqués de presse et les annonces des organisations les plus diverses (généralement ignorées des médias traditionnels) sur notre site, et par notre particapation à toute une série de platformes (ex; la Coaltion Climat, le RJF, les platformes concernant la santé et la paix) et nous tissons régulièrement des liens entre des associations plus spécialisées. Ceci au delà de la frontière linguistique de par le caractère bilingue du Links Ecologisch Forum (LEF) – Forum Gauche Ecologie (FGE)

Le Comité de pilotage de LEF-FGE