Alors que la transmission du Covid-19 est sans cesse pointée, par les médias, les experts et les politiques comme étant une responsabilité individuelle, la CGSP et la CSC dénoncent le refus du CPAS de Woluwe-St-Lambert de mettre en place toute forme de télétravail pendant le rebondissement de la crise sanitaire.
Considérant une situation sanitaire pire encore que lors de la première vague, des représentants des travailleurs ont demandé à l’autorité administrative du CPAS de Woluwe-St-Lambert d'instaurer les mesures de télétravail pour l'ensemble du personnel dont la présence n'est pas strictement requise sur les lieux de travail, un aménagement horaire, et une alternance d'équipe pour le personnel ouvrier ne pouvant pas bénéficier de cette mesure.
Les travailleurs ne comprennent pas la raison pour laquelle ils ne peuvent pas bénéficier des mesures sanitaires préconisées par le gouvernement fédéral, étant donné que ces mesures ont été appliquées lors de la première vague et que malgré ceux-ci, le service au public et au citoyen était bel et bien rendu.
L’Arrêté ministériel du 18.10 dernier explicitant clairement dans son art. 2 que « Le télétravail à domicile est la règle dans tous les entreprises , associations et services pour tous les membres du personnel dont la fonction s’y prête, dans la mesure où la continuité de la gestion de l'entreprise, de ses activités et de services le permet. »
Ceci bien entendu sous réserve que le service au citoyen soit rendu, chose qui a toujours été le cas et que nous défendons également ; le service public étant le
patrimoine de ceux qui ont n’ont pas/plus. Ce même article confirme que « Si le télétravail à domicile n’est pas appliqué, les entreprises, associations et services prennent les mesures visées au paragraphe 2 pour garantir le respect maximal des règles de distanciation sociale, en particulier le maintien d’une distance de 1,5 mètre entre chaque personne. »
Nous sommes bien conscients que les services publics sont repris dans l’annexe dudit AM et que le service au citoyen doit continuer à être maintenu, ainsi que des difficultés d’organisation du travai qui impactent les institutions publiques. Soucieux de la qualité du service rendu aux citoyens, nous n’en restons pas moins demandeurs d’une protection maximale des travailleurs. Si celle-ci peut être
favorisée, il s’agira d’un élément supplémentaire qui contribuera à faire reculer le Covid-19 et à retrouver des conditions de travail optimales.
C’est pourquoi l’attitude catégorique de l’autorité du CPAS de Woluwe-St-Lambert, refusant l’instauration de toute forme temporaire de télétravail (contrairement à d’autres autorités communales bruxelloises et de CPAS qui prolongent ces jours-ci exceptionnellement le télétravail, ceci notamment dans le but de protéger le mieux possible la santé de leurs travailleurs et citoyens) nous choque. Cette interprétation unilatérale témoigne d’un profond irrespect envers les travailleurs du CPAS, travailleurs qui ont toujours fait un maximum pour que le service au citoyen puisse être maintenu.
Extrait de la discussion (demande et réponse, anonymisé)
:
Vu le manque de considération pour les travailleurs de son CPAS et de son Association Chapitre XII (Wolu-Facilities) et le refus d’implémenter partiellement le travail à domicile temporaire afin de donner suite aux inquiétudes de son personnel, les organisations syndicales ont en front commun déposé un préavis d’actions pouvant aller jusqu’à la grève du 22.10 au 31.12.2020.
Nous disons STOP à la responsabilité individuelle ! Nous dénonçons l’irresponsabilité politique et celle de l’autorité administrative quant à la prise de mesures dans le monde du travail. Plus de la moitié des contaminations se font vraisemblablement sur le lieu du travail (RTBF 19 mai 2020), et la situation sanitaire actuelle est bien pire que celle du premier semestre. Des vies, des liens sociaux et toute une économie sont sacrifiés parce que certains responsables administratifs et politiques ne prennent pas la mesure de ce qui se passe dans le monde du travail.
Nous ne pouvons continuer à l’accepter.
- Maxime Nys (Secrétaire régional adjoint CGSP-ACOD)
- Benoît Lambotte (Secrétaire régional CSC-ACV)
- Brigitte Collin (Présidente SLFP-ALR)