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Jose Manuel Barroso, ancien maoïste, ancien Premier ministre du Portugal, ancien Président de la Commission européenne où il a sévi dix ans de 2004 à 2014, vient de se faire engager par le géant de Wall street, la banque Goldman Sachs.

Après le Brexit, c’est un nouveau coup dans la crédibilité de la Commission européenne, une aubaine pour les europhobes comme l’écrit le journaliste belge Michel Henrion.

La très « europhile » Goldman Sachs compte pas mal d’Européens dans son staff. L’Italien Mario Monti qui fut Commissaire européen de 1999 à 2004, a travaillé à Goldman Sachs de 2005 à 2011 pour devenir le calamiteux Premier ministre imposé à l’Italie par la Commission européenne. Mario Draghi, fut vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe, avant de rejoindre la Banque centrale européenne.

 

Jose Manuel Barroso, dix ans président de la Commission européenne puis engagé chez Goldman Sachs. Il y a une logique dans tout cela.

Mario Monti, avant de devenir Premier ministre, a participé comme « employé » à Goldman Sachs à la rédaction d’une lettre de la BCE à Berlusconi lui enjoignant de baisser les dépenses sociales pour faciliter le remboursement de la dette italienne.

Mario Draghi assure ne pas avoir participé au traficotage des comptes grecs, mais on a appris qu’il s’occupait en réalité de la gestion de la dette des Etats membres de l’Union européenne. Cela s’appelle donc un mensonge par omission…

Le Grec Lucas Papademos travaillait pour Goldman Sachs lorsque cette banque trafiqua les comptes de la Grèce. Il a été gouverneur de la Banque centrale d’Athènes de 1994 à 2002. Et aujourd’hui, comme par hasard, les privatisations imposées à la Grèce par la Troïka, comme les aéroports et le système de santé, intéressent au plus haut point Goldman Sachs.

Tout cela montre quelles sont les relations troubles de la plus grande banque d’affaires américaine avec les hautes instances de l’Union européenne.

Un autre exemple est l’ancienne commissaire à la concurrence, la néerlandais Nelly Kroes qui a été « recyclée » à Merryl Linch, aussi une toute grande banque américaine et qui, maintenant, va s’occuper du transport des personnes chez… Uber.

Et il ne manquait plus que notre José Manuel pour plonger dans cette mare aux canards !

Observons que tous ces anciens dirigeants européens, quelles que soient leurs origines politiques, se sont ralliés au modèle ultralibéral. Il est vrai qu’il s’agit d’un modèle très lucratif.

Au moins, on ne peut pas accuser ces dirigeants de ne pas voir de suite dans les idées…

Michel Rocard : un homme complexe

Il n’y a rien de plus agaçant que les concerts de louanges unanimes lors de la disparition d’une personnalité. C’est ce qui s’est passé avec le décès de Michel Rocard. Finalement, chacun voulait récupérer l’icône de la politique française.

Michel Rocard « deuxième gauche » ? Disons Michel Rocard deux faces.

Rocard était incontestablement un parfait honnête homme dans le sens socratique de l’expression. Il a toujours agi avec droiture et n’a été mêlé à aucun scandale. Il a pourtant mis ses mains dans le cambouis à plusieurs reprises et cela lui a plutôt réussi.

 

Michel Rocard a tiré sa révérence le 2 juillet 2016.

Pierre Joxe qui l’a connu jeune, écrit dans « Mediapart » :

« Mais deux aspects de la personnalité de Michel Rocard semblent s’être volatilisés : avant de réussir une grande carrière politique, il a été un audacieux militant anticolonialiste et un talentueux serviteur de l’Etat.

Il lui fallut de l’audace, en 1959 pour rédiger son Rapport sur les camps de regroupement en Algérie.

Il fallait du talent en 1965, pour être nommé secrétaire général de la Commission des comptes et des budgets économiques de la Nation.

Je peux en témoigner.

Quand je suis arrivé en Algérie en 1959, jeune militant anticolonialiste d’une UNEF mobilisée contre la sale guerre coloniale, le prestige de Rocard était immense parmi nous. C’était comme un grand frère, dont on était fier.

Car il avait rédigé – à la demande de Delouvrier, le délégué du gouvernement à Alger – un rapport impitoyable sur les « camps » dits « de regroupement » que les « pouvoirs spéciaux » de l’époque avaient permis à l’Armée française, hélas, de multiplier à travers l’Algérie, conduisant à la famine plus d’un million de paysans et à la mort des centaines d’enfants chaque jour…

Le rapport Rocard « fuita » dans la presse. L’Assemblée nationale s’émut. Le Premier ministre Debré hurla au « complot communiste ». Rocard fut menacé de révocation, mais protégé par plusieurs ministres dont le Garde des sceaux Michelet et mon propre père, Louis Joxe. »

Michel Rocard s’est affirmé être un homme de gauche avant d’être un socialiste. Il quitta la SFIO après la guerre d’Algérie pour fonder le Parti socialiste autonome. Avec mai 68, de nombreux groupes alternatifs, essentiellement des chrétiens de gauche, ont voulu rejoindre ce parti qui est devenu le Parti Socialiste Unifié, le fameux PSU.

