Communiqué de presse – 09/06/2017 . Il faut arrêter ce réacteur immédiatement et définitivement !
Les réponses du Ministre Jambon aux questions du Député Nollet en Commission de la Chambre le 7 juin dernier sont très inquiétantes. Avant tout parce que le Ministre de la sécurité et des Affaires Intérieures refuse de se positionner quant à la sécurité de l'exploitation de la centrale en se cachant derrière l'AFCN, dont la crédibilité est fortement entachée.
Ensuite parce qu'il ne répond pas à des questions directes et pertinentes.
Finalement et surtout parce qu'il est bien obligé d'admettre la détection de 70 failles supplémentaires dans la cuve sous haute pression du réacteur de Tihange 2, un accroissement de 3.149 (02/2015) à 3.219 failles (04/2017), un accroissement de 2,22% en deux ans La présence même de ces failles rend l'exploitation de ce réacteur irresponsable. Leur caractère supposé immuable a servi de base pour permettre le prolongement de l'exploitation. Les failles évoluent donc, même si cette évolution est restée limitée pendant cette période. Mais rien ne garantit que cette évolution maintiendra un caractère constant, par exemple lors d'un arrêt d'urgence.
La chaine humaine du 25 juin est donc plus que jamais d'actualité. Plus ici : www.stop-tihange.org
Commission parlementaire du 7 juin 2017 – question V54.18408
Jean-Marc Nollet (Ecolo-Groen):
Monsieur le ministre,
Une inspection de la cuve du réacteur de Tihange 2 vient d'être réalisée. Combien de fissures ont-elles été relevées et quelle est la taille de la plus grande fissure repérée ?
Quelles variations ont-elles été repérées entre l'inspection qui vient d'être réalisée et l'inspection de 2014 ? Ma demande vise à recevoir clairement les variations en taille, amplitude maximale, médiane et moyenne ainsi que l'écart type de ces variations.
Combien d'indications ont-elles dû faire l'objet d'une analyse complémentaire parce qu'elles montraient une amplitude supérieure au critère de non-évolution ? J'aimerais que vous puissiez aussi me dire combien d'indications ont été notées en 2017 sans avoir été notées en 2014.
Pourriez-vous enfin nous donner copie complète du rapport présentant les résultats de l'inspection, ainsi que copie de la synthèse qu'en a fait Bel V ?
Ci-dessous quelques éléments de la réponse du Ministre de la Sécurité et des Affaires Intérieures. (nous sélectionnons)
Monsieur Nollet, comme vous le savez, le 17 novembre 2015, l'AFCN a accepté le redémarrage des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2. Dans ce cadre, l'AFCN a exigé qu'Electrabel inspecte à nouveau, et avec la même méthode qualifiée pour la détection des défauts dus à l'hydrogène, les cuves des réacteurs lors de leur prochain arrêt de tranche des unités, et après cela, au moins tous les trois ans.
Cette inspection a donc été réalisée à Doel 3 en octobre 2016 et à Tihange 2 en avril 2017, durant son premier arrêt de tranche suivant le redémarrage. Un suivi de l'évolution des flocons d'hydrogène a donc été réalisé ces dernières semaines sous forme d'inspections par ultrasons réalisées sur toute l'épaisseur des viroles de cuves de Tihange 2
Les résultats de la réinspection ont donc repéré certaines variations en nombre, en taille et en amplitude des défauts entre les inspections de 2014 et de 2017, mais qui sont la conséquence du repositionnement expliqué dans la réponse à la question n° 16812. Ces quelques variations répondent complètement aux critères de non-évolution définis dans les méthodes qualifiées pour le dimensionnement des défauts. Par ailleurs, lors de cette inspection, 70 indications supplémentaires ont nouvellement dépassé le seuil de notation. C'est-à-dire que des signaux détectés lors des inspections précédentes ont dépassé le seuil défini dans les critères d'acceptation pour considérer un signal comme une indication de défaut.
Notons que la première et la dernière question n'ont pas reçu de réponse de la part du Ministre de la Sécurité et des Affaires Intérieures. (notre commentaire)
Léo Tubbax
Porte-parole
Nucléaire Stop Kernenergie
0493/573740