Publié le 26 janvier 2017 dans Agressions militaires, Antisémitisme (comme chantage), Diaspora juive, Gaza, Lobbies pro-israéliens, Mouvement de solidarité, Propagande israélienne, Sionisme
Trois manifestants qui, en 2014, protestaient à Anvers contre les bombardements de la bande de Gaza, ont du comparaître devant le tribunal d'Anvers ce 24 janvier. Ils sont poursuivis pour incitation au racisme contre la communauté juive d'Anvers, non pas à base de constatations par la police, mais à base d'une plainte des défenseurs d'Israël ! Sur base d'un dossier bien mince, le Parquet a entamé les poursuites, suivi par le Centre contre le racisme.
Le Ministère public a requis de lourdes sanctions : six mois de prison pour les organisateurs et un service communautaire de 60 jours pour le Palestinien de Gaza.
Anvers, 12 juillet 2014 (Photo : Solidaire)
Le prononcé aura lieu le 21 février.
Ci-dessous le communiqué de presse diffusé précédemment par les organisateurs de la manifestation.
Le contexte
Le 8 juillet 2014, le régime israélien déclenche à nouveau une attaque contre les Palestiniens. Pendant près de deux mois, la bande de Gaza est bombardée, 2 100 habitants sont tués, dont 70 % de civils, 551 enfants et 250 femmes, 11 000 sont blessés, 44 300 maisons endommagées, 18 000 maisons, écoles, hôpitaux et la seule centrale d'énergie sont détruits. Le mépris et l'horreur en Europe est général et, deux mois durant, des manifestations ont lieu partout, entre autres, à Bruxelles et à Anvers.
Les faits. En quoi consiste la plainte ?
Le 12 juillet, quelque 800 personnes manifestent Sint-Jansplein, dans le centre d'Anvers. La manifestation se déroule de manière assez émotionnelle, les orateurs, dont trois conseillers communaux du SP.a, du PTB et de Groen!, sont interrompus sans arrêt par des slogans émanant de la foule. Malgré l'indignation, la manifestation se termine sans incidents, ce qui est confirmé par la police sur place. Le journal télévisé de la chaîne flamande VRT titre : « Manifestants à Anvers contre la violence à Gaza ».
Mais c'est compter sans Michael Freilich, de « Joods Actueel », qui s'est mis à examiner à la loupe les images de la manifestation et entend crier pendant quelques secondes, quelque part, le slogan « Khaibar, Khaibar, ya yahud ». Le lendemain, il écrit : « Le slogan scandé réfère spécifiquement à la communauté juive en non à Israël. » Aucun mot sur les innombrables drapeaux et slogans pendant la manifestation, qui sont clairement et exclusivement dirigés contre Israël, il se focalise sur un seul slogan de quelques secondes et auquel il donne sa propre interprétation. Il informe que le FJO, Forum van Joodse Organisaties (Forum des organisations juives à Anvers), portera plainte, ce qui se réalise trois jours après par Pinkas Kornfeld, qui dénonce les organisateurs.
Les sionistes abusent constamment et délibérément des termes « antisémite » et « anti-juif »
Les sionistes, les défenseurs de l'État d'Israël, doivent douloureusement constater que l'indignation soulevée par le comportement de l'État d'Israël mobilise de plus en plus de monde. C'était le cas en 2014 et davantage encore plus tard grâce aux actions réussies du boycott. Leur tactique est bien connue : la moindre critique visant le régime israélien équivaut à un acte « antisémite » ou « anti-juif ». Parmi la population européenne, traumatisée par les horreurs de l'Holocauste, ces termes sont extrêmement sensibles. Les atrocités commises par le régime israélien sont constamment dénoncées internationalement, mais la propagande sioniste continue à abuser des termes « antisémite » et « anti-juif ».
« Sioniste » versus « juif »
Le régime israélien, suivi par les sympathisants sionistes à travers le monde, présente l'occupation de la Palestine comme étant un combat entre juifs et musulmans. Si quelqu'un devait être convoqué devant une Cour de justice pour cause d'incitation au racisme, il serait plutôt logique, dans ce cas, d'assigner les défenseurs d'Israël. Les activistes propalestiniens sont constamment obligés à dénoncer ce mensonge et à attirer l'attention sur le vrai problème : une occupation pure et simple, une colonisation caractérisée par une agression visant en permanence le peuple palestinien. La terreur n'a pas de religion, l'occupation non plus. La religion est prise comme prétexte dans le seul but de mobiliser. C'est le cas pour « l'État islamique » et c'est le cas pour « l'État juif ».
Juifs contre le sionisme
Ceux qui résistent au sionisme ne sont pas anti-juifs, la meilleure preuve en est manifestement l'existence des juifs anti-sionistes qui défendent une paix juste et vertueuse en Palestine. Ils participent aux manifestations propalestiniennes. Pourquoi dès lors ces manifestations viseraient-elles le peuple juif ou la religion juive ? Lors de la manifestation à Anvers, personne n'a incité à la violence contre la communauté juive d'Anvers, ce sont Freilich et Kornfeld qui ont tiré des faits une conclusion fautive.
Le découragement des manifestations propalestiniennes et du boycott
Il ne s'agit pas de trois individus mais de tout un mouvement de solidarité. Le pas suivant est évidemment la tentative de faire interdire l'appel croissant au boycott d'Israël, tentative que nous voyons déjà se réaliser à l'étranger. Les personnes convoquées sont interpellées en tant qu'organisateurs et il est clair que les sionistes tentent d'intimider et de décourager les organisateurs de manifestations propalestiniennes.
Que les sionistes continuent à appliquer leur tactique éprouvée et démagogique n'est pas une surprise. Depuis Israël, ils sont soutenus par des programmes officiels et la hasbara.
Ce qui est alarmant, dans le cas actuel, c'est que le Parquet d'Anvers accepte la plainte et que le Centre contre le racisme se présente en tant que partie lésée. C'est le monde à l'envers ! Le Parquet et Unia qui défendent les vrais racistes contre ceux qui agissent contre le racisme et contre la colonisation ! L'importance n'en peut être sous-estimée. (*)
Comment soutenir les manifestants convoqués ?
Anvers, 12 juillet 2014 (Photo : Solidaire)
Soutenez les personnes convoquées tout d'abord en partageant et en expliquant cette attaque des sionistes contre le mouvement de solidarité pour la Palestine.
Les personnes convoquées ont droit à une défense solide. Versez une contribution sur le compte en banque BE74 0010 1920 8807 avec la mention « Avocat 12 juillet 2014 ».
Soyez présent le 21 février au tribunal d'Anvers, jour du prononcé du procès !
Acquittement pour les manifestants propalestiniens !
Liberté d'expression, droit à la critique envers le régime israélien !
La critique envers Israël, c'est la critique envers un régime et une idéologie sioniste, et non pas envers une religion juive ou un peuple juif !
« Joods actueel » et le « Forum des organisations juives à Anvers » ne sont pas les représentants du peuple juif.
(1) En outre, l'attitude de UNIA, Centre fédéral de lutte contre le racisme, n'est pas claire. Ils n'étaient pas présents au procès, mais l'avocat n'a reçu aucune information disant qu'ils se retirent.
(2) RV au Palais de Justice d'Anvers à 9 h. Bolivarplaats 20 (côté sud d' Anvers).