Naissance du Front Anti-Expulsions
À Bruxelles, avec le confinement, des milliers de travailleurs et travailleuses avec ou sans papiers ont perdu leur source de revenu et avec elle, la possibilité de payer pour se loger. D’autres ménages, déjà précaires, ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois pour de multiples raisons (augmentation du prix des denrées alimentaires, difficultés d’accès à l’aide sociale…). Désormais, ces personnes risque de se retrouver à la rue.
Loyer ou manger ? telle est la question qui a poussé certains locataires à ne plus payer – partiellement ou totalement – leur loyer. Aujourd’hui, ces locataires se retrouvent endettés et sous la menace d’une expulsion. Ce sont ces personnes qui ont tenté de négocier avec leurs propriétaires sans issue, qui ont parfois été jusqu’à la grève de loyers [www.grevedesloyers.be], ou qui étaient simplement démunies ou dépassées par la situation… Les locataires sont, en principe, protégés par le moratoire contre les expulsions domiciliaires décidé par le gouvernement bruxellois. Ce moratoire n’a pas empêché certains propriétaires de faire pression sur leurs locataires en difficulté et de les expulser. La levée du moratoire – prévue pour la fin août 2020 – risque de provoquer une vague d’expulsions sans précédent. En temps normal déjà, près de 5.000 ménages sont menacés d’expulsion chaque année à Bruxelles.
Face à l’explosion du nombre de personnes sans abri, la région bruxelloise a créé des hébergements d’urgence, notamment en négociant des espaces avec différents hôtels de la ville pendant la période de confinement. Que vont devenir ces personnes lorsque ces hébergements temporaires seront fermés?
Dans l’urgence du confinement, plusieurs dizaines de nouvelles occupations de bâtiments vides ont aussi vu le jour pour fournir un hébergement à des personnes se retrouvant à la rue. Nous parlons de plus de 400 personnes qui seraient actuellement logées en squat, et qui se trouvent sous la menace permanente d’une expulsion décidée par les pouvoirs publics, notamment sous prétexte de la loi anti-squat. Cette loi anti-squat contribue à la criminalisation de la solidarité – solidarité dont a d’autant plus besoin depuis le confinement.
Nous – locataires, personnes sans-abri, squatteurs et squatteuses, sans-papiers, habitant·e·s, soutenu·e·s par différentes organisations et collectifs – refusons que les suites du confinement continuent à jeter des gens à la rue. Nous nous sommes regroupé.e.s dans un large front anti-expulsions pour lutter contre les expulsions en nous organisant, en tissant un réseau large de solidarité, et en résistant effectivement contre les expulsions et/ou en soutien des personnes menacées d’expulsion, qu’elles soient squatteuses, occupantes d’un logement temporaire, ou locataires.
✊ Nous décidons de nous battre.
???? Nous refusons les expulsions.
???? Nous refusons que des gens dorment à la rue.
???? Nous refusons que des personnes restent sans-papiers.
???? Nous refusons que des locataires soient endettés.
???? Nous refusons la loi anti-squat.
➡️ Le mal-logement n’est pas un problème individuel, réglons-le ensemble! Rejoignez-nous!