Ce lundi 6 avril, le MOC-Bruxelles ouvre une caisse de solidarité en soutien aux travailleurs et travailleuses sans-papiers de la Ligue des travailleuses domestiques et du Comité des travailleurs sans papiers.
Dans les jours et les mois à venir, de plus en plus de personnes sans revenu et sans droits ne pourront plus payer leur loyer. Des travailleurs et travailleuses sans contrat, dont les patron.nes sont confiné.e.s, se sont retrouvé.e.s du jour au lendemain sans aucun revenu. Parmi ces personnes, les sans-papiers sont les plus exposé.e.s aux conséquences de l’épidémie, à tous les niveaux. Les membres de la Ligue des travailleuses domestiques et du Comité des travailleurs sans-papiers nous ont déjà alertés sur leur situation. Nous faisons face à des besoins criants pour les membres de ces deux comités : se nourrir, se chauffer, payer la connexion internet pour communiquer avec la famille et les amis à Bruxelles, acheter des médicaments et se déplacer en transports en commun pour trouver des commerçants qui acceptent encore le paiement en liquide. En plus de ça, l’envoi d’argent au pays d’origine également touché par le virus, pour subvenir aux besoins de la famille, devient donc impossible.
Nous pensons qu’il est urgent et fondamental de fournir des réponses sociales et politiques d’ensemble de manière structurelle. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités. Nous y travaillons en défendant des mesures d’urgences (moratoire sur les expulsions et coupures d’eau et d’énergie, créations de place d’accueil, accès aux soins, régularisation par le travail, revenus de compensation, etc.) et appelons les organisations et mouvements sociaux à continuer à les interpeller, mais nous sommes aussi conscient.e.s que la situation provoquée par l’épidémie aggrave fortement les inégalités qui traversent notre société, et frappent particulièrement les nombreuses personnes précarisées, particulièrement à Bruxelles : travailleurs et travailleuses précaires, personnes sans-abris ou sans-papiers, sans contrat, se retrouvent sans protection face au désastre sanitaire et économique.
Nous ne pourrons répondre seul.e.s à l’ensemble de ces détresses. Mais nous ne pouvons y rester sourd.e.s. C’est pourquoi nous faisons appel à vous.
Ce n’est qu’en dernier recours et après avoir entrepris toutes les démarches alternatives en notre pouvoir (négociation d’abandon, réduction et gel des loyers) que nous nous appuierons sur cette caisse de solidarité pour aider les personnes qui ne peuvent attendre. Mais dans de nombreux cas, les personnes précaires ont peu de pouvoir de négociation avec leur propriétaire et se voient obligées de payer, faute d’alternative en période de confinement. Certaines obtiendront au mieux un étalement ou un report, mais le loyer sera dû…et les dettes s’accumuleront. Une nouvelle source de stress intense, qui grandit au fur et à mesure que le confinement se prolonge.
Nous appelons toutes et tous à contribuer financièrement à la mesure de vos moyens et ainsi à soutenir concrètement des personnes et des familles qui en ont urgemment besoin. Notre objectif est de récolter au moins 3500 euros chaque mois de confinement.
Nous vous remercions d’ores et déjà pour ce geste et vous donnons rendez-vous dans les luttes sociales à venir.
Soutenez-les en faisant un don à :
BE74 7995 5015 5407
avec la communication : solidarité sans-papiers précaires
Source:https://mocbxl.be/solidarite-avec-les-travailleur-se-s-sans-papiers/