La ministre espagnole du Budget a détaillé ce jeudi un impôt extraordinaire sur les hauts patrimoines pour financer ses mesures anti-inflation.
Le pays avait annoncé la mise en place d'une taxe sur les superprofits des banques et des énergéticiens en juillet dernier, inspirant une partie de la classe politique française. Cette semaine, le gouvernement de Pedro Sánchez est allé plus loin, en livrant les détails d'une nouvelle taxe, à destination cette fois des Espagnols les plus riches. « Lorsque nous parlons de riches, nous parlons de millionnaires », a expliqué la ministre en charge du budget, María Jesús Montero, à la télévision espagnole.
Selon elle, cet impôt exceptionnel devrait s'appliquer à un contingent de contribuables « qui ne dépasse évidemment pas 1 % des citoyens » du pays. « Il s'agit bien sûr de protéger l'écrasante majorité, 99 % des citoyens », s'est justifié María Jesús Montero à l'antenne de La Sexta. La ministre du Trésor a expliqué du reste que cette taxation provisoire est prévue pour durer deux ans à compter de début 2023.
Recours devant la Cour constitutionnelle
Aucune information n'a été donnée par la ministre en ce qui concerne les montants escomptés par la mise en place de cet impôt, ni du reste sur la forme exacte qu'il prendra. María Jesús Montero a réaffirmé que la taxe sur les superprofits des entreprises des secteurs de l'énergie et de la banque s'appliquerait bel et bien dès janvier, malgré leur opposition farouche.
« Je pense qu'il est important qu'à un moment où les citoyens subissent déjà l'augmentation de la hausse des taux d'intérêt bancaires, provoquant pour eux aussi des dépenses extraordinaires, nous soyons capables de demander aux banques une plus grande contribution », a défendu la ministre socialiste. Les énergéticiens et les banques ont annoncé qu'ils déposeront un recours devant la Cour constitutionnelle.
Par Richard Flurin (publié le 23/09/2022)
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