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Dû au soja, la viande élevée en Flandre a en réalité des impacts globaux révèle une enquête de Greenpeace Belgique qui compile tous les chiffres connus en la matière. Largement alimentée de ce soja importé d’Amérique du sud, cette viande est préjudiciable au climat et à l’environnement et favorise la déforestation, notamment celle par le feu qui sévit actuellement au Brésil.

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Depuis le début de cette année, 84.957 feux ont été détectés au Brésil, dont 44.058 en Amazonie et 26.061 dans le Cerrado. [1] Il s’agit d’une très nette augmentation comparée aux années précédentes. La déforestation en vue de la culture future de soja est l’une des raisons principales de ces feux de forêt déclenchés dans le Cerrado. Un soja destiné, notamment, à atterrir en Belgique. [2]

Greenpeace Belgique a enquêté sur les impacts précis de notre élevage et singulièrement le cheptel flamand qui dépend fortement du soja importé pour son alimentation. [3] Ainsi pour produire 1 kg de porc belge, il faut désormais environ 860 g de tourteau de soja; 670 g pour 1 kg de viande de volaille, 443 g pour 1 kg de bœuf et 610 g pour 1 kg d'œuf. [4]

La viande flamande a un réel impact sur la déforestation au Brésil, explique Sébastien Snoeck, expert en Agriculture et Élevage durables chez Greenpeace Belgique. La large majorité de notre cheptel est nourrie avec du soja importé en garde partie d’Amérique du sud. C’est l’un des problèmes de la concentration croissante des élevages dans des fermes-usines [5] et du manque de subsides dont bénéficient les éleveurs familiaux respectueux de l’environnement.”

Brazillie 01Le Cerrado est de plus en plus exploité par l’agribusiness pour produire notamment du soja. (© Marizilda Cruppe / Greenpeace)

Après la Chine, l'UE est le premier importateur mondial de soja : environ 33 millions de tonnes par an, dont 87% destinée à l'élevage industriel. Entre 2013 et 2017, la Belgique a importé en moyenne 2,5 millions de tonnes de soja par an (y compris le soja intégré dans des produits). 75% du soja est destiné à l’élevage, surtout de porcs et de volailles, la plupart du temps flamand.[6]

Un territoire grand comme la Belgique pour cultiver “notre” soja
La superficie agricole nécessaire pour répondre à la demande belge de soja a considérablement augmenté, passant de 1,5 million d'hectares à 2,7 millions d'hectares entre 2013 et 2017 [7], soit une augmentation de plus de 80% sur 4 ans. Outre les risques élevés de déforestation sur plus de la moitié de ce territoire, ce chiffre représente 90% de la surface totale de la Belgique (d’environ 3 millions d'hectares).

“C’est ridicule, dénonce Sébastien Snoeck, pour produire le soja que nous importons, nous avons besoin d'une surface agricole presque aussi grande que le territoire belge tout entier. Et son impact est immense. En prenant en compte les émissions des aliments importés pour nourrir nos animaux, le total des émissions de gaz à effet de serre dû au seul secteur de l’élevage serait presque 2x supérieur aux chiffres officiels et atteindrait 12% des émissions belges totales.” [8]

Avec plus de 50 millions d'animaux, la Belgique possède l'une des plus fortes concentrations de bétail de l'UE et la Flandre pointe même à 442 porcs par km² et 1.982 poulets par km². [9]

Brazillie 02Des régions riches en biodiversité sont dévastées pour nourrir le cheptel belge. (© Fernanda Ligabue / Greenpeace)


Pousser les éleveurs vers l’agroécologie
Cette enquête internationale détaille aussi les profonds impacts sur le magnifique Cerrado sud-américain, la savane la plus riche en biodiversité au monde, et le Gran Chaco, la 2e forêt la plus vaste de ce sous-continent.

Sur cette base, Greenpeace réaffirme sa volonté de changer le modèle agricole actuel qui épuisent éleveurs, animaux et environnement. L'association appelle les autorités belges à s’engager pour mettre fin à la déforestation importée. Au niveau européen, Greenpeace réclame une loi pour interdire les importations de produits liés à la déforestation.

“Il faut stopper l’industrialisation outrancière et remettre l’humain et la nature au coeur de notre élevage et de notre agriculture”, conclut Sébastien Snoeck. “Aujourd’hui, trop d’éleveurs belges et flamands doivent utiliser du soja pour nourrir leur cheptel, ce qui a des conséquences globales désastreuses. Ils ont besoin de soutiens publics spécifiques pour changer de modèle. Afin que les carbonnades cessent de brûler des forêts et redeviennent vraiment flamandes.”


Notes:
[1] Reference: INPE. Banco de Dados de queimadas. http://queimadas.dgi.inpe.br/queimadas/bdqueimadas
[2] Les feux dans le Cerrado libèrent des terres pour l'élevage et la production de soja. Depuis 2001, le Cerrado a perdu un quart de sa végétation d'origine. Le nombre d'incendies enregistrés en Amazonie en 2019 est l'un des plus importants de ces dernières années. Entre janvier et le 20 août, le nombre d'incendies a augmenté de 145 % par rapport à la même période en 2018.
[3] En se basant sur le récent rapport, "Mordue de viande - l'Europe alimente la crise climatique par son addiction au soja" [1] , publié par Greenpeace France en juin 2019.
[4] Source: Riera, A., Antier, C., Baret P. 2019. Study on Livestock scenarios for Belgium in 2050. Full Report. UCLouvain – Earth & Life Institute.
Pour info, il faut 1 kg de soja pour obtenir 0,8 kg de tourteau.
[5] En Belgique, comme en Europe, il y a de moins en moins d’élevages et ceux-ci sont de plus en plus grands. Ainsi, le nombre moyen de porcs par élevage était de 1.465 en 2018, soit dix fois plus qu'en 1980.
Un récent rapport de Greenpeace montre comment la politique agricole commune (PAC) a eu un rôle prépondérant dans cette concentration et intensification de l’élevage, notamment par sa manière de distribuer les subsides.
[6] Sous forme de fèves de soja, d'huile de soja, de tourteau de soja, mais d'ingrédients ou
intégré dans des produits importés (ex. Viande ou oeufs) (Jennings & Schweizer, 2019) . Ces 75% se répartissent entre porcins (53%), volailles (23%), vaches laitières (18%) et bovins (7%). Les importations belges de soja sont principalement flamandes : la grande majorité du porc (94%), du poulet (84%), des œufs (86%) et du lait (60%) y sont produits. Le reste du soja importé va à la production de biocarburants (19%) et à la consommation humaine directe (à peine 3%).
[7] Dr Steve Jennings & Lyra Schweizer, 2019 Risky Business: The risk of corruption and forest loss in Belgium’s imports of commodities. 3Keel - WWF. https://cdn.uc.assets.prezly.com/78813129-5d4d-47d0-91f8-8d9d5020cd35/-/inline/no/
[8] L'élevage du bétail et la culture de plantes destinées à l'alimentation animale représente environ 60% des émissions totales (directes) de gaz à effet de serre de l'agriculture mondiale.
A la demande de Greenpeace, des chercheurs de l'UCLouvain ont calculé les émissions totales du secteur belge de l'élevage en 2015 : 13.850 kilotonnes d'équivalent CO2 en incluant les émissions provenant de la production d'aliments pour animaux, importés ou non. Elles sont presque deux fois plus élevées que les émissions directes officielles du secteur (7.538 kt).
[9] Riera, A., Antier, C., Baret P. 2019. Study on Livestock scenarios for Belgium in 2050. Full
Report. UCLouvain – Earth & Life Institute.