Un conflit oppose les habitants de la rue du Dries au promoteur Willemen Real Estate qui y développe un projet immobilier perçu comme inutile, voire illégal. D’abord parce que les logements neufs haut de gamme ne se vendent pas dans le quartier, mais aussi dangereux car le projet se fait sur une nappe phréatique affleurante, dans un quartier situé en bas de vallée et régulièrement touché par des remontées d’eau. De plus, il est considéré comme écologiquement impactant, de par l’importante imperméabilisation en intérieur d’îlot, et ses bâtiments trop hauts et trop profonds.
Mais est-il illégal ? Deux années ont passés depuis l’accord des permis d’urbanisme et d’environnement. Guettant le dépassement des délais de début de chantier, les habitants auraient pu se réjouir, si le chantier n’avait été entamé hors délais. Face à cette infraction flagrante, ils apprendront cependant bien vite, et à leur dépens que l’échevin de l’urbanisme fraîchement élu a accordé une prolongation pour le commencement des travaux de gros œuvre.
À la recherche d’un interlocuteur impartial, les habitants ont porté le conflit en justice, demandant d’urgence l’arrêt temporaire du chantier, dans l’attente d’une décision de fond sur la validité des permis d’urbanisme et d’environnement. Las, voici 2 mois que la décision d’urgence se fait attendre. Tout au contraire de Willemen, qui, si il respecte l’interdiction d’abattre en période de nidification, n’a pas perdu une minute pour bétonner des tranchés à seulement 3 mètres des sycomores à hautes tiges, les condamnant par les racines. À présent que le chantier est isolé des nappes phréatiques, les pompes peuvent entrer en action, tout comme les bulldozers.
La décision de la Juge en charge du dossier lèvera-t-elle le voile sur les infractions commises à répétition, ou encore sur la destination des charges d’urbanisme ? Permettra-t-elle de revenir sur l’octroi du permis d’urbanisme, délivré par l’ancien échevinat suite à la réception d’une "Étude de l’impact du Koolhofbeek". Une étude creuse, brillant par ses lacunes.
Les jeunes familles du quartier installées depuis quelques années avaient espéré pouvoir renégocier en commission de concertation un nouveau projet, respectueux cette fois de l’environnement, mais également de l’existant.
Après 6 mois de lutte quotidienne portée essentiellement par les femmes du quartier contre l’immobilisme communal, un constat s’impose : c’est le pot d’éther contre la peau des mères.
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Source: http://www.ieb.be/La-rue-du-Dries-attend