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Septante ans après le bombardement atomique d'Hiroshima et de Nagasaki, qui faisait entrer l'humanité dans une ère nouvelle (anniversaire évoqué en gommant toujours le nom d'Harry Truman qui était le signataire de cette horreur) il n'y a qu'une seule réalité fondamentale: l'équilibre dans la terreur. Sauf qu'il y a maintenant neuf Etats détenteurs de cette arme absolue, en y comptant Israël et la Corée du Nord. Et que le récent accord avec l'Iran vise à ne pas y ajouter un dixième.

Parce que tout utilisateur de l'arme atomique sait que la riposte aurait lieu dans l'heure, jusqu'à l'anéantissement réciproque, l'hypothèse d'une troisième guerre mondiale n'est plus tellement rangée dans les "futurs possibles" de l'espèce humaine. Pourtant, on entend à nouveau les bruits de botte et les discours de haine, les gesticulations guerrières se multiplient, démonstrations de force et gestes d'intimidation. Le nationalisme imbécile - c'est un pléonasme- se porte bien. Partout il y a des fanatiques qui, pour leur "cause sacrée", seraient prêts à déclencher l'apocalypse. De plus, l'évidence que, depuis 2008, la "crise" est récurrente rend toujours plausible la guerre comme "continuation de la politique par d'autres moyens". Bref, sans l'équilibre dans la terreur, la troisième guerre mondiale aurait pu éclater en dix occasions. A défaut, les aventuristes au pouvoir se sont rabattus sur ce que les experts appellent les "guerres de basse intensité". Sauf pour les victimes, comme en Syrie. Voyons les trois foyers d'affrontement.

Ukraine, Moyen Orient, confins de la Chine...

La thèse défendue ici ne change pas: vouloir arrimer l'Ukraine à l'Union européenne, voire à l'Otan, était une erreur fondamentale s'agissant d'une aussi grosse partie de l'espace postsoviétique, inextricablement mêlée à l'Histoire de Russie. On ne pouvait jouer que la neutralisation de l'Ukraine, éviter d'alimenter le nationalisme russe revanchard de Poutine. Celui-ci nourrit, avec le concours de l'extrême-droite ukrainienne, une "guerre de basse intensité" dans cette zone du Donbass où sévit un tenace irrédentisme prorusse. Notons en passant que la dette de l'Ukraine vient d'être allégée par les Occidentaux de 20%. Le gouvernement grec de Tsipras apprécie...

Tandis que l'Union européenne s'accroche maintenant aux accords de Minsk, et que Poutine a d'autres soucis, d'ordre économique et financier, Moscou et Washington se complaisent, dans le ciel et sur terre, à des activités militaires intenses, qui sont de la dangereuse bravade.

La question est maintenant de savoir s'il pouvait y avoir, et s'il y a encore, dans les rapports entre les deux superpuissances, un lien entre la problématique ukrainienne et l'incendie général au Moyen Orient. Au niveau de la géopolitique, elle est complexe.

Syrie, Kurdistan, Irak, Yémen, et au delà Afghanistan: l'incendie est général. En Irak, l'invasion de Bush et Blair y fut pour quelque chose. En Syrie, la guerre laisse en présence le régime abject d'Assad, soutenu par Poutine et Téhéran comme la corde soutient le pendu, et des forces rebelles à dominante islamiste à des degrés divers, jusqu'aux hallucinés du califat. Ici, la prudence de l'administration Obama a confiné à l'inaction: il aurait fallu au moins imposer une zone d'exclusion aérienne. Et la Turquie d'Erdogan joue la politique du pire contre les Kurdes, contribuant, avec l'Arabie saoudite (1) au Yémen, au chaos général.

Face aux désastres qui minent le "communisme" chinois, effondrement boursier et usines qui explosent, le régime réagit par la surenchère nationaliste: revendications territoriales, étalage de puissance militaire. En face, le Japon de Shinzo Abe lui donne la réplique....  

Robert Falony - (paru dans La lettre socialiste numéro 70 de) aoùt 2015

(1) Qui, elle, n'accueille pas de réfugiés...

Cette lettre mensuelle continue à vous parvenir directement, mais peut se retrouver avec d'autres textes sur le blog http://osons.le.socialisme.over-blog.com