« La restriction des moyens impose des choix. Le gouvernement s'efforcera de mener une politique cohérente » (Charles Michel) - AH OUI, VRAIMENT?
En Belgique, 16% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Afin de réduire un peu les conséquences désastreuses de la dégressivité des allocations de chômage, l'accord de gouvernement prévoyait que les allocations minimales d'aide sociale soient « élevées » au niveau du seuil de pauvreté européen. Le 8 octobre 2017, la secrétaire d'État a annoncé que cet objectif ne serait pas atteint, « faute de moyens ».
Tous les services publics subissent des coupes budgétaires répétées et aucune politique de relance n'est proposée : la lutte contre la pauvreté, la justice, la sécurité sociale, la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique ou encore la solidarité internationale et l'aide au développement. Pour tous ces budgets, nous dit le gouvernement, il n'y a plus d'argent...
Par contre :
• En septembre 2014, le gouvernement s'engage lors d'un sommet de l'OTAN à augmenter son budget militaire à 2% du PIB belge (nous sommes à 0,9% actuellement).
• Un an plus tard, le gouvernement annonce que le budget de la Défense correspondra à 1,34% du PIB en 2030. A ce moment-là, le budget annuel de la Défense sera de 6,5 milliards d'euros. Plus du double de ce qui est budgété actuellement.
• Parallèlement, le gouvernement annonçait un plan total d'investissement dans la défense de 9,2 milliards d'euros
• En 2016, l'année où le gouvernement a concrétisé une ponction d'1,4 milliard d'euros dans la sécurité sociale, notre pays annonçait sa volonté de signer un contrat pour l'achat de 2 frégates et de 6 chasseurs de mine. Coût : 2 milliards d'euros.
• Cet été 2018, le gouvernement entend signer le contrat pour l'achat de 34 avions chasseurs-bombardiers pour un coût de 3,6 milliards. Si l'on rajoute les frais de maintenance et de formation, le coût total de ce contrat sera de minimum 15 milliards d'euros...
Contre la justice sociale, contre les besoins criants de la population, contre les services de base et le fonctionnement sain de notre démocratie, le gouvernement fixe manifestement une priorité : l'armée et la militarisation.
Cette priorité ne répond pourtant même pas au besoin fondamental de sécurité de la population. Bien au contraire. Parce que la sécurité va de pair avec le développement humain. Viser la sécurité passe nécessairement par la protection de chacun contre tout événement brutal susceptible de perturber la vie quotidienne. Travailler à la sécurité doit passer par l'expansion des capacités et des options de toute personne, ainsi que le retrait de tout obstacle à ce développement, tel que la pauvreté, les inégalités, l'exclusion sociale ou la discrimination.
Envoyons des messages à notre gouvernement : ces choix politiques ne sont pas nos priorités ! Les populations et la planète ont d'autres besoins urgents et de plus en plus criants. Par exemple : http://pasdavionsdechasse.be/#1515490383676-4408af39-b818
La platforme F16
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