Sans débat public ni concertation citoyenne, le gouvernement Michel a décidé d'introduire Belfius en bourse afin, dit-il, de récupérer l'argent investi dans le sauvetage de la banque en 2011, et d'affecter ce montant au remboursement de la dette publique. Ces prétendus objectifs ne sont que des prétextes.
La privatisation est une démarche de court-terme
Rendre Belfius au privé serait remettre la banque dans une logique de rendement immédiat. Tout nouvel actionnaire voudra évidemment renouer avec des pratiques de rendement élevé à court terme, les mêmes qui ont conduit à la crise de 2008, dont nous payons encore le prix aujourd'hui. De plus, le produit de la vente ne contribuera que de façon marginale au remboursement de la dette.
La privatisation nuira aux intérêts des travailleurs
L'exigence de rendement et la digitalisation accélérée des métiers vont provoquer des drames sociaux dans le secteur des finances. En 20 ans, un emploi sur deux aura disparu. Une banque publique a la possibilité d'étaler l'effort sur une plus longue période.
Les employés de Belfius aujourd'hui, sont fiers de travailler pour une institution qui se reconnaît une finalité citoyenne, en finançant les besoins des collectivités locales.
La privatisation nuira aux intérêts des citoyens
Belfius aujourd'hui est la banque qui répond le mieux au besoin de financement des collectivités locales. Hôpitaux, crèches, maisons de repos, écoles... peuvent trouver un partenaire financier qui accepte de participer à des projets à rentabilité moindre. Une privatisation aurait comme conséquence inévitable d'aligner Belfius sur la concurrence, et d'augmenter le prix des services collectifs.
La seule motivation du gouvernement est idéologique
Le gouvernement prétend que l'Etat n'a pas de vocation à être banquier. Pourtant, c'est au gouvernement qu'il appartient de diriger les investissements vers le financement de projets socialement et économiquement durables. Le privé n'assurera pas que les flux financiers participent à l'intérêt commun. Si la volonté politique existe, le gouvernement possède en Belfius un outil opérationnel pour réguler la finance en Belgique.
Belfius, c'est un immense pouvoir. C'est 90 milliards de crédits octroyés à l'économie belge. Décider qui va recevoir cet argent, quels projets seront financés et lesquels ne le seront pas est un vrai pouvoir, qui n'a pas à être remis au privé.
Vouloir se défaire de Belfius participe donc au projet libéral de dépouiller l'Etat et de réduire encore sa capacité de contrôler les grands acteurs financiers.
La CNE, avec la plate-forme Belfius est à nous ! sera en action le 22 janvier à Namur, devant l'agence Belfius (rue de Marchovelette, 1 à 5000 Namur), de 8.30h à 11h.