Le 21 septembre prochain, à l’occasion de la journée internationale pour la paix, des dizaines de villes et communes belges arboreront le drapeau de la paix sur les bâtiments communaux à l’appel de Vrede et de la CNAPD afin de participer à l’appel pour un monde débarrassé de l’arme nucléaire.
Cet appel sera reçu par un gouvernement minoritaire en affaires courantes. Et la probabilité que cette situation perdure de nombreux mois est grande.
Or, très prochainement, la Belgique va être confrontée à des choix. Et il est primordial que ces choix soient mesurés, confrontés, débattus, publicisés. Comme détaillé dans ce texte de ce CNAPD-info, il s’agira notamment, probablement au début de l’année 2020, d’accepter ou de refuser que de nouvelles bombes nucléaires viennent remplacer les ogives atomiques B61 qui sont stationnées sur notre territoire depuis les années 1970. Et de continuer de permettre aux pilotes belges de les transporter et de les larguer.
La CNAPD, avec la coalition belge contre les armes nucléaires, entend bien mettre tous les moyens en œuvre pour que ce choix soit envisagé pour ce qu’il est : un enjeu de société, qui engage l’ensemble des citoyens belges. Aux antipodes donc de la mystification et des faux-fuyants que les gouvernements successifs ne cessent d’entretenir pour ne pas avoir à justifier ce qui est, finalement, injustifiable.
Le Parlement fédéral, par contre, est de plein exercice. Jusqu’aux dernières élections, son travail autour des armes nucléaires s’est « limité » la plupart du temps à adopter des résolutions qui en appellent au bon vouloir des gouvernements successifs. Comme en avril 2015 où la Chambre « demande au gouvernement de favoriser, par des mesures concrètes, l’objectif inclus dans l’article VI du TNP, […] et d’inscrire résolument la Belgique dans la lutte pour le désarmement nucléaire […] afin de libérer son territoire de toute présence d’armes nucléaires ». Une demande qui est restée lettre morte.
La situation politique que nous vivons actuellement peut et doit nous rappeler la logique démocratique selon laquelle, même sur les questions d’armes nucléaires, c’est le Parlement qui légifère et le gouvernement qui exécute. L’arrivée prochaine de nouvelles ogives nucléaires doit donc être interdite par une loi claire et contraignante adoptée par le Parlement.
Une loi qui serait d’autant plus logiquement votée que les questionnaires envoyés à tous les partis politiques durant la campagne révélaient une large opposition au déploiement des nouvelles bombes nucléaires et à la poursuite de la capacité d’emport nucléaire des avions de chasse de l’armée belge.
Samuel Legros