UNE MOBILISATION AU PIED DE LA TOUR DES FINANCES POUR PLUS DE JUSTICE FISCALE
Ce dimanche, des portraits géants recouvriront les 500 m2 de l’esplanade de la Tour des Finances. A l’invitation du CNCD-11.11.11, de Greenpeace et du Réseau Justice Fiscale, des centaines d’internautes se sont pris en photo pour manifester, malgré les restrictions imposées par la crise sanitaire, leur volonté d’avancer vers une société plus juste. Cette exigence passe par la justice fiscale afin de faire face à la crise sociale et économique et de financer une transition vers un « monde d’après » juste et durable.
Le 28 juin marquera la fin des pouvoirs spéciaux accordés au gouvernement de Sophie Wilmès. C’est pourquoi le CNCD-11.11.11, le Réseau Justice Fiscale et Greenpeace ont choisi cette date pour organiser leur Tax Justice Day, à travers une action visuelle au pied de la Tour des Finances.
L’onde de choc provoquée par la crise du Covid-19 offre une opportunité unique pour repenser nos modes de vie et avancer vers une société plus durable, capable de faire face à l’urgence climatique. De décisions politiques doivent être prises pour éviter que le coût social de la crise repose sur les plus vulnérables. La justice fiscale garantit que chacun contribue au pot commun en fonction de ses moyens. L’Etat doit disposer de capacités budgétaires pour financer un Green New Deal et construire un « monde d’après » juste et durable. D’après Arnaud Zacharie, Secrétaire général du CNCD-11.11.11, « Nous n’avons pas choisi la crise sanitaire liée au coronavirus. Par contre, la sortie de crise, nous voulons la choisir ».
Nous n’avons pas choisi la crise sanitaire liée au coronavirus. Par contre, la sortie de crise, nous voulons la choisir
Les organisations demandent notamment la mise sur pied d’un impôt progressif sur les grands patrimoines, d’une taxe sur les transactions financières et d’une taxe progressive sur le carbone. Des mesures doivent également être prises pour lutter contre l’évasion fiscale qui coûte chaque année une trentaine de milliards d’euros en perte de recettes fiscales. Pour la seule année 2019, les sociétés établies en Belgique ont transféré 172 milliards vers les paradis fiscaux situés en dehors de l’Union européenne.
Les négociations internationales qui se déroulent à l’OCDE sur la taxation unitaire des multinationales et l’instauration d’un taux d’imposition minimum des sociétés doivent se poursuivre en ne se limitant pas aux entreprises du numérique, mais en incluant tous les secteurs d’activités. Ces négociations doivent aboutir à un accord ambitieux pour tous les pays, afin de lutter efficacement contre la tendance mondiale qui voit le taux d’imposition des sociétés s’éroder chaque année.
La volonté du gouvernement belge de ne pas accorder des aides aux entreprises ayant une filiale dans un paradis fiscal est un signal positif mais insuffisant. En effet, les listes utilisées pour définir les paradis fiscaux n’incluent aucun pays européen. Ces listes ne tiennent pas compte « des vrais centres stratégiques de l’évasion fiscale des multinationales », rappelle Daniel Puissant du Réseau Justice Fiscale. « Il faut mettre en place la transparence fiscale et le reporting pays par pays des entreprises aidées par l’argent du contribuable, une mesure réaliste car elle est déjà en vigueur pour le secteur bancaire dans l’UE ».
L’action du 28 juin donnera le point de départ d’une longue série d’actions portées par la société civile. Comme le souligne Juliette Boulet, porte-parole de Greenpeace, « plus que jamais, il faut faire le choix d’une société au service des personnes et de notre planète, pas des dividendes ».
Doc: TAX JUSTICE DAY. PARTICIPEZ À LA MOBILISATION POUR LA JUSTICE FISCALE
Source: https://www.cncd.be/Une-mobilisation-au-pied-de-la