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Que l'on en soit réduit à devoir considérer la victoire de l'UMP en France comme l'ultime barrage face au Front national en dit long sur l'état piteux de la gauche française et sur la déroute des "hollandistes" de gouvernement.

Le PS a perdu, entre autres bastions historiques, les départements du Nord et des Bouches du Rhône, où le "système Guérini", d'affairisme et de clientélisme, s'est effondré. Le FN , au second tour, a remporté plus de quatre millions de voix, à peine un million de moins que l'UMP, et il a failli s'emparer des départements de l'Aisne et du Vaucluse. Le tout sur un massif fond d'abstention: cinquante pour cent! Un électeur sur deux a jugé inutile de se déranger, "ça n'y changera rien". Et le cafouillage qui a présidé à la "grande réforme territoriale" a aggravé la défaite du PS. Quand on ne peut pas toucher à l'essentiel, on touche à l'accessoire...

La victoire de l'UMP, en outre, est largement basée sur la porosité entre les thèmes du courant Sarkozy et ceux du Front national.

En Italie, les séparatistes du nord se sont convertis en droite "nationale", pour combler la vacuité du parti de Berlusconi. En Hongrie, l'étoile d'Orban pâlit...au profit de Jobbik, un parti ultra nationaliste coloré d'antisémitisme.

Le forum néo nazi tenu en Russie...

Certes, le FN n'était pas au forum des partis d'extrême-droite qui vient de se tenir à St. Petersbourg, mais nombre de petites formations de type néo-nazi y étaient, comme "Aube dorée" en Grèce. Un tel rassemblement, dans une ville aussi symbolique, n'a pas été jugé par le Kremlin "contraire à l'ordre public", comme l'eut été une manifestation pour la démocratie. Car Poutine trouve maintenant des admirateurs dans les droites européennes: réhabilitation du nationalisme (et donc de la guerre), xénophobie, retour aux valeurs traditionnelles, à la religion, au patriotisme, au pire conservatisme social, tous les ingrédients sont réunis, ceci à la faveur des erreurs terribles commises face à la Russie après 1989, qui s'est sentie encerclée.

L'universel "repli sur soi" et sur le passé...

En la huitième année de "crise", les augures cherchent en vain les prémices d'un retour à une croissance soutenue et généralisée. Aux masses, ils ne promettent que des économies, des sacrifices, et l'emploi sous la forme de salaires les plus bas possibles. Il faut bien chercher des boucs émissaires, pour qui ne veut pas accuser la haute finance. D'ailleurs jugée hors d'atteinte, puisqu'elle règne au niveau planétaire, englobant la Chine et la Russie autant que les Etats-Unis, et en moins démocratique. Alors, les "étrangers" sont tout désignés, d'où cette xénophobie universelle, qui substitue le simplisme à la complexité.

A un futur dont on n'attend plus que des périls, la dégradation climatique, la robotisation par la technologie, on oppose la tentation du retour au passé, un passé d'ailleurs idéalisé: repli sur la "patrie", si petite soit-elle, retour à "l'ordre" ancien, repli sur soi, sur l'identité, sur ce qu'on était ou croyait être. Cent ans après la folie guerrière de 1914, le nationalisme se fait à nouveau agressif, la religion sectaire. C'est ce "retour au passé" que prônent les Républicains américains, c'est la séculaire grandeur impériale que célèbre Poutine, et comment ne pas parler d'impérialisme sous toutes ses formes à propos de la Chine, n'en déplaise aux attardés manichéens du monde bipolaire?

Robert Falony - 2 avril 2015 (cette analyse fut publié antérieurement comme La lettre socialiste sur le blog: http://osons.le.socialisme.over-blog.com)