Dangereux... ou pas dangereux ? Le célèbre glyphosate, autrement connu sous l'appellation (marque) Roundup du groupe Mosanto, a déjà connu des jours meilleurs. Et ce n'est pas cet été que cela va s'arranger, au sud du pays. L'avant-projet évoqué l'an dernier par la Région wallonne est en effet en passe de se concrétiser. "Enfin", diront les plus farouches contestataires. Il s'agit d'interdire l'utilisation du Roundup, en Wallonie...
Depuis plusieurs années, les débats autour du caractère cancérogène du produit divisent la planète santé. Mais d'aucuns dénoncent les méthodes du groupe Mosanto. Et le doute s'installe inévitablement, d'autant que certains rapports font froid dans le dos.
En Belgique, la situation est une nouvelle fois à l'image du pays, compliquée. Profitant en effet de l'avis positif de l'Europe, en juin dernier, prolongeant l'autorisation de la commercialisation du produit, le Gouvernement fédéral MR N-VA a décidé de ne pas modifier la législation... La Wallonie l'avait toutefois annoncé : si elle ne peut agir sur la vente, elle compte bien le faire sur l'utilisation.
Lundi, la campagne Printemps sans pesticides a débuté, c'était donc le bon moment pour concrétiser les promesses. Cette semaine, on parlera donc glyphosate au Parlement wallon. Carlo Di Antonio, ministre de l'Environnement, le précise : l'arrêté interdisant l'usage du glyphosate pour des usages particuliers, donc pour les citoyens et les ménages qui n'ont pas d'obligation de résultat professionnel, "passera en troisième lecture". Il va entrer en vigueur cet été. Et ce n'est pas tout...
Toutes les publicités sur les lieux de vente vont devoir disparaître. Par ailleurs, ces produits devront aussi être "sous armoire" et feront l'objet d'une information spécifique, chaque fois qu'ils seront délivrés.
Enfin, en juin 2018, la Région devrait agir au niveau des exploitations agricoles en créant des "bandes tampons". Il s'agirait d'obliger les agriculteurs utilisant le produit à ne pas en répandre sur ces bandes... On pense à des terrains jouxtant des propriétés voisines sensibles comme des écoles mais aussi des jardins de particuliers. Les discussions sont en cours...
Réaction de Christie Morreale, députée PS
"La campagne Printemps sans pesticide a débuté... et on sait que le glyphosate est considéré comme un produit dangereux par de nombreux experts. Tout récemment encore, la justice américaine dévoilait des documents accablants pour la firme. On parle de pressions multiples sur les chercheurs mais aussi de rétention d'informations. Peut-on réellement laisser les citoyens utiliser un produit dont personne ne peut assurer la non-nocivité ? Le groupe PS a donc décidé de déposer une proposition de résolution visant à travailler sur la diminution de l'herbicide, en proposant à tous les gens qui auraient encore des bidons de les ramener dans les recyparcs".
Par M. Bechet
A lire sur dhnet.be (27/03/2017)