Voir aussi : Le marathon des lettres : explications et autres moyens d'agir
Des fleurs généreusement offertes et un foulard enlevé : deux gestes simples que Yasaman Aryani a osé faire en public dans un train en Iran. C’était lors de la Journée internationale des droits des femmes de 2019. La jeune femme, actrice et passionnée d’escalade en montagne, a courageusement défié la législation iranienne sur le port obligatoire du voile.
Avec sa mère, elle a traversé un wagon réservé aux femmes, les cheveux hardiment découverts, pour distribuer des fleurs. Elle a évoqué l’espoir d’un avenir où toutes les femmes seraient libres de s’habiller comme elles veulent pour qu’un jour, elles puissent marcher ensemble, « moi sans le hijab et toi avec le hijab ».
Ces instants ont été filmés et la vidéo est devenue virale en mars 2019. Le 10 avril, les autorités iraniennes ont arrêté Yasaman et l’ont maintenue en détention seule dans une cellule pendant plusieurs jours tout en lui faisant subir un interrogatoire. On lui a demandé d’« avouer » que des étrangers étaient derrière ses activités militantes et de « se repentir » de ses actions, faute de quoi ses ami·e·s et sa famille seraient arrêtés.
Le 31 juillet, Yasaman a appris avec stupeur qu’elle était condamnée à 16 ans de prison, dont elle doit purger au moins 10 ans. Cette peine cruelle s’inscrit dans le cadre d’une plus large répression des femmes qui font campagne contre la législation sur le port obligatoire du voile en Iran. Depuis 2018, des dizaines de femmes ont été arrêtées, dont la mère de Yasaman, Monireh Arabshahi. Les autorités iraniennes ne doivent pas pouvoir voler à Yasaman les plus belles années de sa vie uniquement parce qu’elle pense que les femmes devraient avoir le droit de choisir comment s’habiller.
Dites à l’Iran de libérer Yasaman immédiatement.
Source: https://www.amnesty.be/veux-agir/agir-ligne/petitions/iran-marathon-des-lettres?lang=fr