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Quel pays porte le nom de sa dynastie régnante? Ne pas chercher longtemps, c'est l'Arabie saoudite. En février 1945, le président Roosevelt, en marge de la conférence d'Yalta, rencontrait le monarque de l'époque pour s'assurer d'une rente pétrolière particulièrement juteuse (et en opposition aux intérêts britanniques de l'époque).

Pour un président "libéral", l'alliance avec une monarchie de  droit divin pratiquant la version la  plus dure, la plus sectaire, la plus totalitaire de la religion musulmane , sa lecture wahhabite (du nom d'un personnage du dix-huitième siècle) n'aurait pas du aller de soi. Cette alliance a tenu bon un demi-siècle, jusqu'au déferlement de troupes américaines "mécréantes" dans les guerres contre l'Irak. Il en sortit Ben Laden et le 11 septembre.

Gardienne des "Lieux saints" (La Mecque et Médine), l'Arabie saoudite ne pratique pas seulement cet Islam d'intolérance, elle le diffuse et l'exporte avec d'énormes moyens, finançant la construction de mosquées et la formation d'imams. La société saoudienne (32 millions d'habitants)  est étroitement contrôlée par des familles princières qui étouffent toute velléité d'opposition, et dont l'Iran est le cauchemar. Quant à la condition féminine, il est anecdotique qu'une femme ne puisse conduire une voiture: elle est tout simplement sous la tutelle permanente de son père ou de son frère.

Et cependant, le pacte pétrolier n'est pas mort. Malgré la chute des cours de l'or noir, qui malmène ses finances, l'Arabie saoudite sacrifie les intérêts des autres pays producteurs au titre de sa concurrence avec le gaz de schiste produit massivement aux Etats-Unis.

L'Iran, autre théocratie mais société "ouverte".

Issue d'une révolution religieuse (dont l'Occident est en partie responsable), la théocratie qui exerce le pouvoir à Téhéran est quand même d'une autre nature. La branche chiite de l'Islam comporte un clergé parcouru de courants. Plus ouverte, plus instruite, la société iranienne supporte mal le système qui lui est imposé par la contrainte. L'actuel président Rohani appartient au courant réformateur, mais dans les limites imposées par le "guide suprême" Ali Khamenei, qui finira bien par rendre son âme pieuse à Allah...

Toutes ces données, un avenir prometteur, justifient la politique d'Obama envers Téhéran, malgré la lourde responsabilité de l'Iran dans la crise syrienne, qui soutient par les armes l'abominable clan Assad, responsable de la ruine de son pays et d'une guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes, et davantage encore d'exilés. Daech et son califat ne sont venus qu'après. Mais la non prolifération  nucléaire demeure une priorité, surtout dans ce Moyen Orient en feu. L'accord longuement négocié avec Téhéran, comme prix de la levée des sanctions économiques, s'inscrit dans cette perspective: le régime des mollahs n'est pas éternel.

Syrie: tous responsables!

Il y a peu à espérer des pourparlers de Genève sur la Syrie. Tous les protagonistes sont responsables de cette tragédie: l'intervention russe a mis de l'huile sur le feu, renforcé le clan Assad. La Turquie d'Erdogan n'est préoccupée que de sa lutte contre les Kurdes. On a vu le rôle de l'Iran. L'Arabie saoudite et les émirats du Golfe ont armé des groupes islamistes. La politique américaine a été hésitante et obscure. Compte tenu du désastreux précédent libyen, une zone d'exclusion aérienne, au tout début, aurait au moins pu  paralyser l'aviation du régime.  

Robert Falony - 4 février 2016

Paru comme 'La lettre socialiste. Numéro 75. Janvier 2016' sur le blog:http://osons.le.socialisme.over-blog.com