Et c’est alors que la gauche radicale prit ses distances avec Michel Rocard. Ainsi, on peut lire dans le « Grand Soir » de la plume de « Floréal » publié aussi dans le blog de Bernard Gensane :

« Sitôt la vieille SFIO relouquée par Mitterrand et le PSU liquidé par les siens (fin des années 70/début des années 80), sitôt Mitterrand parvenu au pouvoir, le gauchiste de salon se révéla un parfait gestionnaire de la société capitaliste. Finies les utopies destinées à mordre sur l’électorat communiste. Ministre, puis premier ministre de Mitterrand, Rocard s’évertua à rassurer le patronat et à prendre de droite le président dont il convoitait la place.

Se présentant comme un socialiste « moderne » à la manière de Tony Blair, Rocard mit en musique la première austérité dictée par le « virage » de la rigueur qui, dès 81, accompagna la marche à la dévastatrice monnaie unique.

C’est à l’époque où Rocard était premier ministre de Mitterrand que le statut des dockers fut durement attaqué et que Renault, semi-privatisée, fut frappé au cœur (fermeture de Renault-Billancourt, licenciement des dirigeants CGT) par celui qui, en 68, prétendait parler au nom du prolétariat. C’est Rocard qui institua la CSG, cette manière d’obliger les travailleurs à financer la protection sociale en lieu et place de plus en plus souvent exempté du paiement de ce salaire indirect que sont les cotisations Sécu… »

Pierre Joxe écrit de son côté, sans faire de commentaires politiques :

« J’ai vécu ces années avec lui mais aux côtés de Mitterrand dès 1965, animé par les mêmes idéaux. Nous avons longtemps participé ensemble à l’action associative, puis parlementaire, puis gouvernementale, en amateurs. Non comme politiciens professionnels – car nous avions nos professions, honorables et satisfaisantes – mais en amateurs, comme jadis au rugby. Non pour gagner notre vie, mais pour la mériter.

Michel Rocard, et beaucoup d’autres serviteurs de l’Etat, nous avons été conduits à la politique par nécessité civique. Non pour gagner notre pain, mais pour être en accord avec notre conscience, nos idées, nos espoirs.

Les exemples contemporains de programmes électoraux trahis, oubliés ou reniés, de politiciens avides de pouvoir, mais non d’action, « pantouflant » au besoin en cas d’échec électoral pour revenir à la chasse aux mandats quand l’occasion se présente, tout cela est à l’opposé de ce qui anima, parmi d’autres, un Rocard dont beaucoup aujourd’hui encensent la statue mais tournent le dos à son exemple en détruisant des conquêtes sociales pour s’assurer d’incertaines « victoires » politiciennes, contre leur camp, contre notre histoire, contre un peuple qui n’a jamais aimé être trahi. »

Il apparaît dans ces deux commentaires les différences fondamentales entre la gauche radicale et la gauche que je qualifierais de rigoriste représentée par un Pierre Joxe. Oui, Rocard a ouvert la voie du libéralisme à gauche, mais il n’en tira aucun profit. Il pensait qu’il fallait adapter le socialisme à l’économie de marché. Il ne s’est pas rendu compte que c’est l’économie de marché qui a absorbé le socialisme.

Cela ne l’a pas empêché de dénoncer avec virulence les excès du système bancaire, en révélant que la BCE prêtait aux banques à des taux ridicules, alors que les mêmes banques prêtaient les mêmes sommes aux Etats à des taux usuraires. Il a ainsi démonté l’escroquerie de la dette qui ruine les Etats membres de la zone Euro où est imposée une austérité mortifère que, lui-même, Michel Rocard a pratiqué lorsqu’il était Premier ministre.

Mais il fut aussi le Premier ministre des accords en Nouvelle Calédonie qui a rétabli la paix dans ce territoire résidus de l’empire colonial français.

Assurément, l’ancien maire de Conflans Ste Honorine était un homme complexe.

Euro 2016 : la défaite de Hollande

On dit que Napoléon demandait lorsqu’on lui présentait un candidat général : « A-t-il de la chance ? ». Les beaux esprits ont souri de cette question. Eh bien ! Ils ont eu tort !

La défaite de la France sur son terrain face au Portugal est symbolique du catastrophique quinquennat de François Hollande.

Souvenez-vous, le premier jour de son intronisation, il descendit les Champs Elysée sous la pluie. Il était trempé et donnait déjà l’image d’un homme malchanceux sans envergure, d’autant plus que le soir même, il se rendait en Allemagne (pour y faire allégeance ?)

Tout son quinquennat est à cette image. Echecs sur échecs, reculades sur reculades, trahison de ses promesses, absence totale d’autorité sur le plan international. Aucune tentative n’a réussi. Rarement, on a vu pareille poisse pour un président français.

Et même dans les symboles, il se plante. On sait qu’Hollande espérait remonter dans l’opinion avec une victoire à l’Euro 2016. C’est loupé ! Le petit Portugal a flanqué une raclée à la grande France.

 

La victoire du Portugal est amplement méritée. Les "petits" pays européens donnent de belles leçons aux "grands".

Non, une équipe soudée d’un pays petit mais qui connaît l’histoire, a vaincu un groupe d’individus certes brillants mais arrogants et trop sûrs d’eux. C’est une fameuse leçon. Merci le Portugal !

Et maintenant, François Hollande, tout penaud, va retourner vivre sa solitude à l’Elysée.

Ce serait risible si ce n’était tragique pour le peuple français.

Pierre Verhas