Koopkrachtplakkaat

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TOUSENGREVENous, travailleurs et travailleuses dans le domaine de la santé qui travaillons quotidiennement à l'amélioration de la santé de la population, qui luttons depuis des années pour une amélioration des conditions de travail dans le secteur, qui luttons depuis plus d’une année contre la pandémie Covid, déclarons soutenir et nous préparer à participer aux grèves en cours et à venir.

Nous pensons effectivement que le meilleur moyen - le seul moyen qu’il nous reste - de créer un rapport de force avec le gouvernement et les directions d'institutions de soins est en effet la grève ! Malgré des petites avancées dans le secteur, au bout de mois de lutte et sous la pression de l'actualité, sur le terrain nous ne voyons malheureusement guère d'évolutions significatives. Nous sommes aujourd’hui encore plus épuisé·es qu’avant la pandémie, le sous-effectif est toujours la règle et la dynamique de rentabilité dans les soins est repartie de plus belle. Nous pensons que le secteur des soins mérite aujourd’hui de réelles avancées. Nous ne les avons toujours pas obtenues quoi qu'en disent les responsables politiques.

Le 29 mai dernier, nous étions plus de 3000 personnes rassemblées à Bruxelles à la Grande manifestation de la santé. A présent, les urgences et les soins intensifs de l'hôpital Erasme ont ouvert la marche avec une grève spontanée qui a débuté le lundi 7 juin. Leur détermination et leur courage donne beaucoup d’enthousiasme à tou·tes les collègues du secteur.

En effet, le sort de l'ensemble des travailleuses et des travailleurs de l'hôpital est profondément lié. Si aujourd'hui le personnel infirmier et soignant est surchargé, c'est aussi parce que les autres métiers, également en sous-effectif, ne peuvent plus assumer leur part du travail. Ce dernier repose alors, en grosse partie, sur le personnel soignant, les éloignant de plus en plus du chevet de nos patient·es. C'est la politique d’économies drastiques sur les soins de santé qui cause la pression financière et le sous-effectif de l'ensemble des métiers du secteur.

Le personnel des soins de santé, à l’instar des collègues d’Erasme, lutte pour une révision des normes d'encadrement (le ratio patient·es/infirmier·e). Revoir ces normes est une priorité pour la garantie de soins de qualité: elles n'ont plus été revues depuis des dizaines d'années avec des conséquences mortifères pour l’ensemble des patient.e.s !

Le personnel des soins de santé lutte également contre la réforme barémique nommée « IFIC ». Celle-ci est inégalitaire, offrant certaines avancées salariales pour les un·es et des reculs significatifs pour les autres. A titre d’exemple, les infirmièr·es spécialisé·es ne sont plus reconnu·es et voient leur salaire amputé de plusieurs centaines d'euros par mois. D’autres catégories de personnel vont aussi voir leurs salaires baisser. Alors, oui, ils et elles peuvent choisir, individuellement, de ne pas entrer dans cette réforme mais à une condition : ne pas changer d'employeur ! En effet, si ils et elles choisissent de changer de poste, ils et elles seront obligé·es de passer dans le nouveau modèle IFIC, et donc de perdre du salaire. Beaucoup se retrouveront ainsi enchainé·es à leur poste.

Le personnel des soins de santé revendique aussi une meilleure représentativité de leurs professions dans les organes décisionnaires. Quoi de plus légitime quand on sait à quel point l'entreprise, les institutions de soins, sont peu démocratiques. Nous pensons, que c'est l'ensemble des soignant·es et des travailleur·euses du secteur, ainsi que les usagèr·es, qui doivent décider de la politique de santé.

Nous partageons donc les objectifs de ces combats et nous défendons les soignant·es en grève actuellement.

Nous saluons également les initiatives syndicales de déposer un préavis le 14 juin pour le public et le 17 juin pour le non marchand francophone. Nous appelons à étendre la participation à ces journées de grève.

En outre, nous pensons que l’on ne peut pas s'arrêter à une grève "one shot" mais qu’il est nécessaire de construire un rapport de force solide avec le gouvernement et les directions jusqu'à l'obtention de nos revendications. Pour cela, il est nécessaire de monter en intensité et d'organiser une grève intersectorielle, commune, privé-public, sur l'ensemble du pays et de répéter l'opération autant de fois qu'il sera nécessaire.

Nous avons toutes et tous été mis·es à rude épreuve avec la pandémie.

Nous sommes toutes et tous spolié·es de ce qui nous est du depuis des années, c'est à dire des effectifs en nombre, des salaires décents et des conditions de travail dignes. Assez de rentrer chez soi épuisé·e et déprimé·e ! Assez de courir partout, toute la journée, pour palier le manque de collègues ou de matériel ! Assez de compter les fins de mois ou de se demander si on va pouvoir payer les études de nos enfants ! Ca suffit ! Il est temps de dire stop et de faire bloc, de manière solidaire et interprofessionnelle ! Toutes et tous en grève le 17 juin !

Nos revendications :

1. Investissons dans nos institutions de soins. Du personnel médical au personnel d’accueil, logistique et hôtelier, nous devons être plus nombreux·ses et disposer des outils et moyens nécessaires !

2. Il faut renforcer les normes d’encadrement pour plus de soignant·es au chevet des patient·es ! Les normes d’encadrement sont datées, dangereuses et ne correspondent plus à la réalité du terrain.

3. Stop à la charge administrative et informatique qui nous éloigne de l’essentiel de nos métiers !

4. Revalorisation salariale pour les bas salaires et la fin des contrats précaires. Non à la dévalorisation salariale de l'IFIC !

5. Pour un contrôle démocratique par les travailleur·euses et usagèr·es sur les budgets de santé. C’est à nous de décider !

6. Pour des soins de qualité accessibles à toutes et tous : fin de la tarification à l’acte et de la médecine à plusieurs vitesses.

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La santé en lutte

Web: www.lasanteenlutte.org
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