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Carte Blanche

Pour le climat comme pour l’Ukraine, réduire notre demande et sortir de nos dépendances

Le 25 mars 2022 marque le retour des grèves pour le climat et témoigne de la mobilisation infatigable de la rue, partout dans le monde. Le 25 mars 2022 marque aussi le 30ème jour de l’invasion russe en Ukraine et donc le démarrage d’une crise globale supplémentaire, aux conséquences dramatiques. Pour la Coalition Climat, il est impossible de dissocier les deux et il est essentiel d’y donner des réponses justes et pérennes.

La guerre en Ukraine appelle à des réactions et à une solidarité exceptionnelles. C’est pourquoi la Coalition Climat se joint à l’appel collectif pour un cessez-le-feu immédiat et se montre solidaire avec toutes les personnes obligées de fuir l’Ukraine et celles qui s’opposent à la guerre. Elle rappelle également que toute personne fuyant la guerre, sans distinction de nationalité, a droit à un accueil digne et humain. En parallèle, le retour des mobilisations pour le climat montre à quel point l’urgence climatique reste une priorité pour les citoyens et les citoyennes, jeunes et moins jeunes, et ce malgré les nombreuses crises parallèles. Il est donc essentiel que les réponses données à la crise ukrainienne, immédiates ou à plus long terme, soient également des accélérateurs pour la transition juste vers un monde bas carbone.

Sortir de l’impasse des énergies fossilesLe premier lien évident entre la crise climatique et la guerre en Ukraine est notre addiction aux énergies fossiles. Malgré les alertes répétées des scientifiques, notre dépendance au pétrole, au charbon et au gaz n’a été qu’en croissant au fil des décennies, nous plaçant aujourd’hui dans une situation intenable notamment face au régime de Vladimir Poutine.  En effet, à l’heure actuelle, plus d’un milliard de dollars du budget européen partent chaque jour remplir les caisses de l’Etat russe. La Belgique n’est pas exempte de cette relation toxique, sachant qu’elle a versé en 2021, selon les chiffres de la Banque Nationale, 1,7 milliards d’euros à la Russie pour ses énergies fossiles. L’argent issu de la vente des ressources fossiles est utilisé pour financer la guerre. Il est dès lors indispensable d’imposer un arrêt immédiat des importations de tous combustibles fossiles en provenance de Russie. 

Green is the new black… mais pas à n’importe quel prix

Au-delà du pétrole et du gaz russe, c’est des énergies fossiles dans leur totalité dont il va falloir se passer si on veut respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Cette tendance est loin d’être acquise : selon l’Agence internationale de l’énergie, l’année 2021 a marqué un nouveau record en matière d’émissions de gaz à effet de serre issus des énergies fossiles. La crise ukrainienne doit sonner comme un ultime réveil pour sortir de l’impasse dans laquelle nos pays se sont engouffrés et leur donner le coup de pouce nécessaire pour investir massivement dans les énergies propres, assurant ainsi une indépendance énergétique, une situation sécuritaire plus stable et une chance supplémentaire de lutter contre le dérèglement climatique. Le développement massif des énergies renouvelables doit cependant intégrer la question stratégique mais aussi éthique d’une nouvelle potentielle dépendance aux minerais dits “rares”, tels que le lithium, le cobalt ou le coltan, qui ont eux-mêmes leurs limites et leurs implications géopolitiques, principalement dans les pays du Sud. 

La solution n°1 : Réduire notre consommation d’énergie 

Attention toutefois à ne pas basculer d’une crise à une autre en reproduisant la machine précédente en n’en changeant que les vis et les écrous. Au-delà de modifier l’origine de nos énergies, c’est aussi leur quantité qu’il faut remettre en question : maintenir les modèles de consommation et de production actuels en visant uniquement à remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables ou une électrification intensive est loin d’être une solution suffisante. L’heure est une transformation sociétale profonde, à savoir une réduction drastique de notre empreinte carbone et notre demande énergétique. Il va sans compter que c’est le levier prioritaire pour parvenir à réduire efficacement nos émissions de gaz à effet de serre. Ces questions doivent être le socle, et non l’annexe, des politiques énergétiques futures, sans quoi elles risquent purement et simplement de manquer leurs objectifs.

Combiner le social au climat pour des mesures efficaces et solidaires

Cette transformation profonde implique la prise de décisions claires et courageuses sur le plan politique. Un premier levier d’action serait la mise en œuvre d’un plan massif de rénovation et d’isolation des bâtiments. En effet, la Belgique est caractérisée par un vieux bâti et beaucoup de familles ne peuvent supporter le coût des rénovations nécessaires. Il convient d’accompagner et de soutenir ces familles pendant toute la démarche de rénovation de leur logement, avec une attention particulière pour les locataires. Un autre levier clé serait la révision en profondeur de l’aménagement de notre territoire afin de redensifier les centres urbains et diminuer notre dépendance à la voiture. Cela doit se faire parallèlement à un encouragement de la mobilité douce et active et des investissements massifs dans les transports en communs. Par ailleurs, une autre conséquence immédiate de la guerre en Ukraine est la hausse dramatique des prix de l’énergie et du mazout. Déjà en cours depuis de longs mois, la situation est aujourd’hui intenable pour de nombreux ménages. Cette imbrication des différentes crises est l’illustration parfaite de comment des mesures d’accompagnement sociales et des mesures climatiques peuvent être combinées pour répondre à des objectifs communs en se renforçant mutuellement.

Du concret pour sortir des crises par le hautS’il est une leçon commune à tirer de l’ensemble des crises qui secouent le monde actuellement (qu’elles soient climatique, sanitaire, économique ou sécuritaire) c’est qu’il est indispensable de mettre en place des politiques structurelles, conçues à long terme, budgétisées et socialement justes. Penser en silos ou à court terme ne nous permettra pas de répondre à l’ensemble des défis auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés et ne fera qu’éteindre un feu pour en allumer un autre. Il est urgent que les politiques adoptent une vision systémique du changement, intégrant la dimension internationale et interconnectée des différents défis et en y donnant donc une réponse globale et inclusive. C’est dans ce contexte que la Coalition Climat propose plus de 100 mesures, rassemblées dans un “Green New Deal belge”. Ces propositions  visent à répondre de manière cohérente au défi colossal de la transition bas carbone, en mariant les dimensions sociales, économiques et écologiques. Ces propositions peuvent aussi servir de point de départ aux transformations imposées par la pandémie du COVID-19 et la crise en Ukraine. 

La Coalition Climat

 

Source: https://mailchi.mp/ccb10a67ecf9/2802-persbericht-communiqu-de-presse-14920394?e=23fc066766