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Mon édito du mois de janvier devait être celui de la présentation de notre excellent plan d’action 2015 adopté lors de notre dernière assemblée générale. Ce devait être aussi celui de la présentation des vœux. Oui mais voilà… Il n’en sera rien.

Il n’en sera rien parce que la semaine dernière, l’horreur a frappé à 300 kilomètres de Bruxelles. Un attentat dans un journal, une prise d’otages dans un magasin casher, dix-sept morts, trois assaillants abattus, une vingtaine de blessés… Trois jours qui auront certainement marqué les esprits pour longtemps et qui auront des répercussions (géo-)politiques capitales.

A la suite de ces événements, la CNAPD s’est exprimée marquant sa révolte face à cette tuerie. Révolte devant le massacre de personnes qui n’étaient parties à aucun conflit, qui n’étaient coupables d’aucune violence. Révolte devant ce que représentent ces attentats : une volonté de propager la peur dans l’esprit de toutes ces personnes et ces associations qui participent à la construction d’une société critique d’elle-même, croyant en la radicalité indispensable du dialogue.

Mais cette révolte et cette colère, nous devons pouvoir les transcender afin que ce massacre nous renforce dans notre volonté de construire une société tolérante, ouverte et harmonieuse. Une société réellement fondée sur l’égale liberté de tous. Une société où les conflits se règlent sans violence et sans la menace d’y recourir.
Or, ces événements s’inscrivent dans un climat déjà délétère : guerre contre Daesh en Irak, jeunes européens qui partent se battre en Syrie, mouvement Pegida en Allemagne et depuis peu en Espagne, recrudescence des idées d’extrême droite, de plus en plus banalisées dans les médias. Un climat engendré et autoalimenté par les amalgames, les simplismes et les contre-vérités. Un climat qui se nourrit de la peur de l’autre et du cloisonnement.

La poursuite de la lutte contre les causes structurelles (inégalités socio-économiques, ségrégation sociale, diplomatie de l’humiliation, etc) de cette violence doit être la réponse unanime pour exprimer notre rejet devant l’horreur qui s’est exprimée la semaine dernière, et notre solidarité devant toutes les victimes de violence. Et même si le contexte nous donne l’impression de devoir repartir à zéro, nous allons devoir continuer à expliquer, raisonner, déconstruire les préjugés. Nous allons devoir, comme tout citoyen, contrer toute montée de haine pour ne pas laisser gagner l’obscurantisme. Nous allons devoir nous mobiliser afin de ne pas laisser toute la place aux réponses sécuritaires et liberticides qui ressortent déjà un peu partout. Ainsi, voulons-nous vraiment l’armée dans nos rues comme l’annoncent déjà certains membres du gouvernement fédéral ?

La CNAPD a déjà développé plusieurs outils sur ces thèmes. Que ce soit notre brochure de prévention sur l’engagement des jeunes belges en Syrie, notre projet Ma ville, mon quartier traitant de la ségrégation socio-spatiale et des conséquences que cela engendre ou encore nos fiches sur Terrorisme, qui joue avec nos peurs ?, voilà autant d’éléments de réponse aux nombreuses questions qui se posent à nous aujourd’hui. Mais nous devons surtout être conscients qu’il est plus que temps de réunir nos forces au sein du mouvement associatif tant le chantier est considérable : politique carcérale, exclusion, enseignement, discriminations, perte de confiance de nombreux jeunes dans les institutions, politique internationale… Tous ces champs doivent être investigués. Et si la plupart le sont déjà, il manque une réelle coordination de ces projets. L’occasion existe à présent, l’ouverture est mince et probablement limitée dans le temps. A nous, secteur associatif, de ne pas la laisser passer. A nous de créer les espaces nécessaires d’échanges et de dialogues, à nous de créer des ponts, des réseaux et des projets communs. La CNAPD agira en ce sens.

CNAPD - (édito de l'info n° 51 de) janvier 2015