Koopkrachtplakkaat

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Des voix officielles s'extasient: "La croissance est de retour!". Une croissance anémique, en dépit de taux d'intérêt au plancher, de la glissade de l'euro, du pétrole bon marché... Elle devrait être de 2 ou 3 pour cent au moins! Mais les investissements ne démarrent pas, le chômage ne se résorbe pas, la confiance n'y est pas, et les politiciens attendent la reprise solide et généralisée comme on attend Godot, celui qui ne vient jamais. La "crise" est systémique. Des experts du FMI commencent bien à murmurer que l'inégalité sociale extrême est à la base du mal, cela n'empêche pas Mme Lagarde d'être féroce dans le dossier grec.

 

La croissance? Elle doit être d'une autre nature, qualitative et non quantitative. Ce doit être d'abord celle de l'aide aux personnes. Pas celle du nombre des centres commerciaux et des stades de football...

 

Monde réel et monde fictif

Il faut ici aborder un phénomène dit de "schisme de réalité", une scission complète entre le monde réel et le monde officiel, celui où se complaisent toujours la plupart des hommes politiques. Le chroniqueur Stéphane Foucart l'a fort bien décrit ("Monde" du 9 juin) à propos du climat, mais la démonstration peut être étendue à tout. D'un côté, les traders de la haute finance, opérant avec des programmes à base d'algorithmes, amassent toujours plus de profits, de l'autre on prétend que les dettes publiques sont sacrées et doivent être honorées comme telles, alors qu'on les sait impayables, la "grande crise" étant sans cesse reportée sur un avenir illisible. En ce sens, on peut parler de budgets fictifs, avec des pourcentages fétiches. Les gouvernements s'arrogent les derniers pouvoirs que le monde réel leur laisse, réduisant les enceintes parlementaires à des lieux de bavardage sans conséquence, comme on le voit en France avec l'usage permanent de la procédure 49-3. Une multinationale comme Uber se joue de nos lois et se moque de notre justice, le cas illustre parfaitement ce qui nous attend avec le traité de libre échange transatlantique, s'il n'est pas coulé.

 

La démocratie à reconstruire par le bas...

La social-démocratie accumule les revers: en Grèce, en Grande-Bretagne, en Espagne, et jusqu'au Danemark. Le courant porte à droite. Les partis politiques se dévitalisent, perdent leurs militants. La montée de l'abstention électorale est un signal tragique. Les seules bonnes nouvelles sont venues d'Europe du Sud. Il y a d'abord l'admirable résistance du gouvernement Tsipras au diktat de Francfort et de Berlin, pour imposer une politique qui a échoué, et surtout pour punir le peuple grec d'avoir mal voté, contre son oligarchie déchue, incompétente et corrompue. Ave le referendum du 5 juillet, il donne à toute l'Europe une leçon de démocratie! En Espagne, le mouvement des indignés, Podemos et les alliances citoyennes, ont emporté les municipalités de Barcelone et de Madrid, la première avec Ada Colau, la seconde avec Manuela Carmena, une ancienne juge, en coalition avec le parti socialiste traditionnel. L'espoir est solide de balayer le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à l'automne. Chaque situation n'est pas automatiquement transposable d'un pays à l'autre. Mais partout, il faut reconstruire la démocratie égalitaire par en bas, inventer des formes de lutte inédites. En micro-économie, qu'il s'agisse de production, d'échange, de consommation, sortir des circuits du capitalisme est réalisable par des formes d'organisation citoyenne, les exemples ne manquent pas dans le monde.

 

"Le monde change"? Qu'il change en bien!

 

Robert Falony

Repris du blog du mouvement: "Osons le Socialisme"