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Ce dimanche au Théâtre National occupé, nous nous sommes donc retrouvés autour d'Ali Aarrass en grève de la faim solidaire avec Julian Assange. La journée a été riche avec les interventions d'Ali bien sûr, d'Anthony Bellanger de la Fédération Internationale des Journalistes, de Delphine Noels de Belgium4Assange et en fin de journée la projection du dernier film de Zin-TV sur Assange (Lien 2).
Le livre d'or garde les traces des visites (par ordre d'arrivée) de Carine Rosteleur (secrétaire régionale de la CGSP-ARL), de Petya Obolensky ( député PTB au parlement bruxellois), d'Anthony Bellanger (FIJ), d'un membre des équipes d'occupation, de Federica Morelli d'Investig'action et bien sûr aussi de plusieurs de nos membres passés à un moment ou à un autre de la journée, les Monique, les Namuroises plus enthousiastes que jamais et bien d'autres. (photos de quelques pages en pièces jointes)
Le député fédéral François De Smet, un des signataires de la lettre au gouvernement britannique, ne pouvant se joindre à nous, a envoyés un mail de soutien à Julian Assange.

11 avril 2019 - 11 avril 2021

Les rassemblements Assange, c'est le soutien, le soutien par l'information.

C'est le soutien par la rencontre et la discussion.

Et des rencontres, nous en avons faites.

Et parmi ces rencontres, certaines sont plus marquantes que d'autres.

Rencontrer des prisonniers enfin libres quand on lutte pour la libération d'un prisonnier est bouleversant.

Le monde carcéral nous est étranger pour la plupart, plus étranger sans doute que n'importe quel pays où nous ne sommes jamais allés.

La privation de liberté, comment l'imaginer ?

Lorsque le confinement est venu, j'ai cru que je pourrais commencer à comprendre, je sortais peu mais... je pouvais sortir.

Lorsque le soleil brillait, je pouvais le sentir assise à ma fenêtre.

C'est là que j'ai pensé que si je n'avais pour toute fenêtre qu'une fente placée si haut que je ne pourrais l'atteindre, que si je n'avais pas de fenêtre...,

que si je ne savais pas quand je sortirais de ce trou.

Alors que serait ma vie.

Et même dans ces conditions, comment imaginer

des jours,

des heures,

des minutes,

des années en prison.

Aujourd'hui, Julian Assange est emprisonné à la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis deux ans, isolé de tout et surtout de sa famille,

coupé du monde, même du monde judiciaire puisqu'il ne peut pas voir ses avocats.

Ali Aarrass lui est enfin libre mais après 12 années d'injustice, de torture.

Alors quand nous l'avons vu venir nous rejoindre pour soutenir Assange,

cela a mis de la chaleur dans nos cœurs.

Julian Assange est menacé d'extradition et s'il est extradé de 175 années de prison.

Ali Aarrass a vécu l'extradition, une extradition alors qu'un jugement l'avait innocenté. Comme Assange, il ne connaissait pas le pays vers lequel il était extradé.

Il a vécu ces moments où l'on vous mène contre votre volonté vers un avion sur un tarmac. Un avion sur un tarmac qui n'évoque pas soleil ou plage mais enfermement et obscurité. Il a connu cette peur d'un départ non voulu, ces efforts pour ne pas embarquer. Ali sait ce que vit Julian.

C'est pour cette raison qu'il peut nous transmettre force et résistance.

Cette grève de la faim qu'il mène aujourd'hui, ce n'est pas pour se mettre en danger un jour de plus.

Non, le symbole de cette grève c'est de dire que manger est normal, c'est un droit fondamental, mais, il est possible de s'en priver, si on en décide soi-même.

Aujourd'hui Ali a choisi ce moyen pour nous aider à comprendre ce qu'est la privation des droits.

Il se prive de nourriture pour nous faire comprendre l'injustice infligée par ces autorités, ces juges, ces gouvernements qui s'autorisent à refuser des droits humains fondamentaux à des innocents injustement maintenus en détention.