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Le président Donald Trump a annoncé qu’il n’excluait pas une intervention militaire au Venezuela. La Colombie et le Brésil ont promis leur appui. M. Mike Pompéi vient d’annoncer que son pays allait « passer à l'action » et que les jours du Président Nicolas Maduro "étaient comptés". Nous sommes donc face à des menaces d’une nouvelle guerre qui peut enflammer toute la région, alors que l’on connaît bien le bilan désastreux des autres aventures guerrières soi-disant libératrices lancées par les Etats-Unis, avec la complicité de pays européens, en Afghanistan, en Irak, en Libye ou au Moyen-Orient, entre autres.

Pour éviter ce nouveau désastre humain et écologique, et quelques soient les opinions des uns et des autres sur l’administration du pays par le président Maduro et sur l’état de la démocratie au Venezuela, nous devons tout faire pour préserver la paix en exigeant le respect du droit international.

- Tout blocus économique et financier, toute menace d'intervention militaire dans les affaires intérieures du Venezuela, -et à fortiori la mise en œuvre de cette menace-, constituent des actes de guerre et des violations flagrantes du droit international; il n’est pas du ressort des pays tiers, en ce compris les Etats-Unis et les Etats membres de l’Union européenne, de déterminer qui doit être le Président du Venezuela. Les pays reconnaissent des Etats et non des gouvernements, et le contrôle de l’Etat du Venezuela est clairement exercé par le président Maduro. Les Etats-Unis et l’Europe appuient du reste des gouvernements dont la légitimité est bien plus discutable que celle de M. Maduro. Pensons au Honduras, où la réélection est interdite par la Constitution et des irrégularités graves ont été constatées par l’OEA lors des dernières élections; ou au Brésil où a eu lieu un impeachment express et illégal contre Mme Dilma Rousseff, président élue, ainsi qu’un procès monté de toutes pièces contre M. Lula da Silva, pour l’empêcher de se porter candidat à la présidence, alors que les sondages le donnaient gagnant.

- Des canaux existent pour réclamer le respect des droits de l’homme et l’amélioration de la démocratie dans les pays tiers. L’Union européenne était engagée dans de tels processus avec le Venezuela, mais sa position commune a été spectaculairement renversée en trois jours (du 23 au 26 janvier 2019) sous l’influence de l’administration du président Trump et sa reconnaissance aventureuse du député Juan Guaido qui s’est auto-proclamé Président du Venezuela. Personne de censé ne peut croire que l’action des Etats-Unis est motivée par une préoccupation sincère pour les droits humains, la démocratie, ou la situation économique et sociale des vénézuéliens. Les déclarations de M. Bolton prouvent qu’il s’agit avant tout de mettre la main sur les réserves de pétrole, d’or, de coltan, d’or et autres métaux rares que renferme le sous-sol de ce pays. La politique de défense des droits de l’homme et de la démocratie de la Belgique et de l’UE doit être menée sans appliquer deux poids deux mesures. A ce sujet il serait par exemple urgent d’enclencher la clause démocratique pour suspendre l’application provisoire du traité de libre-échange entre l’Union européenne et la Colombie, puisque dans ce pays il y a plus de 80.000 disparus, plus de 8 millions de paysans déplacés, et parce plus de 400 représentants des mouvements sociaux et 80 anciens guérilléros ont été assassinés depuis la signature des accords de paix entre le gouvernement et les FARC.

- Monsieur Juan Guaido, député d’un parti d’extrême-droite, a été élu lors d’élections organisée sous le gouvernement de M. Maduro. Il a ensuite été nommé Président du Parlement. Mais cela ne fait pas de lui le Président du Venezuela. L’article 233 de la Constitution du Venezuela prévoit que le Président de la Chambre remplace le Président de la République dans des cas très précis : en cas d’abandon de fonction, de mort, ou de démence du Président constatée par la Cour suprême. Ce n’est pas le cas. Si c’était le cas, M. Guaido devait obligatoirement convoquer des élections dans les 30 jours de son auto-proclamation, ce qu’il n’a pas fait.

- Le gouvernement du Venezuela reconnaît qu’il passe par une situation économique difficile qui affecte gravement le bien-être de la population, et qui est due en grande partie à la chute spectaculaire du prix du pétrole et au blocus économique. Le prétexte de l’aide humanitaire ne doit en aucun cas être utilisée, -comme le font les Etats-Unis et la Colombie en ce moment-, comme moyen pour déstabiliser le gouvernement du pays que l’on prétend aider. La CICR s’est prononcée clairement à ce sujet. Si l’on veut aider le Venezuela, il faut restituer à ce pays 1,6 milliards d’Euros dérobés par la chambre de compensation EUROCLEAR basée à Bruxelles (impliquée aussi dans le vol des fonds libyens), il faut restituer 1,2 milliards de dollars en réserves d’or du Venezuela volés par la Banque d’Angleterre au Venezuela, et il faut restituer les plus de trente milliards de dollars provenant des comptes bancaires et des avoirs de l’Etat de vénézuélien et des sociétés vénézuéliennes PDVSA et CITGO qui ont été récemment dérobés par les Etats-Unis.

Nous appelons les démocrates belges et européens de tous bords, à tout mettre-en-œuvre et à se mobiliser pour éviter cette nouvelle guerre qui serait dévastatrice, en exigeant le respect du droit international et de la souveraineté des Etats, et à exiger que cesse immédiatement le blocus illégal, -économique et financier-, qui frappe le Venezuela, afin de permettre au gouvernement de ce pays de subvenir rapidement aux besoins urgents de la population.

Bruxelles,
Signataires appelants,
Pierre GALAND ancien président du Mouvement de la Paix
Rafael CORREA, ancien président de la République de l'Equateur