Communiqué de presse : Le droit international est désormais enrichi d'un nouveau Traité international interdisant les armes nucléaires
Ce 7 Juillet 2017, 130 États membres de l'ONU ont approuvé le texte du nouveau Traité international interdisant les armes nucléaires. La Coalition belge contre les armes atomiques salue cette étape historique vers un monde exempt d'armes nucléaires. Elle appelle la Belgique à ratifier ce nouveau Traité d'interdiction sans délai et à retirer les ogives nucléaires entreposées à Kleine Brogel, conformément aux prescrits du Traité.
Le Traité voté aujourd'hui à New York interdit l'utilisation, la menace d'utilisation, le développement, les essais, la production, l'acquisition, la détention, le stockage et le transfert des armes nucléaires. Le Traité vise également toute autre forme d'assistance aux activités nucléaires, tel que le financement du développement du nucléaire militaire.
Ce nouveau Traité n'appelle pas à la révolution, mais commande l'engagement
Un traité d'interdiction ne signifie pas le désarmement complet et immédiat. Il est davantage un « accélérateur de particules » vers un monde dénucléarisé. Il est une étape logique à l'intérieur d'un processus graduel conduisant au désarmement nucléaire mondial. Dans celui-ci, l'objectif est d'augmenter la pression sur les États nucléarisés – qui sont tous, actuellement, dans des entreprises de « modernisation » importantes et coûteuses de leurs arsenaux nucléaires – pour qu'ils s'engagent effectivement dans le désarmement.
Vu la frustration croissante d'un nombre toujours plus grand d'États de ne voir aucun effort de désarmement des pays qui possèdent l'arme nucléaire (malgré les obligations qui leur incombe en vertu du chapitre VI du Traité de non-prolifération), ce nouveau Traité d'interdiction était aujourd'hui indispensable afin d'éviter un effondrement du Traité de non-prolifération (TNP) et d'observer, de manière concomitante, une nouvelle course à l'arme nucléaire.
Kleine Brogel et le bon côté de l'histoire
Les pays qui déploient des armes nucléaires étrangères sur leur territoire, comme la Belgique, peuvent adhérer à la Convention moyennant leur engagement d'un retrait des têtes nucléaires déployées, dans un délai convenu avec les institutions, assorti d'un calendrier vérifiable. Le Gouvernement Michel a désormais l'occasion de se replacer du bon côté de l'histoire : il peut soit décider de poursuivre son sempiternel statu quo nucléaire et de toiser le droit international ; ou alors, notre gouvernement peut décider d'enfin participer, au-delà des discours creux, à l'édification d'un monde débarrassé de la menace nucléaire en retirant les armes nucléaires de Kleine Brogel (qui « doivent » pourtant être modernisées d'ici à 2020) et en reprenant le leadership qui a été celui de la Belgique, dans d'autres dossiers, en matière de désarmement humanitaire.
72 ans après les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, le gouvernement belge doit enfin faire disparaître ces armes, désormais illégales, de son territoire. Alors que notre gouvernement rappelle à qui veut l'entendre qu'il entend lutter pour un monde sans arme nucléaire, il accepte la modernisation (et donc la prolongation du stationnement !) des armes nucléaires américaines à Kleine Brogel et prévoit d'investir 15 milliards dans de nouveaux avions de combat qui pourront, comme les F-16 actuels, transporter et larguer ces bombes. Avec ce nouveau Traité, la Belgique doit désormais jouer carte sur table : veut-elle réellement se débarrasser des armes nucléaires ?
Contact : Samuel Legros
Secrétaire francophone de la coalition belge contre les armes nucléaires
C/O CNAPD
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