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L'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis a fait l'effet d'un coup de tonnerre mondial. Elle a pu être interprétée comme un nouveau signe de ce glissement "A droite, toute!" de la classe moyenne, affolée par une mondialisation déstabilisante, par l'irruption croissante des migrants, par l'opacité de l'avenir. Quelques mots sur le personnage: Trump est un caméléon, dont la seule idéologie est l'intérêt personnel. Il représente un secteur atypique du capitalisme, celui des hôtels et des casinos, un milieu d'affairistes et de spéculateurs. La gauche européenne peut s'interroger sur son protectionnisme affiché, son hostilité verbale  envers les traités de commerce internationaux: la pratique de la future présidence dira ce qu'il faut en retenir.

Migrants: le boomerang.

Nous vivons une ère de grande migration, c'est un constat. Si la route des Balkans, hérissée de frontières, s'est fermée, la voie de passage centrale conduit maintenant par la mer de la Libye à l'Italie. Au prix d'innombrables noyades, dont la maffia des passeurs est largement responsable. Beaucoup de dirigeants européens, sans le proclamer, "regrettent" Kadhafi...

Il y a une réflexion centrale à méditer sur cette situation: elle signe l'échec final de "l'aide au développement" des pays africains. Un demi-siècle de cette aide misérablement chiffrée - 0,7 % du PNB, niveau jamais atteint?- a donc abouti à cette catastrophe: le seul espoir d'une vie meilleure pour des millions d'Africains réside dans la fuite en Europe, loin du Mali, du Soudan, de l'Erythrée... Cette "aide", détournée par des entreprises toujours avides de réaliser des profits, n'a pas abouti à fixer les populations dans un cadre de vie acceptable, en particulier pour le monde rural.

 La crise des migrants nous revient donc comme un boomerang. Certes, des "élites" corrompues, des potentats accroché au pouvoir à vie, avec leurs élections truquées, en sont responsables. Mais les capitales européennes se sont si bien accommodées  de ces pratiques, en Belgique d'un Mobutu hier, d'un Kabila aujourd'hui!

Un désastre total: la Syrie. Que pouvait-on faire?

Au Moyen-Orient, le cas syrien est de loin le plus tragique. Le peuple syrien est d'abord la victime d'une dictature à base clanique, qui se perpétue d'Assad père en Assad fils. Mais comment ne pas voir les jeux contradictoires des puissances voisines, de l'Iran, de la Turquie, de la Russie, de l'Arabie saoudite, tandis que l'influence déclinante des Etats-Unis achève de brouiller les cartes?

Pour analyser le cas syrien sur la scène internationale, il est opportun de se référer au précédent de la Libye. Au départ, il y eut le soulèvement de Benghazi et la menace de terribles représailles face à cette insurrection. Des débats du Conseil de Sécurité, il résulta un droit d'intervention que les Occidentaux ont interprété comme celui de renverser Kadhafi. Ce glissement radical a indisposé la Russie et explique en partie le soutien que Moscou accorde au régime syrien, confronté à une rébellion à plusieurs visages,  dont l'islamiste.

Pour que le "devoir d'ingérence" ne se transforme pas en ingérence guerrière de type impérialiste, avec en Libye la conséquence que le pouvoir central y a disparu et que des milices rivales y font la loi, existe-t-il un moyen terme? Peut-on le trouver dans la zone d'exclusion aérienne, interdisant à un  régime oppressif d'utiliser son aviation contre les villes et populations rebelles?

Robert Falony - 1 décembre 2016 (dans: La lettre socialiste. Numéro 85. Novembre 2016)

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