De quoi s'agit-il ?

Le cœur d'un réacteur nucléaire est formé par sa cuve sous haute pression (150 bar, 50 fois plus que la pression d'un pneu de voiture) et à haute température (250° C). Cette cuve ne peut pas être remplacée ni réparée. Sa qualité doit être irréprochable, c'est la principale barrière entre la matière hautement radioactive dans la cuve et notre environnement.

L'AFCN a découvert des failles dans les cuves de deux réacteurs : Tihange 2 et Doel 3. De nombreuses voix se sont élevées dans les régions environnantes pour demander la fermeture de ces réacteurs. 300.000 signatures ont été rassemblées par une pétition demandant la fermeture. Poussée à bout l'ASBL Nucléaire Stop suivie de 90 communes et autorités des Pays-Bas, du Grand-Duché du Luxembourg et d'Allemagne ont entamé une action en justice pour demander la fermeture. L'exploitant, ENGIE-Electrabel prétend que ces fissures sont le résultat d'un problème lors de la fabrication, et sont donc immuables. Les antinucléaires constataient que ENGIE-Electrabel n'était pas en mesure de prouver que les fissures n'évoluent pas. L'exploitation des deux réacteurs était déjà jugée irresponsable dans ces conditions.

Lors d'une interpellation du Ministre Jambon par le Député Nollet à la Commission COMECO de la Chambre, le Ministre a dû admettre l'existence de 70 nouvelles failles dans la cuve de Tihange 2 et s'engager à publier le rapport complet des inspections. Cela a été fait pour Tihange (70 nouvelles fissures) mais encore pour Doel 3 (300 nouvelles fissures qui s'ajoutent au 13.047 comptés en février 2015). La discussion est aujourd'hui tranchée : 70 nouvelles « indications », en réalité des fissures, sont apparues lors des dernières inspections des cuves de Tihange 2 et 300 à Doel 3. Les premières communications de l'AFCN à ce sujet étaient très, trop, rassurantes. Il s'avère aujourd'hui qu'elles étaient mensongères. En outre, elles jettent un nouvel éclairage sur l'augmentation du nombre de failles entre les différentes inspections. Cette augmentation est probablement aussi due à l'apparition de nouvelles failles, et pas uniquement au changement opportun des méthodes de mesure et d'interprétation.

Une agence de contrôle nucléaire qui ment aux citoyennes et citoyens qu'elle est censée protéger doit être mise sous une tutelle pertinente. La tutelle exercée actuellement par M. Jambon, Ministre de la Sécurité et des Affaires Intérieures s'est avérée inopérante. M. Bens doit être immédiatement licencié et ses droits à la pension (2018) doivent être supprimés à cause de sa négligence criminelle dans l'exercice de ses fonctions.
Voici le communiqué du 8 décembre 2016 :