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LA TURQUIE, MEMBRE INDOCILE DE L’OTAN ,
in : le Vent se lève, Par Ekim Değer, 20 mai 2020 (début d’article)

La Turquie ne remplit plus un rôle de seconde puissance au travers d’une tutelle de l’OTAN et des États-Unis. Candidate à l’adhésion à l’Union européenne, la Turquie n’en a jamais été aussi éloignée, en témoignent le gel des négociations d’adhésion, l’adoption récente de sanctions en réaction aux forages de la Turquie au large de Chypre, les contentieux sur les enjeux migratoires (libéralisation des visas, réfugiés syriens, etc.) et un glissement vers la Russie (contrats énergétiques avec le gazoduc Turkish Stream, centrale nucléaire d’Akkuyu, achats de S400). La Turquie d’Erdoğan, au travers d’un régime ultra-personnalisé et autoritaire s’est-elle, sous couvert d’une reconquête ottomane, affranchie d’une relation de tutelle absolue avec les États-Unis et l’Union européenne pour une relation de sujétions indociles et imprévisibles ?
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Les systèmes de défense aérienne russes S-400 seront finalement déployés en Turquie, malgré les menaces de Washington, mais avec un certain retard (Ankara ne renonce pas aux S-400? in: d’après PressTV, 1.5.2020). « Le déploiement des systèmes de défense antimissile russes S-400, prévu par la Turquie, a été reporté à cause de l'épidémie de coronavirus, mais se réalisera finalement », a déclaré, jeudi 30 avril, le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, malgré les avertissements de Washington qui menace Ankara d'imposer de nouvelles sanctions en cas de la mise en place des S-400 russes.

« Il y a eu un retard à cause du coronavirus, mais les choses évolueront comme prévu », a déclaré Ibrahim Kalin lors d'une réunion en ligne organisée par le Conseil de l'Atlantique, ajoutant qu'Erdogan avait déclaré à plusieurs reprises au président américain Donald Trump qu'il était également intéressé par l'achat des systèmes américains Patriot. Plus tôt en avril, Reuters a signalé que la Turquie avait reporté la mise en service des systèmes de défense russes, qui, selon les États-Unis, sont incompatibles avec le système de défense de l'Otan et mettraient en péril les avions furtifs F-35 américains que la Turquie prévoyait d'acheter.
Le président turc avait précédemment déclaré que les S-400 seraient activés en avril mais la pandémie de coronavirus a changé les priorités. Ankara se doit de soutenir une économie qui fait face à une deuxième récession en deux ans.

Dès que les S-400 russes seront opérationnels en Turquie, ce pays fera l’objet de sanctions américaines en vertu de la loi de la Countering America's Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA), conçue pour punir les pays qui achètent du matériel de défense à la Russie.
Il y a presque deux semaines, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré que la Turquie était prête à acheter des Patriot aux États-Unis sous certaines conditions, mais « la position d'Ankara sur les S-400 russe n'a pas changé ».
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Un webinaire organisé par le Conseil atlantique de Washington, qui a réuni de hauts responsables turcs et américains, a créé une plate-forme très utile pour entendre les vues des deux parties sur les questions clés liées à leur programme bilatéral (Turkish News, 2.5.2020)… Bien que le sujet de la discussion ait été Idlib et les développements récents dans la Syrie déchirée par la guerre, les participants ont trouvé une opportunité d’exprimer leurs positions sur un certain nombre de questions bilatérales litigieuses, le S-400 étant au sommet… Une relative réconciliation entre la Turquie et les États-Unis est en effet observée depuis fin 2019 et début 2020, notamment dans le contexte de la Syrie. Un accord conclu entre la Turquie et les États-Unis en octobre 2019 est toujours en vigueur. Le soutien américain à la Turquie dans sa lutte contre le régime syrien à Idlib, où des dizaines de soldats turcs ont été tués, a encore changé le paradigme et conduit à une nouvelle convergence entre les deux alliés…

L’envoyé américain a envoyé un autre message important. L’utilisation du système S-400 exposerait la Turquie à une possibilité très importante de sanctions du Congrès, a souligné Satterfield, soulignant : « Nous n’avons pas en notre possession les assurances du gouvernement turc qui nous permettraient d’atténuer ces préoccupations. » À ce stade, la Turquie a seulement annoncé qu’elle avait retardé l’activation des S-400. De toute évidence, les États-Unis demandent plus que cela, et retarder l’activation ne le satisfera pas. Les déclarations de Washington expliquent de manière très explicite que l’exploitation des S-400 entraînera une crise profonde avec Ankara, ce que la fragile économie turque ne peut guère gérer. La Turquie a maintenant gagné du temps en retardant l’activation, mais le conflit S-400 continue de jeter une ombre sur les relations aujourd’hui et, si non résolu, demain.