La ministre Khattabi a annoncé aujourd’hui que la Belgique allait renforcer les critères de durabilité pour les biocarburants, en interdisant l’utilisation de l’huile de palme et du soja comme matières premières à partir de mi-2022 et 2023 respectivement. Une coalition d’organisations Nord-Sud et environnementales dénonce depuis des années la nature problématique des biocarburants produits sur des terres agricoles. Elle se félicite de cette décision, mais prévient dans le même temps que le problème ne sera pas résolu tant que le volume total des biocarburants de “première génération” ne diminuera pas.
Dans son plan national énergie-climat, la Belgique prévoit d’utiliser les biocarburants produits sur des terres agricoles pour couvrir 7% de notre consommation de carburants, soit le niveau maximal autorisé par l’Europe. Le fait que la Belgique n’utilisera plus d’huile de palme et de soja pour atteindre cet objectif est important. En effet, ces cultures entraînent la déforestation tropicale, l’accaparement des terres et d’autres violations des droits humains, notamment dans les pays du Sud.
“C’est une bonne chose que la Belgique cesse d’utiliser certains des biocarburants les plus problématiques, comme l’huile de palme et le soja. Nous dénonçons depuis des années l’impact négatif de ces cultures sur la biodiversité, le climat, la sécurité alimentaire et les droits fonciers“, indiquent les ONG.
Mais tant que le volume total ne diminue pas, le problème n’est pas résolu. Avec un report vers d’autres cultures, l’usage énergétique de terres agricoles reste encouragé, au détriment de la sécurité alimentaire et en accentuant la pression sur les sols et la biodiversité. De plus, les cultures européennes destinées aux biocarburants, comme la betterave sucrière, posent problème lorsqu’elles sont cultivées de manière intensive, avec un recours important aux pesticides.
“Faire rouler nos voitures avec des productions alimentaires est une mauvaise politique, même en interdisant l’huile de palme et de soja. La Belgique devrait donc ajuster de toute urgence son objectif global pour les biocarburants et réduire fortement l’usage des biocarburants de première génération“, affirment les ONG.