| 
Deux ans ou presque après que l’auditeur du travail a saisi le tribunal, le dossier contre Deliveroo sera plaidé jeudi 28 octobre 2021. L’auditorat du travail a lancé la procédure judiciaire pour crier halte aux situations abusives constatées dans le domaine du droit du travail chez Deliveroo.
Faux indépendants
Deliveroo travaille avec des faux indépendants, ce qui est avantageux pour l’entreprise à plusieurs égards. Elle ne paie pas de cotisations à l’ONSS ni de précompte professionnel, n’investit pas dans les outils de travail, … En réalité, les coursiers travaillent comme des salariés et doivent dès lors bénéficier de la protection et de la rémunération afférentes à ce statut.
Il s’agissait initialement d’une procédure de principe. Les coursiers devaient adhérer directement à la procédure afin que la décision du tribunal puisse avoir des conséquences directes pour eux. Avec succès : aidés par l’UBT, plusieurs coursiers ont adhéré volontairement à la procédure.
La concertation sociale vidée de sa substance
L’UBT elle aussi (ainsi que d’autres syndicats) a décidé d’adhérer à la procédure. Les organisations syndicales négocient et concluent des conventions collectives de travail pour améliorer le travail et la vie des travailleurs dans les secteurs concernés. En raison de la construction mise en place par Deliveroo, les CCT ne sont pas respectées et la concertation sociale est vidée de sa substance.
Rien n’a changé
Depuis le lancement de la procédure, rien n’a changé. L’UBT continue à être confrontée à des situations inacceptables : paiement incorrect des coursiers et même occupations illégales. Deliveroo utilise un modèle économique dont elle est la seule à profiter. Il faut y mettre fin.
La procédure judiciaire s’inscrit dans un ensemble plus vaste. Dans d’autres pays également, les Pays-Bas, la France et l’Espagne, la société Deliveroo a été condamnée pour ses pratiques abusives. L’UBT espère que cette tendance positive se poursuivra également dans notre pays.
